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Racisme et terrorisme. Points de repères et données historiques pour aborder le massacre perpétré à « Charlie Hebdo »

Racisme et terrorisme. Points de repères et données historiques pour aborder le massacre perpétré à « Charlie Hebdo »
L’attentat contre Charlie Hebdo suscite à juste titre un électrochoc dans la société française qui ne manquera pas d’avoir de nombreuses répercussions dans les classes, plongeant parfois les enseignants dans l’embarras pour ne pas dire davantage. Faut-il pour autant tenter d’éviter le problème ? Évidemment non, au contraire. Quand j’ai commencé ma carrière d’enseignant en septembre 2001 dans un collège de « banlieue », à Chanteloup-les-Vignes, où des adolescents de plus de quarante nationalités se côtoyaient, la situation oscillait entre un soutien latent de quelques-uns à Oussama ben Laden et la crainte d’autres jeunes que l’un des nombreux avions qui passaient au-dessus de leur ville ne vienne s’écraser sur leur tour. La précarité économique va évidemment de pair avec la fragilité sociale… et politique. Racisme français et mémoire algérienne Concernant le phénomène de stigmatisation, le racisme français a connu plusieurs périodes. De la stigmatisation à la revendication Related:  zigue

En parler Ce jeudi 8 janvier 2015 à 8 heures, quand le professeur entre dans sa classe, il sait qu’il ne pourra pas revenir sur la technique du commentaire composé, corriger les exercices de mathématiques ou exposer les causes de la Révolution de 1789. Il sait qu’il lui faut faire usage de son autorité, de son prestige peut-être, de son statut sûrement pour ouvrir le débat, inviter à la parole, rompre la pesanteur du silence. L’école, que l’on souhaite parfois sanctuariser, ne peut se montrer étrangère, aveugle et sourde au fracas du monde, aux actes meurtriers qui se déroulent à sa porte. Le professeur donc, un citoyen comme un autre – non, plus citoyen que les autres – n’a pas attendu l’invitation de son ministre pour en parler. « En parler », car indépendamment du contenu de l’échange, c’est l’acte verbal lui-même qui a valeur conjuratoire. Les professeurs, éveilleurs de consciences La vocation première de l’enseignement est bien, nul n’en doute, de transmettre le savoir. Yves Stalloni

pistes pedagogiques Bibliographie actualisée le 10/10/2015 BARIDON (L.) L et GUEDRON (M.), L'Art et l'histoire de la caricature, Citadelle et Mazenod, réédition 2009 BAUR (A.), Le dessin de presse, coll. Trente mots clés pour comprendre, Pemf, 1997 CAILLAUD-ROBOAM (L.), Les figures de style illus­trées par des des­sins de Plantu, éditions Hatier, octobre 2011 DOIZY (G.), Jean Jaurès, apôtre de la paix - une vie en images, Hugo Image, 2014 DOIZY (G.) et PORTE (D), Présidents, poil aux dents ! DOIZY (G.) et HOUFRE (J), Bêtes de pouvoir, Caricatures du XVIe siècle à nos jours, Nouveau monde éditions, 2010 DOIZY (G.) et HOUFRE (J), Marianne dans tous ses états, La République en caricatures de Daumier à Plantu, Alternatives, septembre 2008 DUPRAT (A.), Histoire de France par la caricature, Larousse,1999 ERRE (F.), Le règne de la poire. FEUERHAN (N.), Traits d'impertinence, Histoire et chefs d'œuvre du dessin d'humour, Somogy/Centre Georges Pompidou, Bibliothèque publique d'information, 1993 (épuisé) SCHNEIDER ( J.

Actualités - Liberté de conscience, liberté d'expression : outils pédagogiques pour réfléchir avec les élèves Comment parler d'un drame de l'actualité aux élèves ? Quelques principes Moduler son attitude pédagogique selon l'âge des élèves : à l'école maternelle, du début à la fin de l'école élémentaire, au collège...Accueillir l'expression de l'émotion des élèves, sans sous-estimer, y compris chez les très jeunes enfants, leur capacité à saisir la gravité des situations ;Rassurer les élèves : l'école est un espace protégé ; l'évènement s'est déroulé dans un lieu et un temps circonscrit, même si les média en parlent et diffusent plusieurs fois les images ;Etre attentif au « niveau de connaissance » que les élèves ont de l'évènement : certains élèves peuvent n'en avoir aucune connaissance ; d'autres ne disposer que d'éléments partiels, voire erronés, provenant de sources variées. Pour aller plus loin : Aborder un événement collectif violent Quelques repères pour agir à l'école primaire Aujourd'hui, le périmètre touché est beaucoup plus important. Distinguer les situations S'appuyer sur le collectif

