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Accaparement des terres : demain, à qui appartiendra la planète

Accaparement des terres : demain, à qui appartiendra la planète
Basta ! : Quelle est l’ampleur du phénomène d’accaparement des terres dans le monde ? Michel Merlet [1] : La Banque mondiale fait état de 56,6 millions d’hectares concernés en 2011 (presque la superficie de la France, ndlr), sur la base de données très partielles. Mathieu Perdriault [3] : L’ampleur exacte de ces phénomènes est sans doute impossible à établir. M. Le terme « accaparement » est contesté par les entreprises concernées… M. Dans nos travaux avec le comité technique « Foncier et Développement » de la Coopération française, nous parlons d’« appropriation » et de « concentration des terres » : ces termes désignent mieux les phénomènes qui posent problème. Les entreprises, elles, parlent « d’investissements »... M. Les profits ne reflètent pas l’efficacité du processus de production, mais bien la capture de « rentes ». Ces phénomènes « d’investissement » sont amplifiés par les quantités considérables d’argent disponible pour ce type de « placement ». M. M. M. M. M. M. Related:  Accaparement des Terres

La moitié des terres en Europe est contrôlée par 3% de gros propriétaires Les phénomènes de concentration et d’accaparement des terres ne concernent pas que l’Afrique ou l’Asie. Les gros propriétaires terriens sont aussi très actifs au sein de l’Union européenne. C’est ce que montre une infographie publiée le 14 avril par l’organisation Transnational Institute basée à Amsterdam. Les données sont effarantes : 3 % des plus grandes exploitations agricoles contrôlent 50 % des terres dans l’Union européenne ! Cette course aux hectares agricoles touche d’abord les pays d’Europe de l’Est. Des subventions qui creusent les inégalités Le Transnational Institute met aussi l’accent sur le rôle de la Politique agricole commune (PAC) qui incite à l’agrandissement des exploitations et à la concentration des terres. Qui sont les principaux bénéficiaires de ces aides ? Cette infographie s’appuie sur les données d’un rapport de ECVC (Coordination européenne de la Via Campesina) et de l’Alliance Hands-Off The Land [1].

L’accaparement de terres et la concentration foncière menacent-ils l’agriculture et les campagnes françaises Des capitaux russes intéressés par des vignobles réputés, des fonds de pension belges attirés par les grandes cultures céréalières, des investisseurs chinois dans le lait... Une « course aux hectares agricoles » semble avoir démarré. Alors que les terres cultivables risquent de se faire rares, « il va y avoir une concurrence importante sur la production agricole », pronostique Robert Levesque de la Fédération nationale des Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural, qui regroupe les 26 Safer qui couvrent le territoire, des structures d’intérêt général en charge de l’aménagement de l’espace rural [1]. « Ces fonds cherchent à maitriser les exploitations qui produisent les biens agricoles. » 50% des terres cultivées aux mains de 10% des exploitants Certaines acquisitions de vignobles ont été très médiatisées, comme le domaine de Gevrey-Chambertin en Bourgogne vendu 8 millions d’euros à un homme d’affaires chinois en août 2012. Du lait contre des emplois : le deal chinois Photo :

Au Canada, la fin de la résignation pour les peuples autochtones, par Philippe Pataud Célérier (Le Monde diplomatique, mai 2014) « Nourrissez ceux qui ont faim ! Mangez les riches ! » Pancarte au poing, une quinzaine de personnes défilent devant l’entrée du Pidgin, un restaurant flambant neuf de Downtown Eastside, « le code postal (1) le plus pauvre du Canada », dit-on ici. « Idle no more ! Le mouvement Idle No More a été lancé fin 2012 par quatre femmes de la Saskatchewan, une province des Prairies (Centre-Ouest). Ces mesures visent à garantir aux investisseurs étrangers l’accès aux terres et aux importantes réserves prouvées de pétrole (les troisièmes du monde) issues des sables bitumineux (3). Jusqu’aux années 1920, elle pouvait être éludée : « Les traités visaient principalement à obtenir des nations autochtones qu’elles abandonnent leurs droits territoriaux. Dès 1990, la crise d’Oka a montré les limites de cette garantie juridique. Disparitions le long de l’autoroute des larmes « Ce n’est pas surprenant, commente Mme Viviane Michel, d’origine innue et présidente de Femmes autochtones du Québec (FAQ).

