Gérard Dhôtel : «Il faut parler de l'islam aux enfants»
JEUNESSE - Après les attentats qui ont frappé la France, le journaliste et auteur de livres pour la jeunesse Gérard Dhôtel souligne la nécessité d'expliquer les religions dès le plus jeune âge. Il vient de publier Comment parler de l'islam aux enfants et répond à nos questions. LE FIGARO. - Votre livre est paru en novembre et votre éditeur Le Baron perché signale une forte demande de la part des libraires depuis les attentats qui ont frappé la France. Comment l'expliquez-vous? GÉRARD DHÔTEL. - Beaucoup d'adultes qu'ils soient parents ou enseignants ne savent pas comment parler de religion aux enfants. Le fait que la France soit un pays laïc n'a-t-il pas favorisé cette confusion? Sous couvert de laïcité, on ne parle pas du tout de religion! Cela devient plus difficile de vivre dans une société laïque et de vivre sa foi, il y a une confusion entre le collectif et l'intime. Comment dès lors engager cette discussion? Et justement les enfants, leur avez-vous parlé?
Pourquoi des journalistes ont-il été attaqués ? - 1jour1actu
Parce qu’un attentat a visé un grand journal français, Charlie hebdo, le mercredi 7 janvier. 12 personnes sont mortes. Hier matin, une fusillade a éclaté à Paris, dans les bureaux d’un journal très connu, Charlie hebdo. Des terroristes ont tué plusieurs journalistes et des policiers. Les secours sont arrivés rapidement à la rédaction du journal Charlie Hebdo, à Paris (KENZO TRIBOUILLARD / AFP). Que s'est-il passé ? Deux hommes armés et cagoulés ont fait irruption dans les bureaux d'un journal d'actualité, Charlie hebdo. Les terroristes ont tué douze personnes : notamment des policiers et des dessinateurs de presse très connus qui travaillaient pour ce journal. C'est quoi, Charlie hebdo ? Ce journal est un hebdomadaire qui existe depuis 46 ans : il paraît tous les mercredis. Ce ton ne plaît pas à tout le monde. Pourquoi c'est grave ? « C'est un attentat terroriste », a déclaré le président François Hollande. Cet attentat est le plus meurtrier, en France, depuis 36 ans.
Spirou est (aussi) Charlie !
Depuis ce matin, dans les kiosques à journaux, vous pouvez trouver non pas Charlie Hebdo qui est toujours aussi compliqué à dénicher, mais une édition spéciale du Journal de Spirou qui réagit à l'attentat du 7 janvier dernier. Les éditions Dupuis, éditeur du journal, s'affirment « Charlie » et s'unissent « à tous ceux qui défendent avec force la libre circulation des idées ». Elles ajoutent également que le journal n'est en aucun cas politique, mais défend depuis toujours « la liberté, la solidarité, la tolérance, l'amitié, l'intelligence et l'humour ». C'est donc avec civisme et humour que 150 auteurs ont collaboré extrêmement vite à ce numéro. C'est la deuxième fois que le journal entre directement dans l'actualité à chaud, la première étant en 2011 lors la grave crise politique belge. N'hésitez pas à vous rendre chez votre magasin de journaux le plus proche pour l'obtenir en attendant, voici la très belle couverture de Yoann.
Tailspin - Pour mes élèves de Seine Saint-Denis
Lorsque j’ai appris l’attaque de Charlie Hebdo, je rentrais de l’école. Un message, puis deux, sur mon téléphone. Puis je suis restée bloquée sur les chaînes d’information pendant un long moment sans pouvoir rien faire d’autre. Dans la salle des professeurs, l’une de mes collègues musulmanes réprime un sanglot en nous disant que sa religion est encore salie. Je veux vous parler de ce qui s’est passé hier. Alors ils m’ont dit ce qu’ils pensaient. Je leur ai expliqué. Et moi non plus, enseignante, je ne suis pas idiote. Il me semble de mon devoir, aujourd’hui, samedi 10 janvier 2015, de constater que nous avons face à nous une poignée de ces enfants. Lorsque je vois qu’un quotidien national, quelques jours après l’attentat contre Charlie Hebdo, part investiguer dans le 93 pour savoir comment ont réagi les élèves, je m’interroge, parce que l’odeur qui émane d’une telle démarche n’est pas très agréable à sentir.Pourquoi le 93 ?
Éduquer les jeunes aux médias
Suite à la fusillade contre Charlie Hebdo et aux attentats qui son suivi, une partie de la jeunesse, séduite par les théories du complot, a manifesté un refus de s’informer. En cause : un manque de culture des médias d’aujourd’hui, qui met brutalement au jour une réelle crise de la raison et de la science chez la fameuse génération Y. Eduquer les jeunes aux médias, mais comment ? Génération complot ? « La télé nous ment : les frères Kouachi ne sont pas morts ». Fait significatif : la critique des jeunes adressée aux journalistes consiste de moins en moins souvent dans une saine prudence exercée devant les images ou les récits. Chez les Milleniums, Google News est perçu comme une source d'information plus fiable que les médias. C’est dans ce climat de défiance que les nouveaux « théoriciens » du complot, à l’instar de Zemmour ou de Dieudonné, séduisent la génération Y à coups de faux syllogismes. Absence d’éducation aux médias d’aujourd’hui Sur Facebook et Twitter, tout est contenu.