En direct sur les otages : la folle imprudence des chaînes télé

Les différentes chaînes d’info n’ont cessé de répéter à leurs téléspectateurs qu’elles ne pouvaient pas « tout dire » pour ne « pas entraver le travail de la police ». Et pourtant. BFMTV, i>Télé, France 2..., n’ont cessé de filmer les positions des forces armées et d’informer le public sur le nombre d’otages avant même l’assaut du Raid et du GIGN porte de Vincennes (Paris) et à Dammartin (Seine-et-Marne). « Vous avez failli faire une grosse erreur » Samedi soir, la femme d’un ex-otage qui s’était caché dans la chambre froide de l’épicerie casher et qui en est sorti indemne, était interrogée par BFMTV. « Vous avez failli faire une grosse, grosse, grosse erreur, BFM. Et d’ajouter : « Heureusement qu’il n’a pas vu la bande qui passait en bas [le bandeau en bas de l’écran, ndlr]. Joint par Le Monde, Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFMTV, livre une étonnante justification en admettant avoir communiqué la position d’un otage (et donc de tous les otages), mais une seule fois.
Attentats : jusqu'où la logique journalistique peut-elle s'aventurer ?
Images choquantes, fuites sur le Net ou à la télévision, non respect des impératifs de sécurité… Dans un moment de crise, le temps médiatique et le temps policier ne s'accordent pas forcément. Cinquante-quatre heures de traque. Sur le Net, à la télé, on a parfois frisé la surchauffe. Une course à l’info immédiate avec son lot habituel de ratés et de dérapages. Retour sur les principaux événements qui ont pu perturber l’enquête, voire mettre en danger la vie des otages et des policiers, et qui posent leur lot de questions. 1 - Vidéo de l’exécution du policier Ahmed Merabet boulevard Richard-Lenoir Mercredi après-midi, quelques minutes après l’attaque des frères Kouachi contre Charlie Hebdo, un internaute parisien poste sur Facebook la vidéo de l’exécution du policier Ahmed Merabet, froidement abattu sur le trottoir du boulevard Richard-Lenoir. 2- L’identité des deux suspects est diffusée sur les réseaux sociaux 5 - Porte de Vincennes, les équipes de France 2 se font repousser par la police
Des infos à la chaîne
Dans leur traitement de ces jours de violence, les télés ont eu une attitude relativement prudente. Ne pas répéter les mêmes erreurs que dans un passé récent. Ce sont des télévisions très regardées et étroitement surveillées qui ont couvert les événements tragiques de ces trois derniers jours. En mars 2012, BFM-TV avait annoncé prématurément la mort de Mohamed Merah, à Toulouse. « Depuis, la chaîne a grandi : nous sommes plus nombreux, mieux structurés. Pas de sensationnalisme Les chaînes de télévision ont fait aussi le choix de ne pas montrer à l’antenne certaines images, comme celle du policier blessé, achevé d’une balle dans la tête, boulevard Richard-Lenoir. « L’image a été traitée et elle a conservé une information sans tomber dans le sensationnalisme », explique Catherine Nayl, la directrice de l’information de TF1. « J’ai même veillé à ce qu’on enlève le son à cette séquence montée », assure pour sa part Marc Saikali, directeur de France 24. L’émotion inévitable
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