Arnaud Parienty : "Le capital culturel ne suffit plus à assurer la réussite des études" Dans votre livre, vous décrivez la fuite de certains étudiants de l'université vers d'autres formations, fuite que vous résumez en quatre mots : "tout sauf la fac". Pourquoi ? Il y a plusieurs raisons : tout d'abord, l'université fait peur aux bacheliers. Les amphithéâtres anonymes, le manque d'encadrement, tout cela fait préférer aux nouveaux étudiants les bancs de formations plus encadrées, en écoles ou en IUT. On assiste en parrallèle à la paupérisation des universités. Vous parlez également de l'envolée générale des frais de scolarité dans l'enseignement supérieur. On enregistre les plus fortes hausses parmi les formations qui mènent à des métier qualifiés et dans des secteurs porteurs. Mais des écoles privées apparaissent aussi pour des métiers moins qualifiés, comme aide-soignante. Les parents qui disposent de moyens financiers conséquents sont prêts à payer pour voir leurs enfants trouver du travail. Qui sont les principales victimes des hausses des frais de scolarité ?
En France, le manque de mobilité sociale est plus problématique que les inégalités de revenus L'influence des variables économiques et sociales sur l'orientation L'influence des variables économiques et sociales sur l'orientation Savoirs : Comprendre que la poursuite d’études est un investissement en capital humain et que sa rentabilité peut s’apprécier entermes de salaire escompté, d’accès à l’emploiet de réalisation de ses capabilités. -Savoir que le manque de qualification est une cause du chômage.-Comprendre que les chances d'accès aux formations diplômantes sont socialement différenciées.SAVOIR-FAIRE : LA METHODE DU RAISONNEMENT ARGUMENTE a partir de 3 sujets auto-corriges OBjectifs du PARCOURS 1- L’orientation, une étape essentielle et délicate 2 Une ORIENTATION DIFFERENTE SELON LE SEXE index 5-UNE ORIENTATION DIFFERENTE SELON Le lieu d'habitation L'orientation une étape complexe et délicate Une orientation différente selon le sexe Une orientation différente selon l'origine sociale Une orientation différente selon l'établissement scolaire Une orientation différente selon le lieu d'habitation Félicitations vous avez terminé le parcours
Les pays développés en panne de mobilité sociale | À la marge | Martin Anota Depuis les chocs pétroliers des années soixante-dix et le ralentissement subséquent du rythme de croissance, beaucoup redoutent une « panne de l’ascenseur social ». Les travaux en sociologie ne légitiment pas forcément cette crainte, mais ils sont loin d’être pleinement rassurants. En France, si le déclassement est davantage une peur qu’une réalité pour les classes moyennes, celles-ci doivent sans cesse fournir plus d’efforts pour maintenir leur position dans la société [Goux et Maurin, 2012], tandis que la reproduction sociale a pu avoir tendance à se renforcer aussi bien au sommet qu’en bas de la société [Peugny, 2013]. Lorsque les places tendent à s’élever plus lentement, la lutte pour les places devient plus intense, ce qui n’est pas sans susciter de profondes tensions dans l’ensemble de la société. Les travaux portant sur la mobilité sociale tendent à se focaliser sur une seule dimension du statut social : la catégorie professionnelle. source : Chetty et alii (2017) Références
Comment l’orientation scolaire renforce les inégalités Alors que l’école française pèche par un trop grand élitisme, le système d’orientation des jeunes vers l’enseignement supérieur favoriserait le maintien des inégalités sociales. Une problématique au cœur des recherches d’Agnès van Zanten, sociologue et spécialiste des politiques éducatives. Vous menez depuis longtemps des recherches sur les politiques éducatives. Selon vous, quelle est la caractéristique majeure du fonctionnement de notre système scolaire ?Agnès van Zanten1 : Comparé à d’autres modèles éducatifs, y compris ceux de nos proches voisins européens, le système français se montre particulièrement efficace pour dégager une élite, écrémer progressivement les meilleurs ou supposés tels, repérer les pépites qui occuperont les postes les plus en vue dans l’administration, la politique, l’économie, la recherche... La France est devenu un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE en matière d'éducation. Simon LAMBERT/HAYTHAM-REA Et le contexte familial ?
La mobilité sociale marque le pas dans les pays de l'OCDE. OCDE. Juin 2018. Alors que les inégalités de revenu et des chances se creusent dans les pays de l'OCDE et dans certaines économies émergentes, l'OCDE publie un rapport sur la mobilité sociale avec des données inédites, intitulé L'ascenseur social en panne ? Comment promouvoir la mobilité sociale. • Le communiqué de presse : "Des mesures s'imposent pour s'attaquer aux blocages de l'ascenseur social" (15 juin 2018) et la synthèse du rapport : L'ascenseur social est-il en panne (Policy Brief, juin 2018). Résumé Alors que les inégalités de revenu se creusent depuis les années 90, la mobilité sociale marque le pas : les personnes situées au bas de l'échelle sont désormais moins nombreuses à grimper les échelons, tandis que les plus riches conservent, dans une large mesure, leurs privilèges. Pour un grand nombre de personnes nées de parents peu qualifiés entre 1955 et 1975, la mobilité sur l'échelle des revenus était une réalité ; pour celles qui sont nées après 1975, elle s'est considérablement restreinte.
