Le Yijing et la topologie de Lacan [1] Ju Fei [2] I.Une introduction générale à la structure du Yijing [3] — son mouvement et son immobilité Le Yijing est, dès son apparition, le texte le plus fondamental dans tous les domaines formant la culture chinoise : la philosophie, l’art, la médecine, la cosmologie, etc. Pour le comprendre, il nous faut introduire point par point sa structure la plus fondamentale. Essentiellement, dans le Yijing, il s’agit de deux processus : le mouvement et l’immobilité dans la philosophie chinoise. Au début, il existe l’Un le plus grand « 太一, TaiYi » [5] qui signifie un état chaotique sans aucune séparation. Figure 1 Ci-dessus est présenté le mouvement du Yijing. Au niveau des deux traits (两仪, Liangyi), c’est la structure des trois caractères (三才, Sancai) qui correspond à la fixation des deux traits. C’est ainsi que les trois caractères sont la structure la plus originaire, comme Laozi dit dans Daodejing : De la voie (Tao) naquit un. Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Figure 6 Ⅱ. Ⅱ.1. Figure 7 [20] Ⅱ. 2. Figure 8 Ⅱ.3.
A.L.I. : Champs spécialisés / Topologie / Le cross cap de Lacan ou "asphère" Pour introduire le cross cap Cet objet étrange a été présenté par Lacan pour la première fois le 16 mai 1962 dans son séminaire l'Identification comme supportant la structure du fantasme. Mais on sait qu'il était déjà prêt en 1959. Dans une note rédigée en 1966 au moment de la publication dans les Écrits de son article Préalable à tout traitement possible de la psychose (1959), Lacan nous signale que déjà "ce que le schéma R étale, c'est un plan projectif", i.e. un cross cap (Écrits p. 553). Ce schéma R montre que le "champ de la réalité ne fonctionne qu'à s'obturer de l'écran du fantasme" (id. p.553). La vision est sans doute le sens qui nous donne le plus l'illusion d'un accès de plain-pied au champ de la réalité. Pourtant c'est un champ bien aplati qu'elle nous propose. Ainsi fait le peintre qui applique les lois de la perspective et mieux encore l'appareil photo et la caméra. Mais alors que le tableau ou la photo avouent leur limite, voire l'exaltent par un cadre, l'oeil la gomme. .
La bouteille de Klein, le langage et le réel Depuis l’Antiquité, les savants se sont servi des connaissances mathématiques et physiques de leur temps pour essayer de comprendre et d’expliquer le monde. Chaque époque a eu son modèle dominant et aujourd’hui la biologie moléculaire, la génétique ou l’informatique sont également mises à contribution dans la rationalisation de l’inconnu. L’espoir de venir à bout d’un réel, espoir qui anime de nos jours plus que jamais la science, est ainsi savamment entretenu. Pour les analystes, le réel est par nature irréductible, puisqu’il n’est pas l’impossible lié à la réalité matérielle mais lié au langage. Freud utilisait ce que la science de son époque mettait à sa disposition, comme d’autres avant lui avaient utilisé des poulies ou des roues pour modéliser le corps humain. Les modèles de la physique de son temps et à sa portée ne suffisaient manifestement pas à appréhender la subjectivité. Le sujet montre ainsi sa « torsion », qui fait qu’il dit toujours plus qu’il ne croit dire.
Un imaginaire sans moi Le titre que j'ai donné au propos que je tiens aujourd'hui, c'est comme vous le savez : " Un imaginaire sans moi ". Je vais vous dire tout de suite qu'en reprenant mes notes il y a quelques temps, je me suis aperçu que j'avais fait un lapsus, un lapsus calami comme on dit : j'avais simplement inscrit sur la chemise où je gardais mes notes : " Un imaginaire sans sujet ". Ce lapsus me met d'emblée au coeur de cette question : si le Moi appartient au registre de l'imaginaire, le sujet, lui, c'est bien sûr d'un autre registre qu'il se tient. Qui parle ? Il en va différemment, nous dit Lacan, dans la psychose puisqu'alors, c'est le Moi qui prend la parole, tout au moins dans la paranoïa, dans cette forme de psychose qui nous est familière et qui se caractérise justement par le fait qu'il n'y ait plus de sujet, qu'il n'y ait plus de Moi. Il y a en effet d'autres formes de psychoses dans lesquelles au contraire, le Moi a complètement disparu. Mais lui, cette consistance fait défaut.
