Une petite histoire du dessin de presse 1/2 -
Texte de la conférence donnée par Guillaume Doizy le 26 septembre 2008 à la BPI (Beaubourg), à l’occasion d’une après-midi de réflexion sur le thème : « Quel avenir pour le dessin de presse ». Pour tout vous dire, je me demande encore si j’ai eu raison d’accepter de venir ici raconter l’Histoire du Dessin de presse. Evoquer l’œuvre de Daumier en trois quart d’heure serait déjà une gageure. Parler de l’Assiette au Beurre dans un temps si court, analyser plusieurs milliers de ses dessins et le travail de dizaines d’artistes ayant collaboré à la revue, relèverait du miracle. On pourrait écrire des livres entiers sur le dessin de presse des Années Folles. Pour commencer, il me semble nécessaire de faire un peu de linguistique. La propagande d’abord : Pendant les crises politiques et sociales intenses, voire dans des périodes plus calmes, le dessin de presse peut se fait polémiste et propagandiste marchant dans les pas de Luther et de son acolyte Lucas Cranach durant la Réforme. L'humour :
Histoire de la caricature en France
La nourriture première de la caricature est l'observation. Savoir observer et déceler les traits physiques à partir desquels le coup de crayon de l'artiste fera passer un tout autre message...souvent moqueur, exagéré, grossier, évolutif, en adéquation avec son temps, ou même ravageur et explosif lorsqu'il s'agit de toucher aux croyances et aux dogmes. En France, c'est surtout à partir de la Révolution, que ce mode d'expression au graphisme assassin - quoique pas toujours - va enrichir les pages de la presse. Reconnue en tant qu'Art véritable, la caricature s'est mise depuis longtemps en « méta-position ». Sur ce dernier point j'emprunterais une citation attribuée à Archimède pour mieux m'expliquer : « s'élever au-dessus de soi-même et comprendre le monde ». Le monde vu par la caricature Definitions, reproductions, réactions Avant, le terme de caricatura et caricare s'inscrivait respectivement dans sa réalité italienne et latine. Caricature ou pas, elle fait réagir. Caricature vox populi
Satire et vexation : « La caricature a toujours maltraité les Présidents » - Rue89 - L'Obs
Guillaume Doizy, spécialiste de l’histoire de la caricature, a « toujours eu un faible pour la satire politique » et « l’image satirique ». A quelques semaines de la présidentielle, il publie « Présidents, poils aux dents », un livre commenté par Didier Porte, qui retrace 150 ans de caricatures présidentielles, soit 23 Présidents passés à la moulinette des satiristes. Nostalgiques des grandes heures du dessin de presse, Guillaume Doizy retrace quelques grandes évolutions de la satire présidentielle. Ces dernières décennies, la satire se polarise aussi à gauche : « Avec la mort de Faizant, qui dessinait dans Le Figaro, quelque chose s’est éteint.Aujourd’hui, si les idées d’extrême droite sont acceptées par une partie de la population, on peut les dire mais ça n’est pas la même chose de les représenter. Pour Rue89, Guillaume Doizy passe en revue quelques-uns d’entre eux, de Casimir Perier à Nicolas Sarkozy. « Casimir Perier ne s’en est jamais remis » Guillaume Doizy : Guillaume Doizy :
Presse satirique | Gallica
La presse satirique connaît son apogée au XIXe siècle et son évolution est liée à celle de l'histoire de la censure. Trop souvent confondue avec la presse illustrée, son objet principal est de provoquer le rire des lecteurs en moquant en premier lieu les grands de ce monde. La politique puis les moeurs y sont critiquées à grands traits, avec férocité, et la représentation importe plus que la restitution factuelle. Son mode d'expression est la caricature, pour le meilleur et pour le pire. Les titres les plus emblématiques de cette époque sont La Caricature et Le Charivari fondés par Charles Philippon. Avec la loi du 9 septembre 1835 qui rétablit la censure, la caricature politique qui s'attaque au pouvoir en place cède la place au registre moins dérangeant des scènes de mœurs.
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