Où est Charlie ? Au collège et au lycée, comment interroger l’actualité avec distance et raisonnement Le massacre perpétré le mercredi 7 janvier au siège du journal satirique Charlie Hebdo continue à être largement médiatisé par l’ensemble des supports de communication qui irriguent et alimentent notre quotidienne représentation du monde : presse, télévision, Internet, réseaux sociaux. L’onde de choc produite par l’événement hante ainsi le mur d’images dont sont nourris une majorité d’élèves aujourd’hui. La force symbolique de la vue des drapeaux en berne, de la minute de silence établie en l’honneur des douze victimes de l’attentat, comme des différents rassemblements républicains très médiatisés, contribue à inscrire l’événement dans l’espace public. Les nombreux hommages rendus aux victimes par les anonymes du monde entier, comme par les personnalités politiques, culturelles ou médiatiques en général, accentuent encore cette présence de l’événement. Ramener l’événement dans le temps long La haine qu’il suscitait chez certains a conduit à son assassinat. Le traitement par les médias 1.

Le bruit du silence Avec humilité, prudence et tristesse, le signataire de ces lignes invitait il y a peu, dans un court texte, les professeurs à engager le dialogue avec leurs élèves pour aider à comprendre la barbarie criminelle de ces derniers jours et à en surmonter la charge émotionnelle. Les directives ministérielles ont, dans un premier temps, encouragé la démarche, jugée nécessaire d’un point de vue psychologique autant que pédagogique. Depuis, d’autres instructions ont préconisé d’observer dans les classes une très symbolique « minute de silence ». Sur les stades, dans des entreprises ou des administrations, au cours de diverses manifestations ou cérémonies, cet instant de recueillement a été souvent observé, tel un dérisoire, mais digne, hommage aux victimes. Il serait indécent de contester la valeur et le sens de ce geste de respect, régulièrement associé, dans les défilés du 11 janvier, à la reprise en chœur de l’hymne national. La ferveur collective ne se décrète pas Yves Stalloni

Anglais : Parler de l'attaque de Charlie Hebdo Les enseignants de la liste eteachnet ont rapidement réagi à cette attaque. En plus de la minute de silence qui sera organisée nationalement, voici des suggestions pour les cours à venir : des infos et un travail autour de la liberté de la presse et de Rockwell. Béa Manigat de Lomé au Togo propose deux liens qui peuvent alimenter la discussion et renforcer l’hommage: - The Guardian: « Fight intimidation with controversy » - John Kerry’s reaction to the Paris attacks. Marise Graziosi de l'académie de Lille propose "une jolie façon de faire écho, de rendre hommage, de provoquer des discussions" en présentant aux élèves "le discours de Roosevelt sur "the four freedom"que l'on peut trouver sur You Tube, accompagné des illustrations de Rockwell qu'on trouve sur la page "Four Freedom" de Wikipedia. Le cours et la fiche L'audio du discours (01:28) Les illustrations Christine Reymond

Lettres : Apprendre à rire L’horrible attentat commis contre Charlie-Hebdo interroge sans aucun doute le sens que chaque enseignant donne à son métier. Les réactions de nos élèves ont témoigné des mêmes stupéfaction et douleur que les nôtres : autant dire de valeurs partagées. Pourtant une impression de ratage quelque part subsiste : comment expliquer que sortent du système scolaire des jeunes capables d’actes aussi contraires à ses finalités ? comment admettre que dans certaines classes on ait pu entendre dès le lendemain de la tuerie sinon des justifications, du moins des circonstances atténuantes ? Le rire à l’Ecole doit être plus qu’un simple objet d’étude, comme il l’est trop souvent. Le rire à l’Ecole reste à apprendre en tant que rapport au monde : pour sa capacité à développer une distance critique par rapport à la société ou à soi, à libérer de ce qui opprime et de ce qui oppresse. Jean-Michel Le Baut Dans le Café : Clowneries pédagogiques : Une réécriture de Candide : Le théâtre d’improvisation à l’Ecole :

Où est Charlie ? Au collège et au lycée, comment interroger l’actualité avec distance et raisonnement Le massacre perpétré le mercredi 7 janvier au siège du journal satirique Charlie Hebdo continue à être largement médiatisé par l’ensemble des supports de communication qui irriguent et alimentent notre quotidienne représentation du monde : presse, télévision, Internet, réseaux sociaux. L’onde de choc produite par l’événement hante ainsi le mur d’images dont sont nourris une majorité d’élèves aujourd’hui. La force symbolique de la vue des drapeaux en berne, de la minute de silence établie en l’honneur des douze victimes de l’attentat, comme des différents rassemblements républicains très médiatisés, contribue à inscrire l’événement dans l’espace public. Les nombreux hommages rendus aux victimes par les anonymes du monde entier, comme par les personnalités politiques, culturelles ou médiatiques en général, accentuent encore cette présence de l’événement. Ramener l’événement dans le temps long La haine qu’il suscitait chez certains a conduit à son assassinat. Le traitement par les médias 1.