Comment marchés financiers et multinationales accaparent aussi les mers et les océans Mais comment donc des intérêts privés peuvent-ils accaparer les océans ? Il ne s’agit pas – encore – de ses fonds marins, mais de ses ressources dont dépendent 800 millions de personnes, habitant les littoraux et vivant de la pêche. Rivages côtiers et eaux continentales, estuaires, lagunes, deltas, zones humides, mangroves, ou encore récifs coralliens, sont concernés. Comment se traduit cette appropriation d’un bien commun ? Un rapport, intitulé « l’accaparement global des océans », vient d’être publié par des organisations internationales, en collaboration avec le Forum mondial des peuples de pêcheurs. [1] Il pointe les nouveaux maux qui menacent la vie des communautés des bords de mer, du Chili à la Thaïlande en passant par l’Europe du Nord ou les côtes africaines. Ces maux ont pour nom quotas de pêche, conservation du littoral ou aquaculture. Des quotas de pêche aux mains des gros industriels Les autochtones exclus de la conservation du patrimoine marin La face cachée de la pêche

Bolloré, Crédit agricole, Louis Dreyfus : ces groupes français, champions de l'accaparement de terres Au Brésil, le groupe français Louis Dreyfus, spécialisé dans le négoce des matières premières, a pris possession de près de 400 000 hectares de terres : l’équivalent de la moitié de l’Alsace, la région qui a vu naître l’empire Dreyfus, avec le commerce du blé au 19ème siècle. Ces terres sont destinées aux cultures de canne à sucre et de soja. Outre le Brésil, le discret empire commercial s’est accaparé, via ses filiales Calyx Agro ou LDC Bioenergia [1], des terres en Uruguay, en Argentine ou au Paraguay. Si Robert Louis Dreyfus, décédé en 2009, n’avait gagné quasiment aucun titre avec l’Olympique de Marseille, club dont il était propriétaire, il a fait de son groupe le champion français toute catégorie dans l’accaparement des terres. Course effrénée à l’accaparement de terres L’exemple de Louis Dreyfus n’est pas isolé. Trois fois la surface agricole de la France Le phénomène d’accaparement est difficile à quantifier. L’Afrique, cible d’un néocolonialisme agricole ? Qu’importe !

Diaporama : Qui est derrière l’accaparement des terres ? Un diaporama sur quelques-uns des investisseurs responsables d’acquisitions massives de terres et ceux qui les soutiennent Chaque jour apporte son lot d’histoires concernant les achats de terres agricoles par des sociétés : Des géants malaisiens de l’huile de palme achètent des terres pour y installer des plantations en Afrique de l’Ouest ; des banquiers de Wall Street acquièrent des élevages de bétail au Brésil ; des hommes d’affaires saoudiens signent des transactions foncières aux Philippines. Les dernières données sur l’accaparement des terres indiquent qu’en moyenne les sociétés étrangères s’emparent de 10 millions d’hectares chaque année depuis 2007. Un nombre restreint de personnes prend ainsi possession d’une proportion toujours plus grande des terres agricoles du monde et des ressources en eau qui vont avec. L’accaparement mondial des terres agricoles n’existe que parce qu’il est voulu. Téléchargez le diaporama en PDF ou la version texte en PDF Jean-Claude Gandur (Suisse)

L'impact de la viande sur les humains, les animaux et l'environnement Vincent Bolloré désigné comme accapareur de terres et censeur d’internet au Palais de justice de Paris Actualisation - Jeudi 14 avril 2016 - La justice a donné tort à Bolloré, relaxant les journalistes poursuivis par la multinationale. Peut-on mener une enquête critique sur les activités du groupe Bolloré en Afrique et en Asie ? La reprise d’articles d’enquêtes sur Internet, comme dans les revues de presse, est-elle possible sans menace juridique ? Telles ont été les deux questions posées jeudi 11 février au sein de la XVIIe chambre correctionnelle du Palais de Justice de Paris. Le motif en était la poursuite engagée par Vincent Bolloré contre un article publié par le site Bastamag. Le palais de justice de Paris, jeudi 11 février 2016 M. L’audience a commencé par une discussion sur le fond de l’article, rédigé par Nadia Djabali et édité par Ivan du Roy et Agnès Rousseaux. La présidente du tribunal, Fabienne Siredey-Garnier, a d’abord invité Nadia Djabali à préciser sa démarche journalistique. La présidente s’est ensuite intéressée aux ramifications du groupe Bolloré.

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