Le fossé entre l’école d’aujourd’hui et un monde en constante transformation La Fédération des établissements d’enseignement privés du Québec (FEEP) a été secouée par les résultats d’un sondage effectué auprès des élèves de son réseau, au point de revoir de fond en comble les pratiques scolaires. Depuis, elle a mis sur pied un chantier nommé « L’école de demain », qui cherche à repenser et à personnaliser l’école, tant publique que privée, à l’aune des expériences réalisées à l’étranger et des possibilités offertes par les nouvelles technologies. En 10 ans, la motivation des élèves pour leurs études a chuté drastiquement. Dans le volet de l’enquête axé sur les attentes des élèves, seulement 44,6 % d’entre eux se sont déclarés motivés dans leurs études, alors que 77,1 % donnaient cette réponse dans un sondage identique réalisé en 2001. De plus, ce sondage a révélé que les élèves des écoles privées se montraient désormais beaucoup plus critiques à l’égard de leur établissement scolaire. Moment-charnière Retard « Ces modèles ne sont pas pour tout le monde. Actions
Misère de la sociologie I : Pierre-Michel Menger, le « travail créateur » et « l’intermittence comme exception » Dans sa leçon inaugurale au Collège de France, Pierre-Michel Menger accomplit la prouesse de traiter des concepts de travail et de « travail créateur » sans jamais nommer le capital. Il y a toujours eu du « travail », mais dans les sociétés précapitalistes le concept de travail n’existe pas, car ces sociétés découpaient le monde et ses activités de façon absolument différente. Ce n’est qu’avec l’avènement du « capital » que le travail a été conceptualisé, disséqué, analysé sous toutes ses coutures. Aucun travail, même créateur, ne pourra contourner cette relation de pouvoir qui affecte inévitablement ses contenus et ses modalités d’exercice. La subordination de l’artiste au marché et à l’argent d’une part, et l’obligation de travailler (se vendre) pour pouvoir vivre, sont déjà au coeur des questions de l’ « art » et de la « vie » au tout début du XXe siècle, comme le rappelle Marcel Duchamp [4]. L’intermittence est bien la nouvelle norme d’employabilité Pour terminer, M.
La révolution cognitive Je vous recommande vivement cette conférence de Michel Serres, intitulée « Les nouvelles technologies, révolution culturelle et cognitive » (je suis tombé dessus grâce à un tweet de Jérôme Colombain). Outre la vigueur et la clarté de Michel Serres (qui sont impressionnantes), le propos est lui-même passionnant. Il y aborde la manière dont les ordinateurs et internet (ce qu’on appelle souvent les nouvelles technologies) sont en train de modifier radicalement, le temps, l’espace et notre cognition. Concernant l’espace, Michel Serres se livre à une réflexion sur le mot « adresse », pour montrer en quoi « Internet » n’a pas raccourci les distances, mais nous a fait changer d’espace (d’un espace physique vers un espace topologique). Il finit en envisageant les modifications cognitives pour les êtres humains que nous sommes, en faisant un focus sur la mémoire (une des facultés de l’esprit humain), mais il explique que l’on pourrait mener le même raisonnement avec l’imagination ou la raison.
