BuzzMachine
La rédaction secrète du Web français
Dimanche 22 août, 11h. Les journalistes Web «de garde» pour le week-end se tournent les pouces: aucune grosse information à se mettre sous la dent. Aude Courtin, journaliste à lepost.fr, soupire sur Twitter «qu’est-ce que je m’ennuie!». Et Vincent Glad, son homologue à Slate.fr, de l’apostropher: «Si tu vois de l’actu, fais tourner. Cet échange est l’une des émanations de la «supra rédaction» qui s’est formée sur le Web français. De l’extérieur, le processus est quasi invisible. Crédit:Flickr/CC//lori_greig Premiers faits d’armes La première fois que cette «supra rédac» émerge, en France, c’est, me semble-t-il, en novembre 2009, lors de la polémique autour de l’exacte date à laquelle la photo de Nicolas Sarkozy donnant des coups de pioche sur le mur de Berlin a été prise. Toute la journée du 9 novembre 2009 – la photo avait été publiée la veille sur le profil Facebook de Nicolas Sarkozy -, les rédactions françaises s’emparent de l’histoire. Adrénaline en commun Technologie au quotidien
The orthodoxy of the article, part II « BuzzMachine
Frédéric Filoux willfully misrepresents me so that he may uphold the orthodoxy of the article. He will be disappointed to learn that we agree more than he wishes. Here is what I am really saying about the article. First, far from denigrating the article, I want to elevate it. How many articles are rewritten from others’ work just so a paper and a reporter can have a byline? Second, I am also promoting rather than devaluing background when I say it is best linked to. Third, in this entire discussion of the article, I am valuing reporting higher than repetitive retyping. But I have angered the gods, first Mathew Ingram, now Filoux, who also misquotes me when he says I say that: “Tweeting and retweeting events as they unfold is a far more superior way of reporting than painstakingly gathering the facts and going through a tedious writing and editing process.” That is the sense in which I say that the article is or often should be a byproduct of the news process.
Journalistes: hackez pour survivre!
Hackear el periodismo. C'est le titre du dernier livre de Pablo Mancini, lui-même journaliste en Argentine. L'auteur juge inévitable l'intégration des hackers dans les rédactions ou, mieux encore, l'arrivée de journalistes-hackers. Hackear el periodismo, de l’argentin Pablo Mancini, est un livre essentiel, car il aborde de front —et sans ménagement— les questions auxquelles sont confrontées les médias et les journalistes aujourd’hui : comment créer de la valeur? Qu’est ce que le journalisme de qualité ? Quels doivent être les modes d’organisation des rédactions? Pablo Mancini est journaliste jusqu’au bout des ongles. Mais d’abord une définition. Passion, liberté, conscience sociale, vérité, lutte contre la corruption, lutte contre l’aliénation de l’homme, égalité sociale, accès gratuit à l’information (liberté de savoir), valeur sociale (reconnaissance entre pairs), accessibilité, activité, soucis de responsabilité, curiosité, créativité. Le temps pulvérisé Le public détient le pouvoir
Le CSA ne veut plus que les télévisions et radios citent les mots Twitter ou Facebook
Chut, chut, pas de marques! Vendredi, à la suite d'une question posée par une chaîne dont l'identité n'a pas été révélée, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a décidé d'appliquer à Facebook et Twitter les mêmes consignes que pour les lessives et autres "sodas bien connus" : il est interdit aux chaînes de télévision et aux radios de les citer tels quels à l'antenne. Certains médias audiovisuels ont déjà commencé : Jean-Pierre Pernault a par exemple renvoyé mardi midi ses téléspectateurs vers la page d'un "réseau social" bien connu dédié au 13 heures de TF1. Dommage, puisque les émissions invitaient depuis quelques temps leurs auditeurs et spectateurs à les "aimer" ou à les "suivre", voire à poser des questions par le biais de ces nouveaux médias. Facebook et Twitter génèrent tout de même un peu d'audience vers les sites Internet des chaînes. Mais pour le CSA, Facebook et Twitter sont des marques comme les autres. Lire l'interview d'Arnaud Mercier. V.V.
Flash Eco : Les projets du fondateur de Twitter
Publicité Jack Dorsey, le co-fondateur de Twitter se lance dans le système de paiement mobile, selon le Financial Times. Il compte développer un nouveau moyen de payer ses achats en magasin via des téléphones et tablettes. Les utilisateurs de iPhone peuvent télécharger l'application Square, la société de Jack Dorsey, et ainsi effectuer leurs achats au moyen de l'activation d'une touche sur leur smartphone. Cependant, des spécialistes du paiement sans contact estiment que Square,, devrait rencontrer des difficultés à convaincre des distributeurs d'adhérer à son projet en raison de la compléxité des systèmes de paiement mobile.
L'"écriture" Twitter, nouvelle source d'inspiration pour la presse écrite
Tweets-chroniques, tweets du jour (ou de la semaine / du mois, au choix), et même tweet-interview.. C'est incroyable à quel point Twitter est devenu une source d'inspiration pour la presse écrite depuis quelques semaines. Bon bien sûr il y a eu une floraison d'articles pratiques ("On vous donne les clés" sur Europe1.fr, "Mode d'emploi - Le tweet c'est chic" dans Elle il y a 15 jours...) sur ce formidaaable outil qu'est Twitter, plateforme de micro-blogging qu'ont découvert nombre de journalistes lors de l'affaire DSK, qui a consacré Twitter comme canal d'information immédiate. Mais aussi, des formats de rubriques commencent à fleurir dans la presse écrite, qui s'imprègne inévitablement des pratiques issues du Web. Il y a quelques semaines, j'ai tilté en découvrant le "tweet du jour" en der des Echos, où sont aussi présentés quelques papiers et billets à lire sur son site Web. Tweet-chronique chez "Be", tweet-interview chez "CB News" Repéré via @vincentglad Twitter, c'est branché.
L'art et la manière d'ignorer la question des médias, par Serge Halimi
n 1985, à l’apogée de l’ère Reagan, John Galbraith publia un texte titré « Comment avoir la conscience tranquille face à la présence des pauvres ? » (1). Dans cet article, l’économiste recensait les techniques permettant, face à la question des inégalités sociales, de ne rien entreprendre, mais sans se sentir coupable : invocation de l’« effet pervers » des solutions de redistribution proposées, obligation de recourir à un État qui démotive ceux qu’il aide, etc. Essayons d’entreprendre un exercice du même genre, mais sur le sujet qui nous réunit. La question serait alors : comment faire, quand on est un intellectuel, un chercheur, un universitaire, pour ne pas engager le combat pour les médias tout en sachant, la plupart du temps, qu’il est décisif, y compris dans l’univers des intellectuels ? « Tout ce que vous dites, on le sait déjà. » « Tout ça, on le sait déjà » est la plaidoirie habituelle de qui, ne souhaitant pas diffuser un savoir, prétexte qu’il est répandu.