L'IVG en débat : l'état de détresse des irréductibles opposants La grande majorité des députés a réaffirmé le droit à l’avortement, sans présumer d’une « situation de détresse. » Tous les députés ? Non, car une poignée d’irréductibles essaie encore et toujours d’entraver le droit des femmes à disposer librement de leur corps. Marie.Charlotte a passé la nuit à l’Assemblée Nationale et vous raconte. Assemblée Nationale, mardi 21 janvier, 21h30. La « situation de détresse » n’a jamais eu d’effet juridique Dans la loi de 1975, l’interruption volontaire de grossesse est dépénalisée, et concédée aux femmes « que [leur] état de grossesse place dans une situation de détresse ». Mais cette référence à une « situation de détresse » n’a jamais été entendue comme une condition d’application de la loi. Preuve s’il en fallait que cette mention n’avait aucun effet dans le droit, le Conseil d’Etat lui-même a refusé de voir dans la référence à la « situation de détresse » une condition de l’application de la loi de 1975. « Nous sommes élus par le peuple ! À peu près.
Faut-il s’inquiéter du recours à l’avortement chez les jeunes ? S’alarmant du nombre d’IVG chez les jeunes, et surtout chez les mineures, Mme Bougrab, secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse, a demandé à M. Nisand, professeur de gynécologie, de proposer une série de mesures visant notamment à endiguer un «phénomène dont les conséquences sur l’intégrité physique des jeunes filles ou encore sur le plan psychologique peuvent être dramatiques». Dans ce rapport (1) remis il y a peu, des mesures sont proposées pour diminuer les grossesses non prévues et prévenir les IVG chez les jeunes. Notre propos n’est pas de discuter ces mesures, nombre d’entre elles peuvent favoriser l’utilisation de méthodes efficaces de contraception et diminuer ainsi les grossesses non prévues. Le recours à l’avortement chez les jeunes y est présenté comme en hausse depuis le début des années 90, notamment chez les mineures où le nombre d’avortements passe de 8 700 en 1990 à 11 700 en 2009.
Un jour de printemps. | Pas râleuse ... mais presque ! Avril 1992. J’ai 17 ans. Je mène la vie que des millions d’autres adolescents mènent. Je suis en terminale, je fréquente un garçon de temps en temps pendant quelques semaines, je sors le weekend, je sèche les cours de philo. Une adolescente parisienne ordinaire. Au début de l’année scolaire, notre professeur d’espagnol avait planifié un voyage scolaire en Espagne. Mais à Seville, sous le soleil, mon corps me parle d’autre chose. Au mois de mars, je me rends à une fête d’anniversaire. Le tout dure quelques minutes, probablement. Il finit. Vient ce voyage scolaire. Nous regagnons Paris. Je suis enceinte. J’ai 17 ans, pas mon BAC, un air d’enfant traîne encore sous le maquillage que j’applique tous les matins. Ce matin là, je ne suis pas seule, au moment de faire ce test. Ma mère qui a avorté 3 fois sur une table de cuisine. Le samedi, dans cette salle du Planning Familial, on m’explique ce qui va se passer. Une semaine passe. 3 heures plus tard, je rentre chez ma mère. Septembre. Dénoncée.
A Woman Filmed Her Abortion to Show That 'It's Not Scary' www.toutalego.com/2014/01/ivg-notre-corps-nous-appartient-plus.html Mes détracteurs me reprochent souvent de ne pas parler des « vrais sujets » sur le blog. Le marketing genré, le sexisme dans la publicité, les stéréotypes véhiculés dans les livres ou la publicité à destination des enfants tout cela n’est pas important. Il y a des combats toujours plus prioritaires, comme les femmes afghanes ou les femmes violées (voire les femmes afghanes violées). Une fois n’est pas coutume, je vais donc aborder un « vrai » sujet aujourd’hui : la remise en question du droit fondamental à l’IVG. Aujourd’hui encore, rien n’est acquis en dépit des avancées féministes. L’Espagne, comme la plupart des pays européens, autorisait jusqu’ici l’interruption volontaire de grossesse jusqu'à 14 semaines (et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du fœtus). Un discours dans la droite lignée de son père qui affirme aujourd’hui dans le Parisien que « les femmes doivent assumer leur fonction de reproduction ». Un retour en arrière qui fait froid dans le dos. Simone de Beauvoir
