Arnaud Parienty : "Le capital culturel ne suffit plus à assurer la réussite des études" Dans votre livre, vous décrivez la fuite de certains étudiants de l'université vers d'autres formations, fuite que vous résumez en quatre mots : "tout sauf la fac". Pourquoi ? Il y a plusieurs raisons : tout d'abord, l'université fait peur aux bacheliers. Les amphithéâtres anonymes, le manque d'encadrement, tout cela fait préférer aux nouveaux étudiants les bancs de formations plus encadrées, en écoles ou en IUT. On assiste en parrallèle à la paupérisation des universités. Vous parlez également de l'envolée générale des frais de scolarité dans l'enseignement supérieur. On enregistre les plus fortes hausses parmi les formations qui mènent à des métier qualifiés et dans des secteurs porteurs. Mais des écoles privées apparaissent aussi pour des métiers moins qualifiés, comme aide-soignante. Les parents qui disposent de moyens financiers conséquents sont prêts à payer pour voir leurs enfants trouver du travail. Qui sont les principales victimes des hausses des frais de scolarité ?
Cartographie des inégalités françaises L'INSEE estime que la pauvreté a augmenté en 2015 et touchait près d'un Français sur 7, quand dans le même temps, les écarts de revenus se creusaient. Les mesures redistributives amortissent les chocs, mais les disparités entre centres et périphéries, jeunes et vieux, chômeurs ou travailleurs précaires et salariés protégés se font plus saillantes. A lire : Sept inégalités criantes dans la France de 2017 A l'heure où la croissance se fait plus rare, le partage inégal de ses fruits scandalise sans que des changements n'adviennent cependant. Au-delà des chiffres, la montée des inégalités interroge le devenir de notre société démocratique et les liens qui en unissent les membres. Pour ouvrir cette journée consacrée à la justice sociale, nous dressons ce matin le portrait des inégalités françaises, en compagnie de l'économiste Daniel Cohen, directeur du département d'économie de l'ENS. Retrouvez ici la seconde partie de l'émission.
En France, le manque de mobilité sociale est plus problématique que les inégalités de revenus L'influence des variables économiques et sociales sur l'orientation L'influence des variables économiques et sociales sur l'orientation Savoirs : Comprendre que la poursuite d’études est un investissement en capital humain et que sa rentabilité peut s’apprécier entermes de salaire escompté, d’accès à l’emploiet de réalisation de ses capabilités. -Savoir que le manque de qualification est une cause du chômage.-Comprendre que les chances d'accès aux formations diplômantes sont socialement différenciées.SAVOIR-FAIRE : LA METHODE DU RAISONNEMENT ARGUMENTE a partir de 3 sujets auto-corriges OBjectifs du PARCOURS 1- L’orientation, une étape essentielle et délicate 2 Une ORIENTATION DIFFERENTE SELON LE SEXE index 5-UNE ORIENTATION DIFFERENTE SELON Le lieu d'habitation L'orientation une étape complexe et délicate Une orientation différente selon le sexe Une orientation différente selon l'origine sociale Une orientation différente selon l'établissement scolaire Une orientation différente selon le lieu d'habitation Félicitations vous avez terminé le parcours
Cartographie des inégalités françaises (2ème partie) L’augmentation de la proportion de bacheliers et la massification de l’accès à l’enseignement supérieur cachent des disparités fortes. La démocratisation de l’enseignement supérieur n’est pas allée avec « la démocratisation des conditions de la réussite » comme l’écrit Monique Canto-Sperber. Les jeunes accèdent à l’enseignement supérieur mais parmi eux, moins nombreux sont ceux qui terminent leurs études et obtiennent un diplôme capable d’assurer leur entrée dans la vie professionnelle. Les inégalités n’ont pas disparu, elles se sont seulement déplacées. A lire : Sept inégalités criantes dans la France de 2017 Dans cette deuxième partie, l’économiste Daniel Cohen est rejoint par la philosophe Monique Canto-Sperber.
Les pays développés en panne de mobilité sociale | À la marge | Martin Anota Depuis les chocs pétroliers des années soixante-dix et le ralentissement subséquent du rythme de croissance, beaucoup redoutent une « panne de l’ascenseur social ». Les travaux en sociologie ne légitiment pas forcément cette crainte, mais ils sont loin d’être pleinement rassurants. En France, si le déclassement est davantage une peur qu’une réalité pour les classes moyennes, celles-ci doivent sans cesse fournir plus d’efforts pour maintenir leur position dans la société [Goux et Maurin, 2012], tandis que la reproduction sociale a pu avoir tendance à se renforcer aussi bien au sommet qu’en bas de la société [Peugny, 2013]. Lorsque les places tendent à s’élever plus lentement, la lutte pour les places devient plus intense, ce qui n’est pas sans susciter de profondes tensions dans l’ensemble de la société. Les travaux portant sur la mobilité sociale tendent à se focaliser sur une seule dimension du statut social : la catégorie professionnelle. source : Chetty et alii (2017) Références
Comment l’orientation scolaire renforce les inégalités Alors que l’école française pèche par un trop grand élitisme, le système d’orientation des jeunes vers l’enseignement supérieur favoriserait le maintien des inégalités sociales. Une problématique au cœur des recherches d’Agnès van Zanten, sociologue et spécialiste des politiques éducatives. Vous menez depuis longtemps des recherches sur les politiques éducatives. Selon vous, quelle est la caractéristique majeure du fonctionnement de notre système scolaire ?Agnès van Zanten1 : Comparé à d’autres modèles éducatifs, y compris ceux de nos proches voisins européens, le système français se montre particulièrement efficace pour dégager une élite, écrémer progressivement les meilleurs ou supposés tels, repérer les pépites qui occuperont les postes les plus en vue dans l’administration, la politique, l’économie, la recherche... La France est devenu un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE en matière d'éducation. Simon LAMBERT/HAYTHAM-REA Et le contexte familial ?
Quelles inégalités devant le vote ? S’il est bien un domaine, après tous ceux évoqués auparavant dans cette émission (inégalités économiques, sociales, inégalités devant le réchauffement climatique...), s'il y a bien un domaine, donc, où l’on peine à identifier des inégalités criantes, c’est bien le vote : après tout, en France, il est universel à partir de 18 ans. Il n’y aurait donc pas vraiment de sujet… Fin de ce billet politique ? Quand même pas. D'abord, tous les cinq ans, les débats sur le vote à 16 ans ou sur le droit de vote des étrangers refont surface. Ils introduisent une première nuance. Mais d’autres phénomènes auxquels on ne pense pas spontanément constituent autant d'inégalités. Évoquons d’abord la généralisation des primaires. L’exemple de Tourcoing est frappant. Ce déséquilibre social devant le vote, criant avec ces primaires, n’est évidemment pas né avec elle... Dès la fin des années 70, Daniel Gaxie avait titré son livre (un classique) le "Cens du vote" : cens comme censitaire.
La mobilité sociale marque le pas dans les pays de l'OCDE. OCDE. Juin 2018. Alors que les inégalités de revenu et des chances se creusent dans les pays de l'OCDE et dans certaines économies émergentes, l'OCDE publie un rapport sur la mobilité sociale avec des données inédites, intitulé L'ascenseur social en panne ? Comment promouvoir la mobilité sociale. • Le communiqué de presse : "Des mesures s'imposent pour s'attaquer aux blocages de l'ascenseur social" (15 juin 2018) et la synthèse du rapport : L'ascenseur social est-il en panne (Policy Brief, juin 2018). Résumé Alors que les inégalités de revenu se creusent depuis les années 90, la mobilité sociale marque le pas : les personnes situées au bas de l'échelle sont désormais moins nombreuses à grimper les échelons, tandis que les plus riches conservent, dans une large mesure, leurs privilèges. Pour un grand nombre de personnes nées de parents peu qualifiés entre 1955 et 1975, la mobilité sur l'échelle des revenus était une réalité ; pour celles qui sont nées après 1975, elle s'est considérablement restreinte.
Inégalités sociales face à l’orientation : le rôle de l’école Quand on pense aux inégalités sociales face à l’école, on a souvent en tête les inégalités de réussite, la thématique connue du handicap socio-culturel, l’échec scolaire, la question des moyens… Pourtant, les recherches européennes montrent depuis 30 ans que dans les inégalités sociales de carrières scolaires, les inégalités de choix et d’orientation pèsent autant que les inégalités de réussite. Alors que, méritocratie oblige, les élèves devraient connaître les destinées scolaires correspondant à leur niveau académique, on observe que, à réussite identique (donc à mérite scolaire identique), celles-ci divergent très largement. D’où l’enjeu des questions d’orientation pour qui s’intéresse aux inégalités face à l’école. Le fonctionnement actuel de l’orientation dans notre pays est bien connu, de même que les inégalités sociales afférentes. Ces phénomènes relèvent à des degrés divers de l’action de l’école, tandis que d’autres renvoient sans conteste au politique.
L’entre-soi social confirmé par le big data La classe dominante ne se mélange pas. Le fait, connu des sociologues, est désormais démontré par l’analyse de données issues de cartes de crédit et de téléphonie. LE MONDE | • Mis à jour le | Par David Larousserie L’existence d’un club des riches, possédant la plupart des richesses et pratiquant l’entre-soi, n’est pas un fantasme. Si ce fait n’est pas nouveau pour les sociologues, la manière dont il vient d’être (re) démontré par des informaticiens est assez vertigineuse. Un groupe de chercheurs français (Inria, ENS Lyon, CNRS) et argentins de l’université de Buenos Aires et de l’entreprise GranData Labs a eu accès, légalement, à des données rares et sensibles en provenance du Mexique : des millions d’informations de téléphones portables ainsi que des relevés de cartes de crédit. Données analysées Plus précisément, les chercheurs ont analysé deux fichiers.