3 leçons sur le journalisme 2.0
Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Luc Vinogradoff (Austin, envoyé spécial) Comme tous les ans, le journalisme, et son futur, a été un des thèmes récurrents lors du festival « South By Southwest » (SXSW), consacré aux nouvelles technologies, à Austin (Texas). Dans une industrie en mutation perpétuelle depuis près d'une décennie et où le statu quo ne veut plus rien dire, ces discussions servent à partager des expériences, dessiner des pistes pour s'adapter aux nouvelles contraintes et profiter des nouveaux outils disponibles. C'était précisément le but d'une table ronde, dimanche 9 mars, autour du « journalisme 2.0 », de laquelle ont émergé trois tendances. Pour couvrir un sujet à fond, faire un site dédié Aux Etats-Unis, comme en France, certains sujets d'actualité cruciaux ne semblent pas intéresser, a priori, la majorité des lecteurs. Lara Setrakian, qui était correspondante de la chaîne CBS au Proche-Orient, a décidé de lancer le site Syria Deeply, exclusivement dédié à ce pays.
Notre cerveau est programmé pour s'améliorer dans les rapports humains
Atlantico : Il est souvent reproché à notre société, moderne, de se construire sur des considérations purement matérialistes : réussite professionnelle, possession, apparenceetc. aux dépens du lien social. Parallèlement, l’anthropologiste Robin Dunbar a démontré que la taille du cerveau d’un être vivant est proportionnelle à celle de son groupe social (voir ici). Cela signifie-t-il que l’homme – dont la boîte crânienne est la plus grosse du monde vivant, proportionnellement au reste du corps – est intrinsèquement fait pour interagir avec ses pairs ? Jean-Paul Mialet : Notre société est effectivement matérialiste : elle ramène tout à la matière et le cerveau est une de ces preuves matérielles dont elle raffole pour justifier ses choix. Ce bain affectif est indispensable pour que se fasse au mieux les apprentissages initiaux. Quel intérêt avons-nous à revaloriser le lien social plutôt qu’à nous complaire dans le confort matériel ? Comment mépriser le confort matériel ?
L’école inversée ou comment la technologie produit sa disparition
Je vais vous raconter une expérience qui pousse la logique du « massive open online course » (MOOC), ces cours en ligne ouverts et massifs, jusqu’au bout. Une expérience narrée récemment dans le New York Times par Tina Rosenberg, et qui est le point de départ d’un mouvement qui porte le joli nom d' »école inversée » ou flipped school. Tout commence il y a quelques années, à Clintondale, au nord de Detroit, dans une région loin d’être privilégiée. Le proviseur d’un lycée poste sur YouTube des vidéos de tactiques de baseball pour l’équipe de ses fils. Il s’aperçoit que non seulement les jeunes joueurs regardent ces vidéos, mais ils les regardent plusieurs fois… Ils assimilent les stratégies et cela laisse plus de temps, à l’entraînement, pour la mise en application et la pratique. Qu’est-ce que ça change au fonctionnement de l’école ? Ça change surtout ce qui se passe à l’intérieur de la classe. Pour les enseignants, évidemment, ça change beaucoup de choses. Xavier de la Porte
Entretien avec Daniel Marcelli : Éduquer n'est pas séduire
Les parents préfèrent souvent séduire plutôt que d’interdire pour parvenir à leurs fins. Mais tout autant que la coercition, la séduction repose sur le pouvoir et non sur une véritable autorité éducative. L’Enfant chef de famille, Il est permis d’obéir… Daniel Marcelli ferait-il partie de ces pourfendeurs des pratiques démocratiques d’éducation, qui condamnent la liberté et le respect octroyés aux enfants d’aujourd’hui, comme ces titres pourraient le laisser croire ? En fait, il n’en est rien. Le propos est tout autre et mérite davantage qu’un jugement hâtif. Formé à l’école de la psychanalyse, il accorde à cette discipline sa fécondité en ce qui concerne la compréhension et le soin des individus.
Related:
Related: