Ce que nous pouvons, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 30 novembre 2015) S’il existait quelque chose comme une jauge de la faute et de la vertu des peuples, on pourrait dire que le corps social n’a jamais que « ce qu’il mérite ». Mais rien de tel n’existe sauf dans la vision moraliste du monde qui passe tout au tamis du jugement et de la rétribution. Nous avons cependant le recours de dire autre chose : de dire que le corps social fait, à chaque instant, la démonstration en actes de ce qu’il peut — de son degré de puissance. Ça n’est donc plus une question de jugement, c’est une question de mesure. Par ce qu’il accomplit et par ce qu’il omet de faire, par ce qu’il tolère et par ce qu’il refuse, le corps social donne l’exacte, la parfaite mesure de ce qu’il peut. Voir le dossier « Dans l’engrenage de la terreur », Le Monde diplomatique, décembre 2015.Dans ces conditions, il n’y a plus qu’à arpenter. Au fond de la dépossession, les citoyens protesteront qu’« ils n’y peuvent rien ». Post scriptum
MUR DE LA PRESSE- des principaux journaux en ligne Le FN et les Femmes | Luttons Contre le FN La journée des droits des femmes est l’occasion pour nous de revenir sur ce que prévoit le FN pour les femmes dans notre société. C’est un des rares partis à avoir une femme à sa tête. Son projet de société reste cependant archaïque et sexiste. Le programme du FN prône, encore et toujours, une «politique familiale nataliste» traditionnelle, tournée vers le passé. «Un pays en bonne santé est un pays qui fait des enfants» ; «On est bien loin de la vocation initiale en 1945 des allocations familiales dont l’objectif était de favoriser la natalité française et d’aider toutes les familles, quel que soit leur revenu» « Au niveau européen, les trois eurodéputé-e-s frontistes de la mandature 2009-2014 ont voté systématiquement contre les textes en faveur de la construction de l’égalité femmes-hommes (notamment le rapport Estrela sur la santé et les droits sexuels et génésiques en décembre 2013 et le rapport Zuber sur l’égalité femmes-hommes en mars 2014). Marine Le Pen et Marion Maréchal Le Pen
Mélenchon et Le Pen côte à côte à l'hommage national : fourberie de Hollande et déliquescence du système médiatique. Le vendredi 28 novembre aux alentours de 16h00, quatre heures après avoir assisté à l’hommage national aux Invalides, Jean-Luc Mélenchon publie un tweet : « Attention particulière de la présidence : me placer à côté de Le Pen aux Invalides. Misérable. ». Immédiatement, ce tweet est partagé, analysé, commenté par toute la presse politique (et même non politique puisque on a pu voir des articles jusque dans Closer). En ce jour d’hommage national aux victimes, de nombreux élus de la République étaient rassemblés dans la cour des Invalides. Sauf que si ce placement protocolaire peut expliquer pourquoi des députés européens étaient au même endroit, il n’explique pas pourquoi Jean-Luc Mélenchon s’est retrouvé à côté non seulement de Marine Le Pen, mais encore de Nicolas Bay et Florian Philippot, c’est-à-dire de trois des principaux cadres du Front national. Pourquoi ? Mais le plus écoeurant dans tout cela n’est même pas la fourberie politique de François Hollande. Mais ce n’est pas le pire.
Twitter : gadget électoral ou outil de démocratie numérique Gilles Babinet, président du Conseil National du Numérique, lors d’une intervention à Sciences Po, relatait avec amusement les questions de certains hommes politiques qui se tournaient vers lui : « ah oui, c’est bien Twitter, disaient-ils. Il faut que je m’y mette ! Auriez-vous un bon bouquin à me conseiller ? Pourtant le phénomène Twitter n’a pas échappé aux politiques. Sur le site de micro-blogging, on dénombre la présence d’une vingtaine de ministres, soit les deux tiers du gouvernement, et quelques 200 personnalités politiques. Cet obscur univers du hashtag Si certains tardent à s’y mettre, c’est qu’il existe entre les politiques et Twitter une bonne dose de méfiance. On pourra objecter à cette méfiance que les hommes et femmes politiques ne sont pas des digital natives et qu’il s’agit-là avant tout d’un problème générationnel. Vers une communication plus interactive Si le problème n’est pas fondamentalement générationnel, on peut en revanche considérer qu’il est culturel.
Et si les citoyens prenaient le contrôle des ventes d’armes Les exportations françaises d’armement ne font l’objet d’aucun débat en France — sinon en cas de scandale (frégates de Taiwan (2) ou Angolagate (3) ), de drame (l’attentat de Karachi (4) ) ou lorsque l’exécutif se prend les pieds dans le tapis (comme avec cette vente de navires de projection et de commandement (BPC) à la Russie, décidée sous Sarkozy et suspendue sous Hollande, avec de gros dégâts à la clé). Ces affaires ne sont pas une exclusivité française : des intérêts britanniques ont souvent été en cause, tout comme des acteurs allemands : en 1999, par exemple, le Bundestag avait ouvert une enquête sur le financement de la CDU, l’Union chrétienne-démocrate allemande d’Helmut Kohl. Le parti était soupçonné d’avoir été financé par des caisses noires alimentées par des commissions touchées sur des ventes d’armes, dont celle de chars à l’Arabie saoudite pendant la première guerre du Golfe (5) . Licence unique Le gouvernement actuel s’est fortement impliqué dans la conquête de marchés.
