"Madame Bovary" : et Flaubert réinvente le roman Cinquante-trois mois de travail et 1788 feuillets ont été nécessaires à la rédaction de Madame Bovary, le roman qui rendit Flaubert célèbre et lui valut les tribunaux. Avec cette œuvre, l'écrivain bouleversa les codes de l'écriture romanesque. Au point que 70 passages de Madame Bovary furent censurés par les propres amis de Flaubert lors de sa prépublication en 1856 dans La Revue de Paris. Non pas pour des raisons morales - c'est seulement lors de son procès l'année suivante que Flaubert se vit reprocher la couleur "lascive" de certains passages -, mais pour des raisons esthétiques. Flaubert se guérit du "cancer du lyrisme" “J’ai commencé hier au soir mon roman. C'est ce que rapportait André Versaille, écrivain et éditeur belge, dans Les chemins de la connaissance du 13 juillet 1992 : "Au départ, c’est vraiment un lyrique, c’est un romantiste [sic], un enfant d’Hugo. Écouter 17 min Bovary-bovarysme_Les chemins de la connaissance, 13 juillet 1992 Durée : 18 min 3 min
« La Vaubyessard » | Les Amis de Flaubert et de Maupassant Les Amis de Flaubert – Année 1952 – Bulletin n° 3 – Page 7 « La Vaubyessard » Sans courir d’emblée au but, nous voulons dire l’occasion, capricieuse et les détours qui nous ont conduit à chercher la source de ce vocable fameux. On sait que le château de La Vaubyessard, où Emma Bovary s’enivre de son premier bal, d’ailleurs l’unique, a pu être identifié grâce à l’auteur lui-même. Dans une lettre adressée d’Egypte à Louis Bouilhet, mars 1850, Flaubert évoque le château du Héron, où il assista, encore collégien, à un bal, et dont le propriétaire s’appelait le marquis de Pomereu d’Aligre. Le château du Héron se trouve près de Croisy-sur-Andelle, un peu à l’Est de Ry, qui deviendra Yonville-l’Abbaye. Ce mot « La Vaubyessard » serait-il une création de l’auteur ? Dans La jeune Fille bien élevée, René Boylesve raconte les premiers émois de Madeleine Doré, pensionnaire au Sacré-Cœur de Marmoutier. « C’est un ami des Jarcy, qui est venu avec eux de La Vaubyessart ». Gérard-Gailly.
Céline : le versant le plus obscur de l’histoire ? Céline, comme Aragon, n’a cessé de penser son œuvre romanesque en référence à l’œuvre de Proust et d’une manière ambivalente, le critiquant et lui rendant hommage. Comme si finalement Proust et lui avaient été les deux grands écrivains que l’histoire de la littérature française aurait à retenir. Sur la question du pouvoir et du devoir de la littérature, Céline s’est situé comme un ardent porte-parole d’une vision militante du roman, compromise dans son cas avec le fascisme. Céline prend position contre Proust, qu’il considère comme un écrivain désengagé, et entend produire par son œuvre une rupture (…) je crois que Proust est d’ailleurs le seul romancier que Céline cite dans "Voyage au bout de la nuit", et il le cite de manière assez dépréciative, comme un écrivain du passé auquel il s’agit désormais d’opposer une littérature vivante... Est-ce qu’il s’agit de prouver à l’envers que Dieu existe ou bien de prouver à l’inverse qu’il n’existe pas ?