FLOG C’est l’espace de publication des explorateurs de controverses scientifiques, le journal de bord qu’ils souhaitent partager et mettre en débat. Un groupe de citoyens explore une question scientifique non résolue qui comporte des zones d’incertitude, qui combine des enjeux sociaux, politiques, éthiques et économiques et une forte mobilisation de la société civile : Ils cherchent a comprendre quels sont les connaissances scientifiques stabilisées et les zones d’incertitudes scientifiques du sujet. S’ils le souhaitent, ils peuvent rencontrer et interviewer des experts. Ils identifient tous les acteurs de la controverse et tentent de comprendre leurs interactions. Ils posent les enjeux économiques, sociaux, éthiques, politiques de la question. Les explorateurs sont des étudiants, des citoyens, des adhérents d’associations qui se réunissent régulièrement pendant quelques mois pour explorer et cartographier une controverse scientifique. Sciences Po Ecole des Mines Telecom ParisTech
Quel enseignement à l’ère numérique Lorsqu’on s’interroge sur l’apprentissage des étudiants à l’université il est fréquent d’y associer des réflexions sur la motivation de ces derniers et sur les conditions qui favorisent leur engagement dans les tâches d’apprentissage. Dans un contexte en pleine mutation où apparaissent des outils technologiques de plus en plus accessibles, il nous semble nécessaire de nous interroger sur leurs usages pédagogiques et sur les éventuelles craintes qu’ils soulèvent. En effet, il est de plus en plus fréquent de voir se multiplier des activités sur des ordinateurs portables pendant les cours. Face à ces étudiants hyper-connectés, on ne sait plus trop comment s’y prendre pour enseigner. Ainsi le site UCL-Mons a pris le parti d’équiper deux locaux de chaises à roulettes, de tableaux blancs sur tous les murs, d’un tableau blanc interactif et de multi-écrans de télévision. Nous avons dès lors collecté une série de ressources pédagogiques pour répondre à cette question.
Maux d’usine | neonmag.fr Axelle sait exactement ce qu’elle veut dire, comme si elle attendait depuis longtemps qu’on lui demande qui elle est. Assis à côté d’elle, Jovan, 4 ans, écoute sa mère sans l’interrompre. Axelle raconte l’histoire d’une fille qui aurait tout raté : « C’est ma faute si je suis chez Peugeot. » L’école s’est arrêtée en troisième : « Ça n’a jamais été mon fort. » Elle a voulu travailler dans la petite enfance : « C’était bouché. » Devenir assistance vétérinaire : « Pour payer la formation, j’ai travaillé chez Peugeot. Mais l’usine et les cours, j’ai pas eu le courage. » Maître-nageur : « Le 800 mètres nage libre, ça a été la panique. » Après ? « Après… je me suis résignée. » Direction la chaîne Peugeot. Il y a deux ans, Axelle a été embauchée. Delphine Kargayan
Le capitalisme cognitif à l’ère du numérique – Mondes Sociaux CC Flickr Jacob Bøtter Nous voudrions ici mettre l’accent sur une série de mutations qui se sont produites à l’échelle mondiale depuis les années 1980, en lien avec ce que l’on appelle souvent « l’ère du numérique » ou « la révolution numérique ». Ces mutations s’inscrivent dans la perspective d’un capitalisme que l’on qualifiera volontiers de « cognitif ». Ce capitalisme ne fonctionne pas pour l’instant sur une base stable et il n’est pas fondé sur un mode de régulation qui en assure la cohérence. Ses contradictions internes sont importantes, en particulier entre finance et connaissance, ce qui induit des chocs de temporalité très forts. En effet, la finance (mais également la circulation des informations) s’inscrit dans un temps très court, tandis que la construction des connaissances et des compétences suppose un temps long. Colletis G., 2010, L’urgence industrielle ! Crédits : Evi Widiarti CC Pixabay OpenClipart-Vectors CC Université Toulouse Jean Jaurès CC Flickr Andreas Kontokanis
Description de Controverses Vous trouverez ici le power point du premier cours PrésentationSept2013. 1. Étudier les controverses Le cours “Description de controverses” a pour objectif de sensibiliser les élèves-ingénieurs des mines à l’évolution de leur contexte professionnel et civique. Il s’agit de les introduire à l’univers incertain de la recherche scientifique et technique en procédant à la description d’un objet : la controverse sociotechnique. Les ingénieurs ont à manier une science et une technique en situation d’incertitude, dans un monde aux responsabilités redistribuées. 2. Nous appelons controverse sociotechnique un débat qui engage des connaissances scientifiques ou techniques non stabilisées et qui conduit à des affaires embrouillées, mêlant des considérations juridiques, morales, économiques et sociales. Les débats autour des organismes génétiquement modifiés en fournissent un exemple topique. 3. 4. 5. 6. Pour mener à bien la description de la controverse, plusieurs tâches sont indispensables : 7.
