Mélange Instable: Prostitution : Pourquoi et comment j'ai viré anti-abolitionnisme
_ Les commentaires de ce blog sont toujours fermés. Blogger ne permet pas de les fermer, mais seulement de restreindre leur accès à une seule personne (soit moi même en fait), c'est donc pourquoi si vous essayez de poster, un message vous indiquera que "seuls les membres autorisés peuvent poster". Si vous souhaitez réagir à cet article, vous pouvez le faire via Twitter,Facebook, par mail... _ Cet article n'a pas vocation à présenter une critique GLOBALE des différents courants idéologiques relatifs à la prostitution, il se centre sur l'abolitionnisme. Lorsque j'ai commencé à me prostituer il y a maintenant trois ans, je ne me suis pas du tout impliquée dans le versant politique de mon activité. En fait, lorsque l'on fait partie d'un groupe social marginalisé, on se sent exclu de la politique. C'est après environ un an et demi dans mon expérience de la prostitution que j'ai commencé à me mobiliser un peu plus politiquement à propos de ma condition de pute. Alors quoi? _ Les fameux 80%
« Oui mais quand même, la religion, c’est mal »
Relayer l’information de la énième agression d’une femme voilée, ou les propos haineux tenus sur l’islam par la représentante d’une organisation pseudo-féministe, revient immanquablement à emboucher l’appeau à trolls religiophobes. Que des femmes soient insultées et tabassées, que le féminisme serve de leurre pour répandre et banaliser le racisme le plus crasse, tout cela, le/la religiophobe s’en moque : dans un pays où médias et politiques, de façon plus ou moins insidieuse, désignent à longueur de temps les musulmans comme la cause de tous les maux de la société, son seul sujet d’anxiété est que son droit à « critiquer la religion » soit garanti. Pour l’exprimer, il usera de subtiles gradations dans la virulence, de la simple protestation à l’éructation scatologique probablement censée traduire la hauteur à laquelle il plane dans l’éther philosophique inaccessible aux benêts qui voient du racisme partout : « Moi, je chie sur toutes les religions. » Bon, d’accord. Mona Chollet
La prostitution au Tonkin colonial, entre races et genres
1L’histoire de la guerre et plus globalement l’histoire politique marquent encore très fortement l’historiographie du Viêt-Nam. L’histoire sociale de la colonisation reste encore en grande partie à faire, notamment en ce qui concerne la question du genre. Comme le rappelle Anne-Marie Sohn, « l'histoire coloniale française a préféré à l'histoire du genre les luttes nationales et les guerres de décolonisation » (Sohn, 2006, 175). Cette histoire du genre, en expansion en France depuis quelques décennies déjà, ne s’intéresse pas, ou peu, aux pays anciennement colonisés comme si ces derniers étaient des pays à part dont l’histoire ne pouvait pas être analysée avec les mêmes grilles de lecture que celles de la métropole. 1 Le Tonkin correspond au Nord du Viêt-Nam. Le Viêt-Nam colonial se compose en effet de trois entité (...) 3Cette étude se focalise donc sur les corps féminin et masculin, européen et asiatique, objets de fantasmes, de désirs, de peurs et par conséquent de nombreux discours.
Du viol colonial
Le viol des Africaines et des Afro-descendantes par des Européens était un phénomène si répandu depuis la « découverte de l’Afrique » qu’un peintre flamand, Christiaen van Couwenbergh (1604-1667), en fit un tableau qui se trouve conservé en France au musée de Strasbourg. Dans cette peinture intitulée « Le rapt de la négresse » ou « le viol de la négresse », qui constitue un document exceptionnel, deux jeunes Européens, nus, s’apprêtent à violer une Africaine. L’un deux la montre du doigt en se moquant de ses lamentations, tandis qu’un troisième homme qui, lui, est resté habillé, semble exprimer la réprobation que partage manifestement le peintre qui a voulu dénoncer crûment ce qui devait se pratiquer couramment en Afrique, dans les colonies et en Europe. Le viol – comme c’est le cas ici – était généralement collectif, ce qui permettait d’éviter de se poser les questions de paternité qui pouvaient s’ensuivre. C’était aussi une manière d’accroître le « cheptel » humain d’une plantation.
