Kaya, l'équation qui calcule l'avenir de l'humanité Quand, en 1972, Dennis Meadows propose au Club de Rome le rapport qui le fera connaître, le monde en pleine croissance économique et démographique refuse de considérer avec sérieux le pessimisme du chercheur et de son équipe du MIT. Quarante ans plus tard, la planète réalise à quel point Meadows avait pu tomber juste dans ses analyses. Pour qu’elle soit réaliste, il est désormais accepté que l’écologie doit être imbriquée dans des problématiques globales : économiques, scientifiques et démographiques. Et même si Meadows a récemment réaffirmé qu’il était trop tard pour l’humanité, comprendre l’équation de Kaya qui permet de dynamiser les rapports entre les composantes d’un écosystème est primordial pour penser l’avenir de l’espèce. Dennis Meadows, 2012. 76 % des français estiment que le réchauffement climatique aura un impact sur leur vie. Qu’implique la nécessité d’avoir une vision globale ? Les limites de la croissance, mise à jour. L’équation de Kaya peut alors s’énoncer ainsi :
Quelles sont les visions possibles d'un avenir durable La transition écologique : l’ampleur du changement à amorcer et la nécessité du débat La globalisation des échanges et de la communication à l’échelle de la planète résonne paradoxalement avec la confrontation aux limites de celle-ci. La reconnaissance de l’irréversibilité des atteintes portées à l’environnement, de la globalité des menaces liées aux changements climatiques ou au déclin de la biodiversité, ou encore des limites de certaines ressources naturelles pourtant essentielles au développement économique a conduit à poser la question d’un découplage entre développement économique et pression environnementale. Ceci alors même que le rythme des dégradations s’accélère et que la mesure des impacts reste difficile à appréhender. Nouveaux risques et incertitudes bouleversent le champ d’analyse et d’action. La transition suppose d’agir simultanément sur la transformation des modèles productifs et sur la mise en place de régulations. il doit viser un renforcement collectif de capacités.
Internet et le capitalisme: le paradis selon Rifkin, l'enfer pour Attali La salle était archi-comble. Le sujet était délibérément polémique: internet va-t-il tuer le capitalisme? Et les intervenants prestigieux. Jeremy Rifkin lit un texte préparé, édifiante synthèse de ses deux précédents ouvrages. Dans ces trois cas, estime-t-il, il y a eu l’arrivée d’une nouvelle technologie qui a entraîné une révolution industrielle, une révolution des transports et de l’énergie. La mort annoncée du capitalisme Pour Jeremy Rifkin, la bonne nouvelle ne s’arrête pas là. Jeremy Rifkin rêve de la future société, ou l’usage sera plus important que l’objet et ou le partage remplacera l’échange. Or le capitalisme est fondé sur le profit. Une thèse battue en brèche par Attali Jacques Attali arrive en scène comme un toréador. L’orateur, qui affirme qu’il n’a rien préparé et qui parle sans notes, poursuit, imperturbable sa démolition en règle de la thèse de Jeremy Rifkin. Mais pour Jacques Attali, ce ne sont-là que des broutilles. Pour lui, internet, c'est le monopole !
L'avenir en question / Future at stake: L'avenir en question L'avenir en question Changer pour survivre L'ouvrage: l'avenir en question se trouve sur Amazon , Decititre, chaPitre ou à la FNACA présent disponible sur Kindle.Jamais le monde n’a présenté un visage aussi paradoxal. Tandis que le progrès technique s’accélère à un rythme vertigineux, la crise économique et financière s’accompagne d’une grave crise écologique et d’une raréfaction des ressources naturelles. Des solutions existent pour assurer la préservation des ressources et de l’environnement, tout en poursuivant l’évolution vers un monde de plus en plus interconnecté et complexe.L’ouvrage analyse les changements considérables auxquels la société est actuellement confrontée. Les changements à opérer concernent l’ensemble du système économique. Les progrès récents dans l’étude des systèmes complexes aident à mieux comprendre la nature de l’évolution en cours.