Marcel Lebrun : "L'écart entre collaboration et aliénation numérique est étroit" Désormais présent partout, le numérique bouleverse les habitudes des enseignants et des étudiants. Mais suffit-il à transformer la pédagogie ? Le numérique peut avoir un impact sur la pédagogie, à condition que celle-ci change. Dès lors, doter les établissements d'outils numériques ne suffit pas. Cela suppose une véritable réflexion, qui va au-delà de la manière d'utiliser les outils numériques. En effet, réfléchir aux outils sans se demander ce qu'ils vont modifier équivaut à mettre des emplâtres numériques sur des structures qui n'évolueront pas. Le fait que la plupart des ressources soient disponibles sur Internet modifie les rôles de l'enseignant et de l'étudiant, entre lesquels les frontières s'estompent : en allant chercher des informations autour de lui, dans la société, l'étudiant acquiert un savoir que l'enseignant n'a pas forcément, ce qui place celui-ci dans une position d'apprenant. Marcel Lebrun, professeur à l'Université catholique de Louvain © SFR magazine
untitled Enseigner et apprendre dans la société du savoir : enjeux et questions... Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ne se réduisent pas, au sein de l’école, à de simples outils et ressources technologiques pour mieux enseigner et pour mieux apprendre. Elles induisent des changements profonds dans la société, dans l’éducation, dans les savoirs, dans l’accès aux savoirs, dans l’apprentissage, dans le métier d’enseignant. Ce sont certains de ces changements profonds que nous allons présenter ici. Les TIC, résultat du développement simultané du traitement de l’information et du transport de l’information, introduisent dans les savoirs des concepts comme ceux d’interactivité, de multimédia, d’hypermédia, etc. Enfin, les TIC nous imposent de préciser la conception que nous avons de l’école, de l’enseignement, de l’apprentissage, du métier d’enseignant. Information, savoir et connaissance. 1. L’information est extérieure au sujet. La connaissance dépend du sujet et lui est personnelle. 2. 3. - Enseigner la condition humaine.
Éthique des TIC 2011 | Travaux des étudiants de Telecom ParisTech pour le cours Éthique et enjeux des technologies de l’information et de la communication La Cartographie des Savoirs, mirage et dérives de l’e-éducation Le SE-Unsa a pris connaissance du projet de Cartographie des Savoirs développé par la société Educlever, soutenu par le fond d’investissement, et qui travaille en partenariat avec le CNED. Au salon Educatice 2014, et aussi à l’Université d’été Ludovia 2014, nous avons visité le stand d’Educlever, échangé avec les promoteurs de ce projet. Récemment, Benjamin Magnard, fondateur de Educlever, a publié une tribune sur le Huffington Post montrant, face à une gabegie dans l’éducation nationale, comment “se dessine désormais une solution numérique pour éradiquer rapidement l’échec scolaire : la pédagogie adaptative à base de cartographie des savoirs et des compétences (l’adaptive learning, déjà très présent dans les pays anglo-saxons).” Le SE-Unsa s’inquiète aujourd’hui d’une telle conception de l’éducation et de la pédagogie et tient à pointer un certain nombre de dérives à travers ce projet de Cartographie des Savoirs. Qu’est-ce que la Cartographie des Savoirs ? J'aime : J'aime chargement…
Les effets destructeurs du management à la cool Pour comprendre la souffrance qui infuse dans les open spaces fleuris d’aujourd’hui, alors que jamais on ne s’est tant soucié de bien-être au travail, le nouveau livre de Danièle Linhart, « la Comédie humaine au travail» (sous-titré : «De la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale»), est d’un recours précieux. Voilà une chercheuse du CNRS qui depuis trente ans observe les mutations sociales au travail. Pour mieux comprendre ses lois non écrites, ses faux semblants, elle se faufile dans les congrès de managers, avec le risque de s’y faire insulter. Danièle Linhart pourrait comme bien d’autres, sociologues ou journalistes qui font profession de décrire le réel, se retrancher derrière une prudente impartialité. Notre siècle croit dépassée l’image d’un Chaplin à califourchon sur la machine, aux heures féroces du taylorisme ? A ce stade, un retour vers le passé s’impose pour rappeler qui fut ce Taylor qui divise la postérité. La contradiction est flagrante.