Madame Bovary - Flaubert - Le Bal de la Vaubyessard (extrait de la première partie, chapitre VIII) Introduction : Gustave Flaubert (1821-1880). Très influencé par Balzac. Flaubert est un travailleur acharné qui "accouche" de son œuvre dans la douleur, et témoigne d'un souci du détail et d'un style de grande qualité. Lecture du texte : Télécharger cet extrait de Madame Bovary - de Flaubert en version mp3 (clic droit - "enregistrer sous...")Lu par Victoria - source : litteratureaudio.com Annonce des axes du commentaire Analyse : I. Focalisation interne : le lecteur connaît les pensées d'Emma, observant les moindres détails, percevant son passé comme « évanoui ». La fascination domine l'ensemble du passage : - Superlatifs désignant les hommes et leurs habits : « mieux faits », « plus souples », « plus fines ». - Les hommes semblent appartenir à une sorte de communauté. II. Une esthétique du cliché : - Les personnages semblent ne pas avoir de personnalité propre. « un air de famille, quelles que fussent leur différence d'âge, de toilette ou de figure ». Conclusion :
Madame Bovary de Gustave Flaubert (1/10) : La jeunesse de Charles Adaptation Pauline Thimonnier Réalisation Laure Egoroff Conseillère littéraire Katell Guillou Madame Bovary a beaucoup été adapté pour l’écran et la scène. Moins pour les ondes. La dernière adaptation pour la radio française remonte à 1948. Pourtant, ce roman offre des potentialités radiophoniques immenses. Qualifié de « roman bruyant » à sa parution en 1857, Madame Bovary a en effet une dimension sonore essentielle : non seulement le son y joue un rôle dramatique souvent capital (du chahut des collégiens qui taquinent Charles au chant de l’Aveugle accompagnant la mort d’Emma, en passant par les scènes du bal, des Comices agricoles et de l’Opéra, pleines de foules, de musique et de fracas), mais le rythme de la phrase de Flaubert, que lui-même testait dans son « gueuloir », appelle l’oralité, la scansion, l’épreuve du corps. Bruitage Benoit Faivre et Patrick Martinache Musique Originale et piano Mathieu Lamboley Avec le Quatuor Hanson et Thomas Stantinat à la contrebasse
iconographie - Le château du Héron C’est dans ce château et dans son parc que Flaubert a vécu un jour et une nuit mémorables, dont il parle à trois reprises dans des textes autobiographiques et qu’il transpose dans plusieurs œuvres. La date de l’événement est incertaine, en raison des indications contradictoires données par Flaubert, qui situe ce jour de la Saint-Michel tantôt pendant les vacances de la quatrième à la troisième (donc le 29 septembre 1836), tantôt lors de sa quinzième année, c’est-à-dire en 1837 (il a eu quinze ans le 12 décembre 1836). Récits dans les textes autobiographiques « Cette nuit que je passe ainsi sans trop savoir pourquoi m’en rappelle une autre semblable. C’était chez le marquis de Pomereu à la Saint-Michel. C’étaient les vacances de ma quatrième à ma troisième ; je suis resté toute la nuit à voir danser, et quand on s’est retiré je me suis jeter sur mon lit, la bougie brûlait et, comme maintenant, j’avais mal à la tête. — Allons, homme fort, un peu de courage ! Transpositions dans la fiction
Gustave Flaubert (4/4) : Madame Bovary et Bouvard et Pécuchet De « Madame Bovary » à « Bouvard et Pécuchet » en passant par « Le Dictionnaire des idées reçues », Flaubert dresse une subtile satire de la société et des mœurs de son époque. Avec Yvan Leclerc, nous abordons les grandes thématiques flaubertiennes que sont la bêtise, l’ignorance et les préconçus. Yvan Leclerc est professeur de lettres modernes à l’université de Rouen, directeur du Centre Flaubert et responsable du site Flaubert publiant une revue annuelle sur l’auteur. Travaillant sur la génétique littéraire des textes de Flaubert, il a dirigé les éditions numériques des manuscrits de Madame Bovary, de Bouvard Pécuchet et de la correspondance sur le site de l’Université de Rouen. Il est également l’auteur de Madame Bovary au scalpel. A 15h30, comme chaque jeudi, c’est la chronique d’un grand lecteur ou d’une grande lectrice. A 15h55, Jacques Bonnaffé nous offre un moment de poésie. MUSIQUE GÉNÉRIQUE: Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction).