Racisme et terrorisme. Points de repères et données historiques pour aborder le massacre perpétré à « Charlie Hebdo » L’attentat contre Charlie Hebdo suscite à juste titre un électrochoc dans la société française qui ne manquera pas d’avoir de nombreuses répercussions dans les classes, plongeant parfois les enseignants dans l’embarras pour ne pas dire davantage. Faut-il pour autant tenter d’éviter le problème ? Évidemment non, au contraire. Quand j’ai commencé ma carrière d’enseignant en septembre 2001 dans un collège de « banlieue », à Chanteloup-les-Vignes, où des adolescents de plus de quarante nationalités se côtoyaient, la situation oscillait entre un soutien latent de quelques-uns à Oussama ben Laden et la crainte d’autres jeunes que l’un des nombreux avions qui passaient au-dessus de leur ville ne vienne s’écraser sur leur tour. La précarité économique va évidemment de pair avec la fragilité sociale… et politique. Racisme français et mémoire algérienne Concernant le phénomène de stigmatisation, le racisme français a connu plusieurs périodes. De la stigmatisation à la revendication
Anglais : Parler de l'attaque de Charlie Hebdo Les enseignants de la liste eteachnet ont rapidement réagi à cette attaque. En plus de la minute de silence qui sera organisée nationalement, voici des suggestions pour les cours à venir : des infos et un travail autour de la liberté de la presse et de Rockwell. Béa Manigat de Lomé au Togo propose deux liens qui peuvent alimenter la discussion et renforcer l’hommage: - The Guardian: « Fight intimidation with controversy » - John Kerry’s reaction to the Paris attacks. Marise Graziosi de l'académie de Lille propose "une jolie façon de faire écho, de rendre hommage, de provoquer des discussions" en présentant aux élèves "le discours de Roosevelt sur "the four freedom"que l'on peut trouver sur You Tube, accompagné des illustrations de Rockwell qu'on trouve sur la page "Four Freedom" de Wikipedia. Le cours et la fiche L'audio du discours (01:28) Les illustrations Christine Reymond
« Alors vous, les profs, vous êtes obsédés par vos heures ! » | Monsieur Samovar L’enseignant est un être fascinant qui, avec le temps, développera une ou plusieurs névroses amusantes qui feront la terreur de ses élèves et le bonheurs des psychanalystes : on notera entre autres une addiction grandissante aux substances excitantes telles que le café, un inexplicable manque de patience pour les enfants des autres lors des fêtes de famille ou encore une allergie au papier. Mais surtout, il y a une obsession du temps. Ça commence au début de l’année, lors de notre palmarès de Cannes à nous : la découverte de l’emploi du temps. « Alors vous, les profs, vous êtes obsédés par vos heures ! » Ce n’est pas une conversation de comptoir, pas le titre d’un magazine écrit en gros caractères, c’est une conversation avec mon père. Tout le monde est obsédé par nos heures Et le fait est qu’il n’a pas tort. Les arguments sont connus, des deux côtés : Les 35 heures ... de présence Faire passer le temps de présence des enseignants dans l’établissement à 35 heures. Et le travail hors cours ?
En parler Ce jeudi 8 janvier 2015 à 8 heures, quand le professeur entre dans sa classe, il sait qu’il ne pourra pas revenir sur la technique du commentaire composé, corriger les exercices de mathématiques ou exposer les causes de la Révolution de 1789. Il sait qu’il lui faut faire usage de son autorité, de son prestige peut-être, de son statut sûrement pour ouvrir le débat, inviter à la parole, rompre la pesanteur du silence. L’école, que l’on souhaite parfois sanctuariser, ne peut se montrer étrangère, aveugle et sourde au fracas du monde, aux actes meurtriers qui se déroulent à sa porte. Le professeur donc, un citoyen comme un autre – non, plus citoyen que les autres – n’a pas attendu l’invitation de son ministre pour en parler. « En parler », car indépendamment du contenu de l’échange, c’est l’acte verbal lui-même qui a valeur conjuratoire. Il restitue à l’école une de ses missions précieuses : aider de jeunes esprits à percevoir avec justesse et mesure la gravité d’un événement et ses enjeux.