IVG: la culture du traumatisme a encore de beaux jours devant elle L’interruption volontaire de grossesse, autorisée en France sous certaines conditions, est très souvent conjuguée à la forme passive –et douloureuse: on «subit» une IVG, on «a recours» à une IVG, on «passe par» une IVG… Bref, les mots attachés à cet acte sont, en règle générale, négativement connotés. Et pour cause: l’IVG est au cœur de sempiternelles polémiques militantes, dont le point de départ est bien évidemment le «pour ou contre». Et l’ardeur des mouvements anti-IVG, qui ont su s’adapter aux nouvelles technologies et infléchir leur stratégie de communication, touchant un public de mieux en mieux informé, prouve s’il en était besoin la force sans cesse renouvelée des obstacles qui se dressent entre les femmes et l’accès à l’interruption volontaire de grossesse. publicité Mais on constate aussi, et c’est plus surprenant, que la division règne dans le camp des «pro-IVG»: en effet, y être favorable n’est pas une garantie d’harmonie idéologique. Le «drame» de la «banalisation»
« Jamais plus » : les défenseurs du droit à l’avortement étaient (aussi) dans la rue | Sexpress Mon corps est à moi – Nunca mas Dimanche, alors que les anti-IVG défilaient par milliers entre Denfert et Opéra à Paris, plusieurs centaines de militant(e)s s’étaient mobilisé(e)s place d’Italie pour défendre un droit acquis de haute lutte en 1975. Récit d’une participante à cette manifestation. Le 17 janvier 1975, la loi Veil permettant l’interruption volontaire de grossesse était votée , mettant ainsi fin à des décennies d’avortements clandestins et de morts de femmes. Qui aurait pu penser que plus de 30 ans plus tard, des milliers (entre 16 000 et 40 000 selon BFMTV) de personnes défileraient contre ce droit, essentiel à la santé des femmes? Mobilisation sur Internet Les anti IVG, anti-choix ou « pro-vie » comme ils aiment à se faire appeler étaient mobilisés en masse, boostés par les mouvements nés lors des débats autour du mariage pour tous. « Avorter c’est mon droit, intégristes hors la loi!
Un jour, j'ai voulu avorter... Un jour, j’ai voulu avorter. Eh oui, c’est comme ça, ça arrive aux meilleures d’entre nous. J’ai voulu avorter et il y a deux choses à savoir. Non pas parce que je tiendrais à me justifier (règle numéro 1 : ne jamais se justifier quant à son choix de recourir à une IVG) mais juste afin de poser un peu le décor. La super-fertilité frappe toujours trois fois Image via Choisir Sa Contraception La première, c’est que je suis du genre super-fertile. Les médecins qui constatent la grossesse et s’empressent de déclarer : « Ah, vous étiez sous pilule ? La seconde chose qu’il faut savoir c’est que j’avais déjà deux enfants à cette époque. J’étais donc là, sans un rond et avec deux mioches mais avec, tout de même, un nouveau compagnon plutôt chouette que je comptais bien garder pour un bon bout de chemin. IVG, culpabilisation et punition Fig. 1 : la panique. Tout cela pour dire que quand j’ai appris la nouvelle, on peut dire, à juste titre, qu’elle m’est littéralement tombée dessus. J’étais sauvée.
Droit à l'avortement : "Il ne faut pas baisser la garde" "Quelle histoire !" Les éclats de rire illuminent le visage de Joëlle Brunerie-Kauffmann quand elle raconte son combat avec les "copains" pour la contraception et la libération de la femme dans les années soixante-dix. "Féministe dans l'âme", "obstinée", voire "rentre-dedans", la gynécologue âgée de 71 ans a lutté pour le droit des femmes à l'avortement et bravé la loi. Aujourd'hui à la retraite, elle reste en alerte face "aux forces réactionnaires" et à une crise des vocations. Dans sa maison du 14e arrondissement de Paris, près de 40 ans après la loi Veil de 1975 légalisant l'interruption volontaire de grossesse, la gynécologue rappelle qu'"il ne faut pas baisser la garde", mais au contraire "se battre pour l'égalité". "L'Espagne est brusquement renvoyée en arrière", commente-t-elle en réaction au projet de loi du gouvernement espagnol remettant en cause le droit à l'avortement. Côté médecins aussi, il y a de quoi s'inquiéter.
Les filles des 343 salopes Merci la Hollande J’ai découvert que j’étais enceinte à 9 ou 10 semaines, et je pense avoir suivi le parcours de beaucoup de femmes, qui rencontrent une incompréhension totale du milieu médical. Mon premier réflexe a été d’appeler ma gynéco, mais malgré mes larmes, sa secrétaire a refusé de me la passer, et de me donner un rendez-vous d’urgence. Elle m’a envoyée vers une autre gynéco, qui a accepté de me prendre en urgence. Rendez-vous classique d’une anti-avortement, qui m’a évidemment fait écouter les battements du cœur du fœtus, et m’a accusée de vouloir faire subir une véritable boucherie à mon corps. Profondément abattue, je cherche sur internet les coordonnées d’un planning familial, mais malheureusement, je pense être tombée sur une mauvaise « association » puisqu’on m’a donné les coordonnées d’un médecin qui, lors du rendez-vous, m’a reproché d’être venue sans avoir consulté un anesthésiste, persuadé que toute femme SAIT qu’elle devra être sous anesthésie générale pour l’opération. Elizabeth