Israël et le 11-Septembre : le livre papier en pré-vente Chateaubriand, la philosophe Simone Weil et l’historien Henri Guillemin sont toujours d’actualité. Illustration. Sur le thème de « l’histoire officielle », et de la nécessité de remettre parfois celle-ci en question, le scientifique Joël de Rosnay avait joliment taclé les journalistes de France Info et de Rue89 lors d’un débat enregistré en 2010. Interrogé par David Abiker à propos de la « fonction tribunicienne » du site Agoravox et de la propension de ses contributeurs à débattre du 11-Septembre, l’éminent défricheur d’idées a souligné (de 43’30 à 46’) la faiblesse contemporaine du « journalisme d’investigation » et valorisé -à la grande surprise de la chroniqueuse caricaturale de Rue89- la notion de « conspirationnisme », rappelant (sans parler spécifiquement du 11-Septembre) que les « conspirations politiques » existaient. Quand il s’agit du 11-Septembre, même des personnalités réputées pour leur esprit critique et impertinent rentrent docilement dans le rang. Nouvelles révélations
iReMMO - Institut de Recherche et d'Etudes sur la Méditerranée et le Moyen Orient 1870, la France coloniale divise juifs et musulmans L’opposition au décret Crémieux viendra pourtant moins des seconds que des colons. À peine trois mois après son adoption, il lui est reproché de bouleverser la carte électorale algérienne. Si le décret s’applique, les israélites s’empareront nécessairement, par la voie de l’élection, des administrations municipales et de toute l’influence politique, et ils absorberont, dans toutes les villes du littoral, les institutions consulaires (chambres de commerce essentiellement), redoute un représentant à Alger du gouvernement. On invoque même, ici et là, la responsabilité du décret dans l’insurrection kabyle de Mokrani au printemps 1871 : il aurait poussé les musulmans à la révolte par dépit des avantages accordés aux juifs. Rien ne vient étayer cette thèse. L’agitation inquiète le ministère de l’intérieur qui a la tutelle de la colonie. Soixante-dix ans plus tard presque jour pour jour, le 8 octobre 1940, est publié au Journal officiel un autre décret qui abroge le décret Crémieux.
Repenser de fond en comble la stratégie des Palestiniens Ce nouveau langage a une limite : Majed Bamya avertit qu’il s’exprime en son nom propre, et non en tant que diplomate, prix de sa liberté de parole. Une liberté qu’il exerce pleinement. Pour les Palestiniens, tout reste à faire, affirme-t-il. L’urgence, c’est l’union politique pleine et entière. « La concurrence politique doit cesser, le Hamas a le droit d’avoir son siège à l’OLP », l’OLP qui représente tous les Palestiniens, des territoires occupés et de la diaspora, et qui rassemble le Fatah et plusieurs autres partis. Le Hamas n’en fait pas partie. Assez, plaide Majed Bamya, de cette atmosphère de méfiance où « chacun doute de l’autre » et « cherche à nouer des alliances internationales alors que la seule alliance qui compte c’est l’alliance nationale ». Ces divisions, constate-t-il avec une certaine amertume, font le jeu d’Israël, et les stratégies de l’un et de l’autre lui semblent toujours aller dans des directions divergentes.
Un ancien officier israélien : « Notre but était de semer la peur » En novembre 2012, Israël a lancé à Gaza une opération baptisée « Amud Anan », qui peut se traduire littéralement par « colonne de nuages ». Le nom sous lequel elle a été officiellement désignée à l'étranger a pourtant été « Pilier de défense ». Il y a quelques jours, nous avons déclenché une nouvelle opération nommée « Puissante falaise », officiellement connue sous le nom de « Bordure protectrice ». Je me souviens ces jours-ci du fossé que j'avais découvert à l'époque de mon service militaire entre l'éthique que représente l'appellation même des FDI et les opérations militaires concrètes que nous menions en Cisjordanie. Moshe Yaalon, le chef d'état-major de l'époque devenu aujourd'hui ministre de la défense, nous exhortait à « brûler la conscience palestinienne ». Dans le cadre de cette « prévention », mes amis et moi avons appris à considérer tout Palestinien comme un ennemi et, en tant que tel, comme une cible légitime à attaquer. Cette réalité ne nous a pas été imposée.