Espagnol : El humor o la muerte « Hasta la victoria siempre » et « el humor o la muerte », sont les deux bulles que le dessinateur et directeur de Charlie Hebdo, Stéphane Charbonnier, alias Charb, avait écrites lors de la réalisation de sa propre caricature durant une interview du quotidien espagnol El Mundo. Alors que El Mundo présente Charlie Hebdo comme une revue, créée par François Cavanna en 1992, à la ligne éditoriale osée et irrévérencieuse, et qui sera considérée blasphématoire par les musulmans, eldiario.es fait le choix de la présenter comme l´hebdomadaire français qui a toujours été très critique vis-à-vis des différentes religions, aussi bien à l´égard de Ratzinger, que de Mahoma ou encore des rabbins juifs. Il propose donc un article reprenant sept unes satiriques concernant différentes religions. Les confrères des revues satiriques espagnoles ne manquent évidemment pas à l´appel pour couvrir l´événement tragique ayant eu lieu au siège de Charlie Hebdo en ce 7 janvier 2015. Viñeta de Malagón Viñeta de Kap
Le couple est un trop petit clan | les fesses de la crémière Depuis même avant que nous soyons humains, l’humanité a évolué en groupes para-familiaux (comme nos cousins chimpanzés). Pour subvenir à ses besoins, chacun pouvait compter sur le groupe, le clan, la tribu, le village. Maintenant c’est le couple qui endosse tous ces rôles. Et c’est une charge trop lourde pour un si petit clan. Le couple est un trop petit clan (ref. photo (c) aaronjenkins sur deviantart.com) Préambule savant C’est la grande mode en ce moment : se pencher sur les enseignements de l’ethnologie et de l’anthropologie pour essayer de voir si nos atavismes de primates sociaux et de chasseurs-cueilleurs nomades n’expliquent pas une partie des phénomènes humains ou sociaux qu’on observe de nos jours. On appelle ça la psychologie de l’évolution. Donc l’idée A l’époque où nous vivions en groupes de chasseurs-cueilleurs nomades relativement égalitaires, c’était le groupe qui subvenait aux besoins de chacun. Quand séparation devient bannissement Conclusion pratique Sur le même thème
Où est Charlie ? Au collège et au lycée, comment interroger l’actualité avec distance et raisonnement Le massacre perpétré le mercredi 7 janvier au siège du journal satirique Charlie Hebdo continue à être largement médiatisé par l’ensemble des supports de communication qui irriguent et alimentent notre quotidienne représentation du monde : presse, télévision, Internet, réseaux sociaux. L’onde de choc produite par l’événement hante ainsi le mur d’images dont sont nourris une majorité d’élèves aujourd’hui. La force symbolique de la vue des drapeaux en berne, de la minute de silence établie en l’honneur des douze victimes de l’attentat, comme des différents rassemblements républicains très médiatisés, contribue à inscrire l’événement dans l’espace public. Les nombreux hommages rendus aux victimes par les anonymes du monde entier, comme par les personnalités politiques, culturelles ou médiatiques en général, accentuent encore cette présence de l’événement. Ramener l’événement dans le temps long La haine qu’il suscitait chez certains a conduit à son assassinat. Le traitement par les médias 1.
Allemand : « Ich bin Charlie » La presse allemande et notamment la ‘ZeitOnline’ retrace quasiment en temps réel l’émoi suscité par l’attentat perpétré contre les journalistes de Charlie Hebdo. Sur les réseaux sociaux, c’est sous le Hashtag #JeSuisCharlie que se manifeste un élan de solidarité international, notamment sur Twitter. Les commentaires reprennent fréquemment la citation du britannique Edward Bulwer-Lytton : « The pen ist mightier than the sword » ou en allemand : « Der Stift ist stärker als das Schwert », comme le décrit un article de la ‘Zeit’. Pour sa part, le ‘Spiegel Online’ se fait l’écho des principaux responsables politiques internationaux, notamment de la chancelière Angelika Merkel qui dénonce un « acte abominable ». La presse autrichienne se fait également l’écho de la tragédie. Sur Facebook , c’est l’ancien politicien Jürgen Todenhöfer qui vient de publier son livre ‘Du sollst nicht töten’ qui partage sur sa page FB une affiche contre le terrorisme et la xénophobie. Christophe Jaeglin