La sphère du Cotard 1. La topologie explicite du Cotard "Je suis ronde" dit une patiente de Marcel Czermak dans l'article fondamental sur le Cotard que je prendrai pour base de discussion à propos de la topologie.1 Le Cotard lorsqu'il n'est pas mutique se réfère à une topologie explicite, celle de la sphère, une image parfaitement lisse : "je n'ai pas de bouche, pas d'anus, pas de coeur etc." Dès l'origine, la pensée philosophique a fait de la sphère la forme la plus pure, la plus parfaite. Lorsque le névrosé se réfère dans l'imaginaire à la sphère, à cette boursouflure du Moi, il s'agit d'une sphère trouée, un sac percé par les différentes ouvertures, points d'appui de la pulsion, puisque les différentes coupures sont isomorphes à la découpe du signifiant. Avec le Cotard, il s'agit d'une sphère cosmique, englobant tout le vivant, une sphère sans extérieur ou un trou noir s'effondrant sur lui-même. 2. 3. Comment situer la forclusion du Nom-du-Père dans la topologie de ces surfaces ? 4. 5. Le tore euclidien
La définition de Topologie La topologie désigne une géométrie souple qui traite en mathématiques des questions de voisinage, de transformation continue, de frontière et de surface sans faire intervenir nécessairement la distance métrique. En psychanalyse, le terme topologie se réfère essentiellement aux élaborations de Jacques Lacan. La topologie du tore et la figure de Möbius À partir de 1962, Lacan a développé dans L'identification la topologie du tore, de la bande de Möbius et du cross-cap. Le tore, qui est comparable à la surface d'une chambre à air, représente l'enchaînement du désir au désir de l'Autre. En effet, le signifiant de la demande se répète en faisant sur le tore une coupure qui tourne à la fois autour du trou circulaire du tore et autour du trou central. La bande de Möbius peut être illustrée par une ceinture qu'on a refermée après avoir effectué une demi-torsion. Par ailleurs, dans L'étourdit, Lacan montre la transformation du tore névrotique en bande de Möbius par la coupure interprétative.
Littoral ou Topologie du refoulement (suite). Comme rien n'est simple… 8. Dans la première partie [1] La Revue Lacanienne, n°3, p. 137-144. [1] , j’ai pris le parti, à vrai dire discutable, d’appeler refoulement originaire ce temps logique de la constitution du fantasme. On aura pu objecter ce que Lacan nous dit dans la première leçon de La logique du fantasme : « L’Urverdrängung ou refoulement originaire, c’est ceci : ce qu’un signifiant représente pour un autre signifiant. Si on n’a guère objecté, c’est peut-être que cette première leçon (celle de La logique du fantasme) est bien difficile. Que veut dire qu’un tel sujet se passe de tout Dasein, sinon qu’il est possible que rien ne réponde réellement de ce sujet, que rien ne l’articule à une jouissance (avec laquelle, de plus, il ne se confondrait pas) ? 9. Il existe une surface un peu hybride, intermédiaire entre sphère et cross-cap, qui est le tore. D’autre part, le cercle symbolisant le désir chez le sujet devient le cercle symbolisant la demande chez l’Autre et vice versa. 10. 11. 12.
Cooperative Entretien de Hélène Bonnaud | Radio Lacan Interrogée au sujet de son livre, Hélène Bonnaud évoque ce qui a présidé à sa naissance: une « étincelle de colère ». Puis, c’est avec une grande clarté qu’elle déplie les questions de la parole et du désir, de la jouissance et du symptôme, chez l’enfant, s’interrogeant par ailleurs sur les nouvelles configurations de la famille. Une belle démonstration de ce qui l’anime dans sa pratique et qui se résume en une phrase : « L’enfant analysant, j’y tiens ! » Damien Guyonnet avec ses questionnes précises a suscité un entretien enseignant. Hélène Bonnaud est psychanalyste à Paris, AE en exercice, AME, membre de l'ECF et de l'Association Mondiale de Psychanalyse. Épisode 1 Entretien de Hélène BonnaudPar Damien Guyonnet Mise à jour est nécessaire: Pour ecouter le podcast, vous devez mettre à jour votre navigateur pour une version récente ou mettre à jour votre plugin de Flash .
Vérité Ce texte est un article écrit pour le Dictionnaire de la psychanalyse paru aux éditions Larousse qui nous ont autorisé à le reproduire. Ce Dictionnaire en est à sa troisième édition, organisée par R. Chemama et B. Vandermersch (anglais : Truth, allemand : Warheit) Dimension essentielle de l'expérience psychanalytique parce qu'elle n'a, dans le sens que lui donne J. Dans un de ses grands textes conclusifs (L'analyse avec fin et l'analyse sans fin, 1937) S. "La parole apparaît d'autant plus vraiment une parole que la vérité est moins fondée dans ce qu'on appelle l'adéquation à la chose." Pour montrer comment la parole instaure la dimension de la vérité, Lacan recourt volontiers à l'histoire juive reprise de Freud : "Pourquoi me mens-tu en me disant que tu vas à Lemberg pour que je croie que tu vas à Cracovie alors que tu vas vraiment à Lemberg ?" L'interlocuteur, on le voit, n'a pas simplement affaire à un énoncé - "je vais à Lemberg" - dont il devrait trancher du caractère vrai ou faux.
L'espace de Schreber est-il un espace fibré ? Après avoir essayé de parler des espaces fibrés dans le séminaire « Le président écrivant [1][1] Dans le cadre de l’assemblée de Paris de l’apjl, « Le... », il m’a été difficile de donner une version écrite de mon intervention. Je suis resté bloqué sur une remarque de Jean-Michel Vappereau ; en effet, quand je lui ai demandé pourquoi Lacan n’avait parlé des espaces fibrés qu’à deux reprises, il m’a répondu : « Parce que c’est un piège tendu par Lacan, et vous êtes tombé dedans ! » Présomptueux, je m’imaginais relancer le travail sur ces espaces injustement oubliés par les études lacaniennes, recouverts par les nœuds, et je me retrouvais piégé par cette remarque. Vappereau insistait en m’expliquant que la géométrie différentielle (dont relèvent les espaces fibrés) est une fausse piste et qu’il vaut mieux s’en tenir à la topologie « par morceaux », c’est-à-dire la topologie des espaces linéaires par morceaux qui inclut les graphes, les surfaces et les nœuds.
La passe comme intégrale Notes Journées d’étude de l’École freudienne de Paris, maison de la Chimie, Paris, 9 novembre 1975. Paru dans Lettres de l’École freudienne, 1978, n° 24, p. 250. Érik Porge, « Dispersion et rassemblement des analystes », Essaim, n° 1, Toulouse, érès, 1998, p. 9. Pierre Bruno, « Le choix d’un corps », Cahiers pour une école, La lettre lacanienne, n° 13-14, mai 2006, p. 179. Pour plus de précisions sur ces écritures, voir ma « Note sur le calcul intégral. Jacques Lacan, Les formations de l’inconscient, Paris, Seuil, 1998, p. 271. Jacques Lacan, « L’étourdit » (1972), dans Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 490. « L’association », Psychanalyse, n° 1, Toulouse, érès, 2004, p. 54. Yann Diener, « Le mouvement analytique en France, 1926-2006 : un dessin », Essaim, n° 17, automne 2006. René Lavendhomme, Lieux du sujet, Psychanalyse et mathématique, Paris, Seuil, 2001, p. 285. « Peut-être à Vincennes », Ornicar? Jean-Pierre Le Dantec, Dédale le héros, Paris, Balland, 1992, p. 195.
Un espace chiffonné est-il un espace lacanien ? Notes Jacques Lacan, « Peut-être à Vincennes », dans Autres écrits, Paris, Le Seuil, 2001, p. 314. L’article qu’on va lire correspond à ma contribution au séminaire « Élémentaires de topologie » qu’Erik Porge, Jean-Michel Vappereau et moi-même tenons depuis janvier 2008 dans le cadre de La lettre lacanienne, une école de la psychanalyse. Jacques Lacan, Les formations de l’inconscient (1957-1958), Paris, Le Seuil, 1998, p. 424. Alexander Zvonkin, « Cartes et dessins d’enfants », dans Nicole Berline et Claude Sabbah, Graphes, Paris, Les éditions de l’école polytechnique, 2004. Stéphane Dugowson, « Les frontières dialectiques », dans Mathématiques et sciences humaines, n°177, printemps 2007. Jean-Pierre Le Dantec, Dédale le héros, éditions Balland, 1992, p. 195. Élisabeth Roudinesco, « La liste de Lacan. G.W. Jacques Lacan, La relation d’objet, 27 mars 1957, Paris, Le seuil, 1994, p. 263 et 264. Jean-Pierre Luminet, L’univers chiffonné, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 2005.
L'RSI de cas contre les vignettes cliniques À propos du livre de Guy Le Gaufey, Le pastout de Lacan : consistance logique, conséquences cliniques Si l’objectif de ce livre était de déranger la tranquille pratique des vignettes cliniques dans le milieu analytique, il a été atteint. En 2000, Guy Le Gaufey avait tenu un séminaire intitulé « Le fin cas », à l’occasion duquel il avait lu jusqu’à l’indigestion des « cas cliniques » écrits par des analystes. Il constatait que « le monde psy » raffole des vignettes cliniques et autres petits récits. Aujourd’hui, dans Le pastout de Lacan, c’est avec l’arme de la logique que Guy Le Gaufey s’attaque à cette pratique. Mais Le Gaufey prend d’abord le temps d’expliciter l’armature logique des formules de la sexuation. Le Gaufey repart des carrés logiques d’Aristote, carrés logiques repris par Lacan pour écrire ses formules de la sexuation. ou bien tous les Aappartiennent à B, et alors c’est vrai aussi, a fortiori, de quelques-uns. Alors, en quoi les vignettes peuvent-elles être nocives pour la psychanalyse ? D’autres se sont employés à critiquer l’usage des vignettes cliniques par ce bout-là.