Gabriel Plassat Ford a inventé le Fordisme, qui s'est ensuite répandu dans tous les secteurs industriels impliquant des productions en série. Toyota a mis en oeuvre le lean, qui s'est lui aussi étendu pour arriver, transformé, aux startups. Ce n'est pas un hasard si l'automobile invente tous les 50 ans de nouveaux processus. Produire en masse des objets identiques et tous différents, de hautes technologies, avec de faibles marges, à des marchés mondiaux, impose de questionner sans cesse ses méthodes. Nous sommes aujourd'hui dans une phase inédite, passionnante dans laquelle les usages se complexifient. L'automobile s'inscrit profondément dans un écosystème d'acteurs multiples, variés, mettant en oeuvre d'autres processus d'innovation, entrant en contact directement avec les usagers. Les industriels de l'automobile, les équipementiers, les opérateurs de transports, les énergéticiens, tous les acteurs de cette ex-filière, comme Ford, cherchent le nouveau Fordisme - Lean - ...
Les nouvelles technologies vont-elles réinventer l'homme ? Les technologies d’information et de communication ont la discutable vertu de propager des idées capables de mobiliser des mouvements d’opinions qui incitent parfois à réunir les moyens pour les réaliser. C’est ainsi que se développent dans le cyberespace des associations dites « transhumanistes » qui tentent de persuader nos contemporains de la prochaine émergence d’un homme nouveau, grâce aux technologies nouvelles axées sur la maîtrise du vivant et l’augmentation des facultés cognitives. L’Association transhumaniste mondiale a ainsi vu le jour en 1998 aux États-Unis, et s’est donné un Manifeste qui revendique notamment « le droit moral de ceux qui le désirent, de se servir de la technologie pour accroître leurs capacités physiques, mentales ou reproductives et d’être davantage maîtres de leur propre vie. En quoi percevons-nous donc dans l’actuel pouvoir des techniques l’annonce d’une coupure dans le processus par lequel l’homme a justement produit ces techniques ? Que conclure ?
Jeremy Rifkin, l’Internet des objets et la société des Barbapapa On savait depuis son livre sur la troisième révolution industrielle, mais cela se confirme avec son dernier livre (« La société du coût marginal zéro ») que Jeremy Rifkin envisageait l’avenir radieux de la production et de la consommation d’objets de sa future société d’hyper abondance sur le mode de « l’Internet des objets » : des imprimantes 3D partout, permettant à chacun de produire à domicile ou dans de micro-unités d’innombrables objets matériels de la vie quotidienne, jusqu’à des « voitures imprimées », en étant guidé par des programmes en ligne (logiciels gratuits), moyennant divers matériaux de base, plastiques souvent, mais aussi « ordures, papier recyclé, plastique recyclé, métaux recyclés.. » (voir ce court entretien). On a depuis longtemps L’INTERNET DE L’INFORMATION, mais deux autres grands réseaux viendraient s’y connecter pour former le système de production du futur. Cette plasticité infinie des objets et des formes ne vous rappelle rien ?
Jeremy Rifkin : “Ce qui a permis le succès inouï du capitalisme va se retourner contre lui” Il y a vingt-cinq ans, c'était la star du ring, le « boss », vainqueur du communisme par K-O ! Aujourd'hui, le capitalisme est un champion usé par la crise, miné par les contradictions et politiquement à bout de souffle. Pour l'économiste américain Jeremy Rifkin, nous assistons, tout simplement, à son éclipse. Dans un livre passionnant – La Nouvelle Société du coût marginal zéro – en librairie le 24 septembre 2014, il raconte le basculement, inévitable, que nous avons déjà commencé à opérer vers un nouveau système de production et de consommation : les « communaux collaboratifs ». Cette troisième voie (au-delà du sempiternel binôme « capitalisme ou socialisme ») est une forme d'organisation sociale fondée sur l'intérêt de la communauté plutôt que sur la seule satisfaction des désirs individuels, et rendue possible par la troisième révolution industrielle, dans laquelle Internet nous a fait entrer. Qu'est ce qui provoque ce changement de paradigme ? C'est pourtant ce qu'il se passe ?