le tabou du viol des femmes pendant la guerre d'Algérie commence à être levé
par Florence Beaugé [Le Monde, 11 octobre 2001] Les anciens appelés interrogés par "Le Monde" témoignent du caractère massif de l’humiliation des femmes entre 1954 et 1962. Selon l’un d’eux, les détenues subissaient ce sort "en moyenne neuf fois sur dix". Tous les appelés interrogés le disent : "Tout dépendait du chef." "Dans mon commando, les viols étaient tout à fait courants. Une vieille femme venue se plaindre que sa fille a été violée par des militaires français près d’Aumale/Sour el-Ghozlane, en 1961 - Marc Garanger "Les prisonniers qu’on torturait dans ma compagnie, c’étaient presque toujours des femmes, raconte de son côté l’ancien sergent Jean Vuillez, appelé en octobre 1960 dans le secteur de Constantine. Affecté comme appelé en 1961 à la villa Sesini (nommée aussi par erreur Susini), Henri Pouillot révèle avoir assisté à une centaine de viols en l’espace de dix mois, dans ce qui était le plus célèbre des centres d’interrogatoire et de torture de l’armée française à Alger.
SEXISME, RACISME ET COLONIALISME
Décolonisons le féminisme Conférence d’Elsa Dorlin, 30 janvier 2008 Elsa Dorlin est maître de conférence en philosophie à Paris 1 et l’auteure de La Matrice de la race : généalogie sexiste et coloniale aux éditions La Découverte. Le concept de race tel qu’on l’entend dans un sens moderne apparaît à la fin du XVIIe siècle en France. Ça ne veut pas dire que le terme n’existait pas auparavant, mais il désignait essentiellement la « famille » ou le « clan » (définition qui a trait à la filiation, on parlait par exemple de « race noble »). On ne peut pas comprendre l’émergence de cette théorie raciste, qu’est le racisme moderne, et que l’on connaît encore aujourd’hui sous une forme renouvelée, sans le lier étroitement à l’entreprise coloniale. A la fin du XVIIe et XVIIIe siècle, l’expansion coloniale et l’intensification consécutive du système esclavagiste va venir bouleverser cette équation de la domination masculine : « Une femme blanche est-elle par nature inférieure à un homme noir ?
DES FORMES DE POUVOIR CHEZ FOUCAULT, ET NOTAMMENT DU BIO-POUVOIR
Origine Reseau Sans titre : « Chaque matin, l'écureuil compte les arbres qu'il a convaincu et espère constituer une force propositionnelle de cogestion pour influencer le gouvernement. » Dans sa réflexion sur le pouvoir, Foucault se défait d'emblée de la grille de lecture habituelle, qu'il nomme « juridico-discursive ». Le pouvoir ne se réduit donc pas au triplet: règle-transgression- sanction. De plus, il n'agit pas seulement à travers la formulation de règles ou l'énonciation d'interdits. En rester à cette compréhension du pouvoir comme ne relevant que du droit et du discours, c'est schématiser le pouvoir en termes binaires : dominant/dominé, loi/obéissance, licite- illicite, etc. . Refuser les conceptions classiques du pouvoir, c'est ne pas «postuler comme données initiales la souveraineté de l'Etat, la forme de la loi, ou l'unité globale d'une domination» Partir du bas Pouvoirs sans sujet Pouvoir omniprésent Buts
Racisme antiblancs : spectre de l’anti-France et grande confusion | Rue89 Politique
Tribune « Les trois couleurs à la voirie ! Le drapeau rouge est le meilleur ! Louis Aragon, 1932. « Nique la France » – Devoir d’insolence Ces quelques mots de Louis Aragon font partie d’une tradition politique chevillée à l’émancipation des travailleurs et des peuples opprimés. Aujourd’hui, en 2012, c’est pour avoir signé un livre-album, « Nique la France », qu’un chanteur de rap, Saidou de ZEP, et qu’un militant et intellectuel, Saïd Bouamama, sont mis en examen pour « injure publique » et « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence », suite à une plainte déposée par Association générale contre le racisme et pour la défense de l’identité française et chrétienne (AGRIF). Des précédents notables Cette plainte est extrêmement grave, et pas seulement parce qu’elle émane d’un groupuscule d’extrême droite, nostalgique de l’Algérie française. Cette plainte n’est en rien isolée. Il faut espérer que la décision n’entérinera pas la notion de « racisme antiblanc ».