Israël et la « guerre humanitaire » - Eyal Weizman (traduit par Rémy Toulouse) Cette traduction d’un article d’Eyal Weizman a été publiée dans le numéro 12 de la version papier d’Article11 L’article qui suit a été publié sur le site de la London Review of Books le 24 novembre 2012, trois jours après la fin officielle de l’opération « Pilier de Défense » - attaque de l’armée israélienne sur la bande de Gaza qui a fait environ 160 victimes. Du 14 au 21 novembre 2012, une pluie de missiles s’était abattue sur un territoire déjà dévasté par de précédentes agressions et un blocus draconien. Ruines sur ruines, sang sur sang. Nous avons choisi de traduire et publier ce texte inédit (en français) d’Eyal Weizman parce qu’il dresse un tableau dépassant largement la simple réaction « à chaud ». Eyal Weizman est peu connu en France. Gaza sous les raids aériens de novembre 2012 © Rafael Ben-Ari / Sipa Au cours des huit jours de bombardements aériens sur Gaza par les drones, F-16 et hélicoptères Apache israéliens, plus de 1 350 bâtiments ont été touchés.
Les Palestiniens d’Israël, otages d'Avigdor Lieberman, par Joseph Algazy & Dominique Vidal (Le Monde diplomatique, mai 2009) Son leitmotiv : loyauté envers l’Etat. Mais il ne l’explicite jamais. Si bien qu’avant de le quitter nous lui demandons : « Imaginons que vous vous trouviez en Allemagne du temps du nazisme. A qui irait votre loyauté ? — A l’Etat », rétorque-t-il sans ciller. Vice-président du Parlement sortant, pressenti pour diriger la nouvelle commission des lois, l’avocat David Rotem passe pour un proche de M. D’où la proposition du parti : que chaque Israélien prête serment au drapeau (qui comporte le bouclier de David, symbole du judaïsme), chante l’hymne national (qui évoque l’« âme juive ») et accomplisse, le cas échéant sous forme civile, son service militaire (auquel les Arabes, à l’exception des Druzes et de certains Bédouins, mais aussi les ultra-orthodoxes, ne sont pas astreints). Son mot d’ordre électoral en dit long : « Seul Lieberman parle arabe ». Car, contrairement au Likoud, Israël Beitenou envisage, formellement s’entend, la perspective des deux Etats. « Nous acceptons, martèle M.
Israël-Palestine : l'Europe se renie Dans le conflit israélo- palestinien, l'Europe, une fois n'est pas coutume, a été précurseur. Avec sa déclaration de Venise de 1980, elle a, la première, posé le principe d'une solution fondée sur deux Etats : la création d'un Etat palestinien - en Cisjordanie, à Gaza et dans la partie orientale de Jérusalem - au côté de l'Etat d'Israël. Trente-deux ans plus tard, l'Union européenne (UE) trahit cette politique. Elle est en train de renier ses engagements, de les réduire à une pure hypocrisie rhétorique. Courageuse et visionnaire, la déclaration de Venise se prononçait pour l'autodétermination des Palestiniens et pour l'ouverture de négociations avec leur mouvement national (l'OLP). En bonne logique, la politique européenne suppose une condamnation sans appel des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens. Vaines paroles. Telles sont les conclusions d'un rapport établi par vingt-deux organisations intergouvernementales européennes.