« On atteint le point critique : l’effondrement de notre civilisation » La pensée de François Roddier est complexe. Il faut du temps pour l’assimiler. Mais son intérêt vaut largement les minutes nécessaires à son appréhension. En mariant l’économie, la biologie et la thermodynamique (l’étude de l’énergie et de ses transformations), cet astrophysicien de presque 80 ans propose une lecture étonnante et passionnante de notre monde et de ses crises. Parfait pour stimuler son cerveau. Voici d’abord une présentation de sa démarche, tirée d’une conférence organisée le 12 mars par le think tank The Shift project : « Tout comme les animaux mangent pour vivre, l’humanité se nourrit d’énergie, notamment du pétrole. Conférence de François Roddier le 12 mars 2015 Pour comprendre son propos, il faut savoir les trois choses suivantes : François Roddier évoque la notion de systèmes dissipatifs. Rue89 : Comment en êtes-vous venu à appliquer les lois de la thermodynamique à l’économie ? Est-ce nouveau comme raisonnement ? Vous parlez souvent de l’information. Oui tout à fait.
« Tout va s’effondrer. Alors... préparons la suite » Sur quels faits vous appuyez-vous pour affirmer que l’effondrement est possible ? Nous avons rassemblé un faisceau de preuves qui viennent des publications scientifiques. Les plus évidentes sont liées au fait que notre civilisation est basée à la fois sur les énergies fossiles et sur le système-dette. Le pic de pétrole conventionnel a eu lieu en 2006-2007, on est entrés dans la phase où l’on exploite le pétrole non conventionnel : sables bitumineux, gaz de schiste, pétroles de schiste, etc. Ensuite, il y a un siècle, on investissait un baril de pétrole et on en retirait cent. En même temps, pour fonctionner, notre société a besoin de toujours plus de croissance. Dans ce schéma, quelle place a la crise écologique ? Dans notre livre, on prend la métaphore de la voiture. Pablo Servigne Donc la crise écologique est beaucoup plus grave que les crises économiques. Parmi toutes ces catastrophes, quelle est celle qui risque de déclencher les autres ? Oui. Des maisons au Hameau des buis
Vivons-nous une nouvelle Renaissance? Patrice van Eersel On peut s’amuser à la poser à l’envers : si nous remontions le temps avec une caméra, pour aller interviewer des Italiens ou des Flamands de la fin du xve siècle, comment définiraient-ils leur Renaissance ? Sans doute seraient-ils bien embarrassés. Ce mot, rinascita en italien, ne désignait alors, pour une élite, que la redécouverte des lettres et des arts de l’Antiquité et pas du tout le bouleversement général qu’allaient provoquer l’invention de l’imprimerie, la découverte de l’Amérique ou, bientôt, la révolution cosmologique de Copernic. Et par-dessus tout cela, ou par en dessous, l’émergence du projet radical de la liberté individuelle. Les parallèles avec notre temps sont tentants. Internet amplifie les communications humaines comme jadis l’imprimerie, mais de façon exponentielle. • des moyens de communication qui télescopent l’espace-temps ; • un basculement géopolitique qui remodèle la planète ; • une mondialisation inexorable et encore dissymétrique ;
Thierry Gaudin : « La vraie Renaissance démarrera après 40 ans de restructuration autoritaire » TG : Ma première réaction : la démographie. Il faut avoir en tête la courbe du Moyen-âge. Entre 1100 et 1300, la population européenne triple, jusqu'à 40 habitants au km2, grâce à d'importants progrès techniques : les socs de charrue en fer, la sélection des semences, les premières proto-usines utilisant l'énergie hydraulique (moulins), etc. Le gouvernail arrière arrive de Chine – on le voit la première fois en 1242 dans les villes de la Ligue hanséatique, mais c'est le Portufais Henri le Navigateur qui va généraliser son usage sur les Caravelles, depuis l'Algarve, d'où sortiront Vasco de Gama, Christophe Colomb et compagnie – dans l'idée de la traversée transatlantique. Jean Guimpel décrit tout ça fort bien dans « La révolution industrielle au Moyen-âge » (Seuil, 2002).