Petite histoire du tirage au sort en politique En France, il est courant de « tirer les rois » à l’épiphanie [1]. Les origines de cette coutume remontent au moins aux Saturnales, la principale fête romaine. De nature carnavalesque, elle avait lieu après le solstice d’hiver, dans les 12 jours intercalaires entre le cycle solaire et le cycle lunaire. Banquets et orgies se multipliaient alors. Les normes sociales ordinaires étaient suspendues. Anthropologues et historiens ont longuement débattu sur ce récit, qui relève sans doute plus du mythe que de la réalité historique [5]. À l’heure où le tirage au sort semble revenir après des siècles d’éclipse dans des centaines, voire des milliers d’expériences politiques [6], il est intéressant de s’interroger sur la façon dont cette procédure a été utilisée dans le passé. Des origines anciennes On tirait au sort au sort de deux manières. La Grèce classique et hellénistique : résolution impartiale des conflits et démocratie Comme l’écrit Moses I. Les jurys Le pouvoir sur tous de tout un chacun.
Plébiscite et référendum : en vouloir ou pas Je ne vous l’apprendrai certainement pas, l’air ambiant est au référendum. Référendum national à dimension historique sur le Brexit au Royaume-Uni, référendum départemental à dimension écologique et économique à propos du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire Atlantique... Je ne vous l’apprendrai certainement pas, l’air ambiant est au référendum. Programmation sonore : - Dans notre générique : extrait d'une allocution de Félix Gouin, Président du gouvernement provisoire, en 1946. - Chanson « Dis moi oui, dis moi non » de Ludo Langlois et Henry Lemarchand, sur l’air de la chanson américaine « Jingle bells » (1857), interprétée par Tohama en 1948. - Extrait de la mini-série « Napoléon » réalisée par Yves Simoneau, diffusée sur France 2 en 2002, avec Christian Clavier dans le rôle de Napoléon. - Chanson « Le Plébiscite » de Paul Avenel (paroles) et Gustave Nadaud (musique), datée de 1870, interprétée par Simone Bartel dans les années 1970. Bibliographie : Intervenants Bibliographie
Réconcilier délibération et égalité politique : Fishkin et le sondage délibératif Lectures critiques qu'ils ne votent pas pour celui au nom duquel ils ont été désignés par les électeurs de leur État. Les conventions des partis pour la désignation des candidats présidentiels ont également connu une évolution du même genre. À l'origine les conventions étaient délibératives et les délégués désignés par les organisations partisanes des États avaient parfois besoin de nombreux tours de scrutins pour désigner un candidat. À partir de la présomption moderne suivant laquelle tout ce qui est plus direct est plus démocratique, un modèle plébiscitaire tend de plus en plus à remplacer la vision complexe des Pères fondateurs {Democracy and Deliberation, p. 18). La proposition de Fishkin: concilier la délibération et égalité politique avec le sondage deliberatif 1. représentatives des 869 ont accepté de participer la délibération 151
Le troisième âge du suffrage universel, par Alain Garrigou (Les blogs du Diplo, 19 janvier 2016) Depuis son origine, le suffrage universel a reposé sur un fondement élémentaire : que les citoyens s’en servent, s’en servent correctement, en somme qu’ils deviennent des électeurs réguliers. On sait aujourd’hui combien l’évidence du suffrage universel n’est pas naturelle et combien sa réussite a dépendu de luttes sociales et d’autres ressorts de la participation électorale que la conviction politique — le communautarisme, le clientélisme voire la corruption. On sait enfin comment le triomphe de la conviction politique est passé par l’Etat capable d’offrir des biens publics et par l’intervention des entrepreneurs politiques engagés par des promesses électorales. Le deuxième âge du suffrage universel, celui de son évidence, a recouvert d’amnésie le premier et a naturalisé l’évidence de la participation, comprise à la fois comme désir spontané et comme devoir intériorisé de s’exprimer. Tout au long d’un siècle environ, ce fut une assurance d’efficacité. Prospérité du « vote contre »