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"Le journalisme traditionnel n'est plus adapté à ce que le public recherche sur internet"

"Le journalisme traditionnel n'est plus adapté à ce que le public recherche sur internet"
S’appuyant sur des chiffres de l’“American Society of Newspaper Editors”, le Pew Research Center (PRC, un think tank américain spécialisé dans les tendances aux Etats-Unis et le monde – ndlr) a publié une enquête indiquant que le nombre de journalistes de presse quotidienne traditionnelle aux Etats-Unis avait chuté de 54 000 en 2006 à 38 000 en 2012, soit une baisse de 30%. Concernant la presse magazine, ce n’est guère mieux, avec une baisse de 26% des effectifs au cours des dix dernières années. Sans compter la suppression prochaine de 500 emplois chez l’éditeur Time Inc. prévue cette année. Cette enquête rapporte qu’à la même période, 5 000 nouveaux emplois ont été créés dans la presse numérique. BuzzFeed – qui a lancé son portail français l’année dernière – est passé d’une demi-douzaine d’employés en 2012 à 170 aujourd’hui. Ces petites structures n’ont pas vocation à couvrir toute l’information. En France, ce phénomène peine encore à s’imposer.

Eric Scherer prône un journalisme réinventé et augmenté Après la fin de la télévision prédite par Jean-Louis Missika et la fin des journaux annoncée par Bernard Poulet, voici logiquement venue la fin des journalistes. Dans un essai percutant et extralucide, A-t-on encore besoin des journalistes ? Manifeste pour un journalisme augmenté, Eric Scherer pose un diagnostic éclairant sur la profession journalistique, confrontée à la plus grande révolution de son histoire. Pour lui, la crise à laquelle les journalistes sont confrontés depuis moins de dix ans est "un changement d’époque aussi monumental que l’arrivée du télégraphe au XIXe siècle", une sorte de séisme poussé par trois forces : la numérisation, la mobilité et la personnalisation de l’information. Démocratisation de l’écriture publique Depuis moins de dix ans, la révolution de l’information en marche, c’est d’abord la démocratisation de l’écriture publique : le journaliste n’est plus le seul historien du présent, chacun est devenu un média. "L’abondance remplace la rareté."

Journaliste à l’heure d’Internet, une profession à repenser La semaine dernière, le talk-show phare de France 5, C dans l’air, se penchait sur sur les conséquences de l’arrivée des sites Web d’information sur le métier de journaliste et la presse écrite ou audiovisuelle. Le sentiment général était qu’un profond malaise traverse les médias classiques, qui perdent en crédibilité alors même que les sources d’information disponibles pour le grand public se diversifient, sur un modèle gratuit ou quasi gratuit, avec parfois un aspect collaboratif qui va jusqu’à remettre en cause la nécessité même du journaliste. Que se passe-t-il vraiment ? Quelles sont les raisons de ce hiatus grandissant entre une profession qui croit voir le sol se dérober sous ses pas, et un public dont le besoin d’information va croissant mais qui se tourne de plus en plus massivement vers des sources d’informations "alternatives" ? 1/ Le 4e pouvoir ou la presse qui donne la bonne parole La fonction de la presse est donc de fournir de l’information. Manuel Atréide

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