Réinventer l'Etat interventionniste Je vais emprunter ici un long détour pour expliquer en quoi nos États doivent renouer avec une culture interventionniste au plan économique. Le capitalisme a eu son heure libérale et même ultra-libérale avec l’apogée de la mondialisation financiarisée. Mais on le sait aussi, le capitalisme respire, évolue, et connait de grands jeux de bascule. Les forces du capitalisme La force du capitalisme, c’est sa capacité à mobiliser efficacement les ressources en vue de la production de richesses, et surtout d’animer un puissant mouvement d’innovations. Les forces qui poussent à la concentration du capital et à des bais de répartition mortifères sont de plusieurs ordres : Plus les marchés maturent, plus les entreprises tendent à se concentrer et avec elles le capital, dans une course aux économies d’échelles, à l’efficience et au pouvoir de marché. La tentation de la solution autoritaire
À la fin du premier trimestre 2014, la dette publique s’établit à 93,6 % du PIB Avertissements : La dette trimestrielle étant fondée sur des sources comptables moins complètes que les comptes annuels, son profil demeure révisable pendant plusieurs trimestres. La seule observation de la variation de la dette sur une période ne permet pas de déduire le déficit public. Pour passer de la variation de la dette brute au sens de Maastricht au déficit, il faut tenir compte de la variation des actifs financiers et de celle des autres comptes financiers à payer et à recevoir. La dette publique diminue de 2,2 milliards d'euros par rapport au trimestre précédent À la fin du troisième trimestre 2015, la dette publique de Maastricht s'établit à 2 103,2 Md€, en baisse de 2,2 Md€ par rapport au trimestre précédent. Exprimée en pourcentage du PIB, elle diminue de 0,7 point par rapport au deuxième trimestre 2015, à 96,9 %. La dette des administrations publiques locales et celle de l'État diminuent La contribution de l'État à la dette décroît de 1,1 Md€.
Emballement de la dette : c'est faux...sauf en Chine C’est une idée qui se repend. Le monde est reparti dans une course folle à l’endettement. L’argent gratuit, l’ouverture des vannes à la liquidité par les banques centrales créeraient une permissivité incontrôlable. La croissance a non seulement pâle en couleur, mais de surcroît elle s’appuie sur l’artifice de l’argent gratuit. Et gare à la remontée des taux, pour ceux qui auront abusé de cette facilité. Ce message à l’emporte-pièce est en partie vrai seulement. Deuxième information clé, la dérive est essentiellement le fait des émergents depuis 2007. Lorsque l’on se recentre sur les pays avancés, force est de constater, qu’il existe deux visages de la dette. Et lorsque l’on additionne maintenant la dette des agents privés et publiques, il est clair, que l’on n’assiste pas à une fuite en avant des économies développées dans la dette.
Dette publique à 100% du PIB ! La dette publique va frôler ou dépasser 100% du PIB en milieu d'année, avant de retomber aux alentours de 98% du PIB en fin d'année. Pour des raisons de saisonnalité, et surtout du fait du reclassement de la dette de la SNCF réseau en dette des administrations publiques. Comptablement cela ajoute 1,7 point de PIB au taux d'endettement et 0,1 point au déficit annuel. La dette, une notion arbitraire Une barre symbolique demeure néanmoins une barre symbolique. 1/ Les administrations publiques sont juste en zone de stabilisation de la dette. Ce 98 % de dette, comme d'ailleurs les 96 % précédemment actés par l'Insee sont surtout problématiques vis-à-vis de l'Allemagne. Demeure le débat sur la bonne et la mauvaise dette. C'est aller un peu vite en besogne. Quid de la qualité de l'investissement ? La seule chose que l'on peut regarder in fine, c'est 1/ l'ampleur du déficit sur longue période. Est-ce à dire qu'il n'y a pas de problème ?
Budget 2020 : le déficit public se réduit... seulement en apparence Les premières informations sur le budget 2020 commencent à filtrer, et en particulier les éléments sur le déficit budgétaire français. En apparence, il s’améliore, puisqu’il devrait être de 2,1 % du PIB l’année prochaine. Cela fait environ cinquante milliards d’euros. Et pourtant, lorsque l’on regarde le déficit structurel, on n’a pas du tout la même photo. C’est comme si, pour un ménage, on s’intéressait seulement aux salaires et aux dépenses courantes, et pas aux primes. Lorsque l’on regarde ce critère-là, pour l’État français, on voit qu’il est passé de - 2,4 % du PIB en 2017, à - 2,2 % en 2020. Des efforts reportés... pour la période électorale Le gouvernement a reporté tous les efforts à faire en 2021 et 2022, des années où, très probablement, on va au contraire dépenser plus. Et ce sera d’autant plus facile que les incitations financières à réduire le déficit ont complètement disparu. Cela veut dire que les charges d’intérêts de ces dettes ne pèseront quasiment pas sur le budget.
Olivier Passet, Xerfi - La compétitivité et le pouvoir d'achat par la dette publique : jusqu'où ? - verser un chèque énergie aux ménages les plus vulnérables, chèque qui sera revalorisé de 100 euros en décembre ;- organiser un bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité (3,8 milliards) ;- verser des indemnités de chômage pour des personnes qui ne contribuent pas à la production (36 milliards à ce jour) ;- préserver le revenu des indépendants et patrons de TPE à l’arrêt (une bonne des 38 milliards du fonds de solidarité) ;- pour majorer de 100 euros à hauteur du SMIC la prime d’activité en complément du SMIC afin de solder la crise des gilets jaunes, fin 2019. La liste est loin d’être exhaustive. On pourrait encore y ajouter la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, reconduite en 2021 pour les salariés gagnant moins de 3 fois le SMIC, dispensés d’impôts et de cotisations. Ceux qui ont l’aversion de la dette publique, et pour qui, cette dernière a vocation exclusive à financer de l’investissement et non de la dépense courante, vivent une période cauchemardesque.
Alexandre Mirlicourtois, De la dette publique à l'endettement français : le cœur du problème La France surendettée génère des inquiétudes jusqu’à mettre en doute sa capacité à assurer ses échéances sans une colossale augmentation de la pression fiscale. L’envol de la dette est en effet impressionnant. Inférieur à moins de 60% du PIB au début des années 2000, le taux d’endettement a connu deux grands coups d’accélérateur : un premier en 2009 à la suite de la grande récession consécutive à la crise des subprimes, puis le second en 2020 avec la crise de la covid-19 qui le propulse à près de 120%. Un doublement en à peine plus de 20 ans ! Les enfants nés en 2020 ne sont pas endettés ! Ce ratio qui effraie tant, qui a toutes les apparences de la rigueur et du sérieux, n’a pourtant strictement aucun sens. Dans une même logique de flux, il serait aussi plus correct de rapporter le PIB annuel de la France (de l’ordre de 2 300 milliards d’euros) à la charge de la dette, c'est-à-dire le montant des intérêts versés chaque année. Il faut rééquilibrer nos comptes extérieurs