Israël : le pouvoir « maléfique » des hommes en noir, par Yaël Lerer Personne ne s’attend à un changement majeur lors des prochaines élections en Israël, qui se tiendront le 22 janvier prochain. M. Benyamin Netanyahou sera probablement réélu premier ministre, d’autant plus facilement que rien ne sépare la gauche de la droite sur les questions économiques et sociales, l’immigration en provenance d’Afrique, le nucléaire iranien ou encore la Palestine. Le traitement de la population ultraorthodoxe (ou haredi) fait également consensus au sein de la classe politique israélienne. D’une petite minorité marginale et exotique de quelques dizaines de milliers de personnes dans les années 1950, la société des juifs ultraorthodoxes (lire Qui sont les ultraorthodoxes ?) Cette communauté ne s’intègre ni au marché du travail ni aux mondes de la recherche et de la culture, à cause à la fois des discriminations dont elle est victime et du manque de formation. Régulièrement, et pour de brèves périodes, le sort des haredim revient à la « une » de l’actualité.
De Theodor Herzl à la naissance d'Israël, par Henry Laurens (Le Monde diplomatique, avril 2008) Le sionisme est un projet politique aux aspects multiples, qui a su s’imposer grâce aux circonstances historiques, mais aussi à ses propres capacités d’organisation et de mobilisation. Sa mise en œuvre ne s’est pas réalisée en un jour. La tâche était immense. Se présentant comme volonté de créer une nation juive sur un territoire donné, il lui fallait partir absolument de rien. Sa vision correspond à la norme des nationalismes territoriaux de la fin du XIXe siècle en Europe centrale et orientale, qui se revendiquent d’un Etat ayant existé précédemment avec une langue et un territoire définis (la Serbie renvoie à un royaume serbe médiéval et à une langue en train de redevenir une langue de culture, même chose pour la Bulgarie, la Pologne, l’Ukraine...). A cela s’ajoute une identification correspondant à une religion (un « vrai Polonais » ne peut être que catholique, un « vrai Russe » qu’orthodoxe). Taille de l’article complet : 2 771 mots.
Les accords Sykes-Picot : cause des tensions au Proche-Orient? 16 mai 1916. En pleine bataille de Verdun, Anglais et Français pensent déjà à l’après-guerre. Deux hommes, deux diplomates, vont négocier et se partager une grande partie du monde arabe, alors sous contrôle de l’Empire ottoman, allié de l’Allemagne. Ce seront les accords Sykes-Picot, qui après guerre créeront les frontières du Proche-Orient. Frontières qui n’ont que peu bougé depuis. D'un côté les armées s'affrontaient. De l'autre, les diplomates commençaient déjà leurs tractations. L'accord en lui même ne définit pas les frontières futures de la région, mais les deux grandes zones d'influence entre la France et l'Angleterre. Carte du partage du Proche-Orient, version Sykes-Picot 1916 (Image tirée d'un article de Julie d’Andurain sur lesclesdumoyenorient.fr© lesclesdumoyenorient.fr «Je veux aussi Jérusalem, a continué Lloyd George» La France voulait conserver son influence sur la côte syrienne tandis que Londres entendait surtout préserver son contrôle sur le canal de Suez.
Accords Sykes-Picot, 1916, Digithèque MJP Lettre de Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres,à Son Excellence Sir Edward Grey, secrétaire d'État britannique aux affaires étrangères9 Mai 1916.Monsieur le secrétaire d'État,Désireux d'entrer dans les vues du Gouvernement du Roi et de chercher à détacher les Arabes des Turcs en facilitant la création d'un État ou d'une confédération d'États arabes, le Gouvernement de la République avait accepté l'invitation qui lui avait été adressée par le cabinet britannique en vue de fixer les limites de cet État et des régions syriennes où les intérêts français sont prédominants. A la suite des conférences qui ont eu lieu à ce sujet à Londres et des pourparlers qui se sont poursuivis à Pétrograd un accord s'est établi. J'ai été chargé de faire connaître à Votre Excellence que le Gouvernement français accepte les limites telles qu'elles ont été fixées sur les cartes signées par Sir Mark Sykes et M. Georges Picot, ainsi que les conditions diverses formulées au cours de ces discussions.