Réinventer l'Etat interventionniste Je vais emprunter ici un long détour pour expliquer en quoi nos États doivent renouer avec une culture interventionniste au plan économique. Le capitalisme a eu son heure libérale et même ultra-libérale avec l’apogée de la mondialisation financiarisée. Mais on le sait aussi, le capitalisme respire, évolue, et connait de grands jeux de bascule. Les forces du capitalisme La force du capitalisme, c’est sa capacité à mobiliser efficacement les ressources en vue de la production de richesses, et surtout d’animer un puissant mouvement d’innovations. Les forces qui poussent à la concentration du capital et à des bais de répartition mortifères sont de plusieurs ordres : Plus les marchés maturent, plus les entreprises tendent à se concentrer et avec elles le capital, dans une course aux économies d’échelles, à l’efficience et au pouvoir de marché. La tentation de la solution autoritaire
Standard & Poor's maintient la note du Maroc inchangée : L'agence de rating prévoit une croissance de 5% pour 2017 L’agence de notation justifie la confirmation de la note «BBB-/A-3» attribuée au Royaume par la stabilité politique ainsi que l’évolution favorable des déficits jumeaux, soutenue par la réforme des finances publiques. Standard & Poor's vient de confirmer les notes «BBB-/A-3» attribuées au Maroc pour ses dettes à long et court termes en devises et en monnaie locale, avec des perspectives stables. L'agence de notation américaine justifie le maintien de la note souveraine dans la catégorie Lower medium Investment grade par la stabilité politique du pays ainsi que la qualité de sa gouvernance et de ses institutions. Ces derniers estiment en outre que la croissance économique actuellement décevante (entre 2 et 3,5% durant 2012-2014) devrait reprendre avec l’augmentation de la production des secteurs à plus forte valeur ajoutée ainsi que la poursuite de la réception des investissements directs étrangers (IDE).
Emballement de la dette : c'est faux...sauf en Chine C’est une idée qui se repend. Le monde est reparti dans une course folle à l’endettement. L’argent gratuit, l’ouverture des vannes à la liquidité par les banques centrales créeraient une permissivité incontrôlable. La croissance a non seulement pâle en couleur, mais de surcroît elle s’appuie sur l’artifice de l’argent gratuit. Et gare à la remontée des taux, pour ceux qui auront abusé de cette facilité. Ce message à l’emporte-pièce est en partie vrai seulement. Deuxième information clé, la dérive est essentiellement le fait des émergents depuis 2007. Lorsque l’on se recentre sur les pays avancés, force est de constater, qu’il existe deux visages de la dette. Et lorsque l’on additionne maintenant la dette des agents privés et publiques, il est clair, que l’on n’assiste pas à une fuite en avant des économies développées dans la dette.
Expliquez-nous... Les 5000 points à la Bourse de Paris La Bourse de Paris a franchi brièvement aujourd'hui et hier soir le seuil des 5.000 points. Ce verrou des 5000 points est purement symbolique parce que c'est le point de départ de la crise financière. C'est donc le plus haut niveau depuis mai 2008. Avant donc la faillite de Lehman brothers et la crise des Subprimes. La bourse avait ensuite touché le fond en mars 2009 avec 2519 points. Ces 5000 points ne seraient donc pas un moment de bascule important. Pourquoi cette embellie de la bourse aujourd'hui ? Pour beaucoup aujourd'hui les bourses européennes évoluent dans un contexte très favorable. La confiance des consommateurs remonte. La bourse redevient donc un investissement interessant ? C'est le titre des Echos ce matin : L'argent facile enflamme les bourses européennes. Les investisseurs reviennent vers la bourse et les actions classiques. L'obligation est un titre de créances.
Dette publique à 100% du PIB ! La dette publique va frôler ou dépasser 100% du PIB en milieu d'année, avant de retomber aux alentours de 98% du PIB en fin d'année. Pour des raisons de saisonnalité, et surtout du fait du reclassement de la dette de la SNCF réseau en dette des administrations publiques. Comptablement cela ajoute 1,7 point de PIB au taux d'endettement et 0,1 point au déficit annuel. La dette, une notion arbitraire Une barre symbolique demeure néanmoins une barre symbolique. 1/ Les administrations publiques sont juste en zone de stabilisation de la dette. Ce 98 % de dette, comme d'ailleurs les 96 % précédemment actés par l'Insee sont surtout problématiques vis-à-vis de l'Allemagne. Demeure le débat sur la bonne et la mauvaise dette. C'est aller un peu vite en besogne. Quid de la qualité de l'investissement ? La seule chose que l'on peut regarder in fine, c'est 1/ l'ampleur du déficit sur longue période. Est-ce à dire qu'il n'y a pas de problème ?
Expliquez-nous ... le grand emprunt Alors que François Hollande a annoncé une 3ème levée de fonds pour le grand emprunt, France Info vous rappelle d'où vient cet emprunt. L’idée d’un grand emprunt a été lancée par Nicolas Sarkozy en 2009 lors d’un discours devant les députés et les sénateurs français réunis en Congrès à Versailles. Pourquoi le grand emprunt ? A l'époque, le président de la République veut trouver de l'argent pour financer des investissements d’avenir, des investissements lourds. Commission Pour définir les contours du grand emprunt, une commission est créée, présidée par deux anciens Premier ministres, le socialiste Michel Rocard et l'UMP Alain Juppé. 35 milliards pour débuter Au départ, certains évaluaient l'emprunt entre 80 et 100 milliards d'euros, ce qui est énorme. La gauche poursuit le mouvement Arrivée au pouvoir, la gauche va lever de nouveaux fonds.En 2013, Jean-Marc Ayrault décide de lever 12 milliards d'euros supplémentaires, ce qui fait 47 milliards au total. Troisième levée de fonds
Budget 2020 : le déficit public se réduit... seulement en apparence Les premières informations sur le budget 2020 commencent à filtrer, et en particulier les éléments sur le déficit budgétaire français. En apparence, il s’améliore, puisqu’il devrait être de 2,1 % du PIB l’année prochaine. Cela fait environ cinquante milliards d’euros. Et pourtant, lorsque l’on regarde le déficit structurel, on n’a pas du tout la même photo. C’est comme si, pour un ménage, on s’intéressait seulement aux salaires et aux dépenses courantes, et pas aux primes. Lorsque l’on regarde ce critère-là, pour l’État français, on voit qu’il est passé de - 2,4 % du PIB en 2017, à - 2,2 % en 2020. Des efforts reportés... pour la période électorale Le gouvernement a reporté tous les efforts à faire en 2021 et 2022, des années où, très probablement, on va au contraire dépenser plus. Et ce sera d’autant plus facile que les incitations financières à réduire le déficit ont complètement disparu. Cela veut dire que les charges d’intérêts de ces dettes ne pèseront quasiment pas sur le budget.
Olivier Passet, Xerfi - La compétitivité et le pouvoir d'achat par la dette publique : jusqu'où ? - verser un chèque énergie aux ménages les plus vulnérables, chèque qui sera revalorisé de 100 euros en décembre ;- organiser un bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité (3,8 milliards) ;- verser des indemnités de chômage pour des personnes qui ne contribuent pas à la production (36 milliards à ce jour) ;- préserver le revenu des indépendants et patrons de TPE à l’arrêt (une bonne des 38 milliards du fonds de solidarité) ;- pour majorer de 100 euros à hauteur du SMIC la prime d’activité en complément du SMIC afin de solder la crise des gilets jaunes, fin 2019. La liste est loin d’être exhaustive. On pourrait encore y ajouter la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, reconduite en 2021 pour les salariés gagnant moins de 3 fois le SMIC, dispensés d’impôts et de cotisations. Ceux qui ont l’aversion de la dette publique, et pour qui, cette dernière a vocation exclusive à financer de l’investissement et non de la dépense courante, vivent une période cauchemardesque.
Alexandre Mirlicourtois, De la dette publique à l'endettement français : le cœur du problème La France surendettée génère des inquiétudes jusqu’à mettre en doute sa capacité à assurer ses échéances sans une colossale augmentation de la pression fiscale. L’envol de la dette est en effet impressionnant. Inférieur à moins de 60% du PIB au début des années 2000, le taux d’endettement a connu deux grands coups d’accélérateur : un premier en 2009 à la suite de la grande récession consécutive à la crise des subprimes, puis le second en 2020 avec la crise de la covid-19 qui le propulse à près de 120%. Un doublement en à peine plus de 20 ans ! Les enfants nés en 2020 ne sont pas endettés ! Ce ratio qui effraie tant, qui a toutes les apparences de la rigueur et du sérieux, n’a pourtant strictement aucun sens. Dans une même logique de flux, il serait aussi plus correct de rapporter le PIB annuel de la France (de l’ordre de 2 300 milliards d’euros) à la charge de la dette, c'est-à-dire le montant des intérêts versés chaque année. Il faut rééquilibrer nos comptes extérieurs