Espagnol : El humor o la muerte « Hasta la victoria siempre » et « el humor o la muerte », sont les deux bulles que le dessinateur et directeur de Charlie Hebdo, Stéphane Charbonnier, alias Charb, avait écrites lors de la réalisation de sa propre caricature durant une interview du quotidien espagnol El Mundo. Alors que El Mundo présente Charlie Hebdo comme une revue, créée par François Cavanna en 1992, à la ligne éditoriale osée et irrévérencieuse, et qui sera considérée blasphématoire par les musulmans, eldiario.es fait le choix de la présenter comme l´hebdomadaire français qui a toujours été très critique vis-à-vis des différentes religions, aussi bien à l´égard de Ratzinger, que de Mahoma ou encore des rabbins juifs. Il propose donc un article reprenant sept unes satiriques concernant différentes religions. Les confrères des revues satiriques espagnoles ne manquent évidemment pas à l´appel pour couvrir l´événement tragique ayant eu lieu au siège de Charlie Hebdo en ce 7 janvier 2015. Viñeta de Malagón Viñeta de Kap

Classe média : les caricatures Dans le cadre de la classe média, on ne pouvait pas passer à côté des événements tragiques de mercredi dernier. D’autant plus que dans le collège, nous avons eu certaines réactions très particulières, de type « bien fait pour eux » (pour rester soft). Toutes les classes ont bien entendu eu un moment d’explication et de recueillement jeudi, mais des incompréhensions demeures. J’ai voulu par cette séance remettre la caricature au centre. Pour cette séance d’une heure, en petit groupe, j’ai commencé par leur demander ce qu’était une caricature. Je leur dis que les caricatures ne sont pas que dessinées, et leur demande quel autre type de caricatures connaissent-ils. Je leur demande alors quel est leur humoriste préféré. Vient la question : « oui, mais si je n’aime pas cet humoriste, qu’est-ce que je fais ? Je leur ai alors distribué des journaux (Le Monde, Le Parisien, Canard enchaîné, Charlie Hebdo – merci la semaine de la presse!). WordPress: J’aime chargement…

Fini de rire - Documentaire d'Arte "Si vous voulez un baromètre de la liberté d’expression et comprendre les tabous dans un pays, il faut aller voir les dessinateurs de presse." Ce conseil de Plantu, Olivier Malvoisin l'a suivi à la lettre : Fini de rire revient sur les événements qui ont jalonné le début de ce XXIe siècle à travers les dessins et les témoignages de dessinateurs de presse des quatre coins du monde : de Plantu à Avi Katz (Israël), en passant par Danziger (États-Unis), Kroll (Belgique), Rainer Hachfeld (Allemagne), Khalil (Palestine)... Au fil du récit, le film trace les contours des tabous contemporains et pose la question suivante : où en est la liberté d’expression aujourd’hui ? L’affaire des caricatures de Mahomet en 2006 a soulevé bruyamment la question de la représentation religieuse.

Allemand : « Ich bin Charlie » La presse allemande et notamment la ‘ZeitOnline’ retrace quasiment en temps réel l’émoi suscité par l’attentat perpétré contre les journalistes de Charlie Hebdo. Sur les réseaux sociaux, c’est sous le Hashtag #JeSuisCharlie que se manifeste un élan de solidarité international, notamment sur Twitter. Les commentaires reprennent fréquemment la citation du britannique Edward Bulwer-Lytton : « The pen ist mightier than the sword » ou en allemand : « Der Stift ist stärker als das Schwert », comme le décrit un article de la ‘Zeit’. Pour sa part, le ‘Spiegel Online’ se fait l’écho des principaux responsables politiques internationaux, notamment de la chancelière Angelika Merkel qui dénonce un « acte abominable ». La presse autrichienne se fait également l’écho de la tragédie. Sur Facebook , c’est l’ancien politicien Jürgen Todenhöfer qui vient de publier son livre ‘Du sollst nicht töten’ qui partage sur sa page FB une affiche contre le terrorisme et la xénophobie. Christophe Jaeglin

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