Morozov : « Internet est la nouvelle frontière du néolibéralisme » Evgeny Morozov s’est imposé en quelques années comme l’un des contempteurs les plus féroces de la Silicon Valley. A travers trois ouvrages – « The Net Delusion » (2011, non traduit en français), « Pour tout résoudre, cliquez ici » (2014, FYP éditions) et « Le Mirage numérique » (qui paraît ces jours-ci aux Prairies ordinaires) –, à travers une multitudes d’articles publiés dans la presse du monde entier et des interventions partout où on l’invite, il se fait le porteur d’une critique radicale envers la technologie en tant qu’elle sert la domination des Etats-Unis. A 31 ans, originaire de Biélorussie, il apprend toutes les langues, donne l’impression d’avoir tout lu, ne se trouve pas beaucoup d’égal et maîtrise sa communication avec un mélange de charme et de froideur toujours désarmant. L’écouter est une expérience stimulante car il pense largement et brasse aussi bien des références historiques de la pensée (Marx, Simondon...) que l’actualité la plus récente et la plus locale.
Quelle stratégie numérique pour la France Manuel Valls a présenté hier la stratégie numérique du gouvernement. Le Premier ministre a déroulé les grandes orientations en termes d’aide au développement de l’économie numérique, de services publics et d’accès garanti à tous. Manuel Valls a pu s’appuyer sur un rapport exhaustif du Conseil National du Numérique contenant 70 propositions. Mais toutes ne font pas consensus au gouvernement. Le rapport remis par Benoit Thieulin, le président du Conseil National du Numérique fait 400 pages. On y trouve 70 propositions : des mesures très concrètes et d’autres d’ordre plus général énonçant de grands principes. « La dernière grande loi sur le numérique date de 2004. Selon le rapport, les pouvoirs publics doivent agir dans le domaine de l’économie, pour favoriser l’émergence de start-up et aider les entreprises traditionnelles à créer de l’innovation et de la croissance grâce au numérique. L’autre chantier sera celui de la « loyauté » dans l’environnement numérique. > Liberté d’innover
Un raciste peut-il devenir une victime ? Une vidéo a interpellé Xavier de La Porte : postée par un Sud-Africain blanc en Grèce qui se félicite de ne pas voir de "kaffir" (de noir) sur la plage, cette vidéo a été suivie d'une déferlante féroce sur les réseaux sociaux. Et, parce que le type est raciste, ça ne choque plus personne… Ma fenêtre s’ouvre ce matin sur une vidéo. Un homme en chapeau de paille se filme sur plage. Il dit : Un ciel bleu, une journée magnifique, une mer incroyable, et pas un kaffir en vue. L’homme qui se filme est un sud-africain en vacances en Grèce, il se félicite qu’il n’y ait pas de Noirs sur la plage en utilisant le mot de “kaffir”,- plus péjoratif encore que “nigger” et dont l’usage est puni par la loi sud-africaine. Cette vidéo - d’abord postée sur la messagerie What’s App à destination de copains - est devenue publique, a énormément circulé dans les réseaux sociaux, provoquant une réaction en chaîne. Pourquoi cette histoire m’intéresse ? Mais il y a tout ce qui se passe après.
Comment le numérique a révolutionné la connaissance Big data, deep learning, intelligence artificielle... dans le cadre du deuxième volet de la journée spéciale « Ecrire le monde moderne », la Grande table s’interroge sur la façon dont le numérique a modifié notre rapport au savoir. "Avec les moteurs de recherche, vous posez une question et on vous renvoie une dizaine de pages à lire… c’est un peu primitif !" -Serge Abiteboul Deuxième volet de France Culture sur la mise en récit du monde moderne. Après « Une journée sur les routes de l’exil », « Une journée dans nos vies numériques », en partenariat avec Rue89, journée qui conclut une semaine marquée par la mise en ligne du nouveau « franceculture.fr ». Nous recevons à cette occasion Serge Abiteboul, chercheur en informatique à Inria, professeur à l'Ecole Normale Supérieure de Cachan. "Le« truth finding », la détection de vérité, c’est un sujet qui devient extrêmement important sur internet" -Serge Abiteboul Son diffusé : Denis Cuniot "Klezmer perpetual"