Le Front national verrouille l’ordre social, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, janvier 2016) Tout profite à l’extrême droite française : une économie en panne, un chômage dont la courbe s’envole au lieu de s’inverser, la hantise du déclassement et de la précarité, une protection sociale et des services publics menacés, un « projet européen » aussi savoureux qu’une gorgée d’huile de ricin, une vague migratoire que gonfle le chaos de plusieurs Etats arabes, des attentats de masse dont les auteurs se réclament de l’islam… Sans oublier, depuis près de trente ans, un Parti socialiste qui partage avec la droite à la fois la responsabilité de politiques néolibérales désormais cadenassées par les traités européens et le projet de se maintenir indéfiniment au pouvoir (ou, pour la droite, d’y revenir) en se présentant, élection après élection, comme le barrage ultime contre le Front national (FN). Evincé du second tour de l’élection présidentielle par M. Jean-Marie Le Pen le 21 avril 2002, le premier ministre Lionel Jospin parlait déjà ce soir-là d’un « coup de tonnerre ».
Les médias contribuent-ils au débat démocratique ? - Médias et démocratie Découverte des institutions <p class="video_texte"> L'utilisation de javascript est obligatoire sur cette page pour voir l'animation.</p> Quelques dates clés 26 août 1789 : L’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen proclame : "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi". 29 juillet 1881 : En France, loi sur la liberté de la presse. Suppression de tout régime préventif, abandon du délit d’opinion et disparition de la censure. 18 novembre 1936 : Suicide de Roger Salengro, maire de Lille, ministre de l’Intérieur du Front populaire, victimeVictimePersonne qui subit personnellement et directement un préjudice physique, moral ou matériel, du fait d’une infraction pénale. d’attaques de L’Action française et de Gringoire sur son action pendant la Première Guerre mondiale et ses origines juives. Exemple concret
Latin : enseignement superflu pour jeunesse inculte ? La culture humaniste ressemble de nos jours aux airbags de nos voitures : cela nous rassure de savoir qu’elle est là, mais nous préférons si possible ne pas la voir de trop près. Ainsi, le latin est pris en option, par des élèves qui acceptent de commencer les cours plus tôt, de finir plus tard, de consacrer des heures de précieuse liberté dans une salle de classe en compagnie d’un professeur, ce qui, quand on a quatorze ans, ne fait pas vraiment rêver. Pour autant, le nombre d’élèves latinistes ne diminue pas, bien au contraire : le nombre de professeurs de lettres classiques est «déficitaire» et la fermeture des classes de latin n’est pas imputable au manque de volontaires mais à la restriction des moyens budgétaires. Que font les latinistes durant ces nombreuses heures qui coûtent visiblement trop cher à l’Etat ? Quel enseignement superflu leur est prodigué ? Anne-Cécile Schmitter (professeur de lettres classiques au collège de Fronton, Haute-Garonne)
Google choisira-t-il le prochain président des États-Unis ? Jusqu’où s’étendra le pouvoir du moteur de recherche Google ? Alors que le prochain président des États-Unis sera élu dans un an, deux chercheurs en psychologie révèlent que l’algorithme utilisé pour classer les résultats de recherche peut influencer le vote d’au moins 20 % des indécis (et dans certains groupes démographiques cette part peut monter jusqu’à 80 %). « L’effet de manipulation du moteur de recherche représente une sérieuse menace pour la démocratie », alerte Robert Epstein, l’un des auteurs. Pour aboutir à cette conclusion, cinq expérimentations ont été menées auprès de 4 500 personnes à la suite d’élections en Inde et aux États-Unis. Les chercheurs ont mis au point un moteur comparable à Google avec 30 résultats pour chaque élection. Robert Epstein et Ronald Robertson, « The search engine manipulation effect (SEME) and its possible impact on the outcomes of elections », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol.
NosDéputés.fr : Observatoire citoyen de l'activité parlementaire Repair café : n'en jetez plus ! Réparer, ensemble, pour moins jeter, telle est la philosophie des Repair cafés. Dans ces « cafés de réparation », des bricoleurs éclairés remettent bénévolement en état des objets défectueux que des habitants leur apportent. Tous les samedis matins, à Vauréal (Val-d’Oise), un groupe de passionnés de bricolage se retrouvent dans leur repaire, autour d’un café, le temps d’un « Repair café ». Jean-Claude Martin, bénévole, arrive avec sa boîte à outils. Alors qu’il s’installe, Anne Kattie franchit la porte, les bras chargés. La prévention des déchets à la source L’idée de lieux collectifs de réparation a germé dans la tête d’une journaliste et militante écologiste néerlandaise, Martine Postma, qui a organisé, en 2009, le premier Repair café à Amsterdam. C’est une forme d’invitation à la sobriété heureuse, une lutte pour une consommation responsable, chacun à son niveau. » Lutter contre l’obsolescence programmée N’allez pas comparer le Repair café à un service après-vente !