Inégalités sociales face à l’orientation : le rôle de l’école Quand on pense aux inégalités sociales face à l’école, on a souvent en tête les inégalités de réussite, la thématique connue du handicap socio-culturel, l’échec scolaire, la question des moyens… Pourtant, les recherches européennes montrent depuis 30 ans que dans les inégalités sociales de carrières scolaires, les inégalités de choix et d’orientation pèsent autant que les inégalités de réussite. Alors que, méritocratie oblige, les élèves devraient connaître les destinées scolaires correspondant à leur niveau académique, on observe que, à réussite identique (donc à mérite scolaire identique), celles-ci divergent très largement. D’où l’enjeu des questions d’orientation pour qui s’intéresse aux inégalités face à l’école. Le fonctionnement actuel de l’orientation dans notre pays est bien connu, de même que les inégalités sociales afférentes. Ces phénomènes relèvent à des degrés divers de l’action de l’école, tandis que d’autres renvoient sans conteste au politique.
La mobilité, l'autre déterminant des inégalités Faut-il participer à l’émission « Qui veut gagner des millions », pour sortir de la pauvreté ? C’est l’unique opportunité qu’a eu l’Indien Jamal Malik dans le film « Slumdog millionnaire ». Et même celle-ci lui fut finalement retirée. À peine avait-il gagné la question à 20 000 roupies, qu’il fut accusé de tricherie. Les pauvres sont-ils condamnés à le rester ? Depuis quelques décennies, les inégalités ont polarisé tous les regards et de nombreuses études économiques leur ont été consacrées. Les inégalités sont-elles toujours néfastes ? Inégalité et faible mobilité, inséparables ? L’égalité des chances se réfère à la mobilité. Tout agit comme si, plus les barreaux de l’échelle sont éloignés les uns des autres, plus il est difficile de grimper. Qu’est-ce qu’on mesure, alors ? Les comparaisons internationales analysent les inégalités à l’aide des coefficients de Gini ou de Theil. Pour être efficace, la mesure doit prendre en compte les différents types de mobilités qui peuvent exister.
Comment l’orientation contribue aux inégalités de parcours scolaires en France Chaque palier d’orientation produit des inégalités qui se cumulent. Celles-ci découlent de mécanismes complexes qui concernent aussi bien les aspirations des élèves et leurs choix d'études que leur traitement par le système scolaire. 1 Avant le mouvement de massification, les catégories sociales défavorisées ayant le moins accès à c (...) 2 Ce type d’analyse de la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur considère les chance (...) 1L’ouverture du système d’enseignement secondaire, dans les années 70, a fait suite au passage au collège unique. Les années 80, quant à elles, ont été marquées par une massification de l’enseignement secondaire, avec une augmentation des effectifs pour tous les baccalauréats et dans l’enseignement supérieur. 3 Tout au long de cet article, il s’agira strictement d’orientation scolaire pendant la formation in (...) 2Ces inégalités de parcours résultent de mécanismes aux effets cumulatifs. Les choix d’études dans le secondaire
Annexe électronique : La mobilité sociale aux Etats-Unis, en France et en Inde dans une perspective quantitative 1Si l’objectif de cet article n’est pas d’identifier laquelle des sociétés américaine, française ou indienne est caractérisée par le plus haut niveau de mobilité sociale intergénérationnelle ou de « fluidité sociale », la réponse à cette question peut néanmoins apporter des éléments précieux aux questions que nous posons. Il est possible pour cela de prendre appui sur les travaux de chercheurs qui, s’appuyant sur des méthodes statistiques, s’affrontent à la difficile tâche d’une comparaison internationale des niveaux de mobilité sociale. 2Les défis méthodologiques auxquels s’affrontent ces travaux sont immenses : il s’agit de parvenir à harmoniser les données disponibles dans chacun des pays étudiés afin de rendre possible la comparaison. En effet, chaque pays est caractérisé par une tradition de collecte statistique et des catégories de classification qui lui sont propres, et ces spécificités nationales rendent impossible la comparaison des tables de mobilité sociale.
Les marchés scolaires | Sciences Po observatoire sociologique du changement Georges Felouzis, Christian Maroy, Agnès van Zanten Georges Felouzis, Christian Maroy, Agnès van Zanten, Les marchés scolaires, Puf, collection "éducation et société", 228 pages, ISBN : 978-2-13-058115-4. Parution le 28 août 2013. Cet ouvrage analyse les politiques de marché scolaire dans plusieurs pays. En distinguant trois types (les marchés privés, les quasi-marchés et les marchés officieux), il s’intéresse à ces marchés en action en prenant en compte la diversité des contextes locaux et l’évolution des dynamiques au fil du temps. Il explore les logiques et les médiations qui informent les choix des parents, les déterminants et les effets des interdépendances compétitives entre établissements, ainsi que les interactions entre les principaux acteurs (parents, chefs d’établissement, administrateurs de l’éducation) impliqués dans le fonctionnement au jour le jour de ces marchés.