Culture : bien commun ou avenir commun ? La culture est un bien commun, répète-t-on en ce temps de pandémie.
Mais qu’est-ce que revêt « la culture » ? Le spectacle vivant et les festivals en font-ils partie ? Pas si simple, quand on regarde le nombre – ils ne sont pas si nombreux – et la catégorie socio-professionnelle des Français qui y vont ne serait-ce qu’une fois… J’ai entendu, à plusieurs reprises, que « la culture était un bien commun » et que les Français avaient tous hâte de retourner dans les salles de spectacles et les festivals. J’ai même lu que « le secteur des entreprises culturelles était important à la cohésion de notre société ». Dans les moments si difficiles que vivent les personnes qui consacrent leur vie aux arts, est-il bien raisonnable de se bercer de telles illusions ? Culture = bien commun ? Rappelons-nous qu’en 2019, selon une étude récente du DEPS sur cinquante ans de pratiques culturelles en France, 57 % des Français n’ont assisté à AUCUN spectacle.
Secteur culturel = cohésion de la société ? Opéra, diversité, droits culturels. Dans deux interventions récentes, l’universitaire Isabelle Barbéris traite les droits culturels « de vaste fumisterie bureaucratique et antidémocratique ».
Une dénonciation aussi bizarre qu’inquiétante, qui remet directement en cause les droits humains fondamentaux. Explications. Un rapport sur la « diversité » à l’opéra de Paris a été rendu fin janvier 2021. Rédigé par Constance Rivière et Pap Ndiaye à la demande d’Alexander Neef, le nouveau directeur de l’opéra, ce rapport est mené, à mon avis, avec prudence, sans excès. Pourtant, madame Barbéris, universitaire, s’est cru obligée d’user du vitriol pour croquer ce rapport dans Marianne, ainsi que dans son interview au Figaro. Je vais éviter le style polémique qui rend le débat excitant mais trop contradictoire avec la volonté de faire, si possible, humanité ensemble.
Droits culturels : une question de droits humains fondamentaux. "Passer à côté des droits culturels, c'est passer à côté des droits humains fondamentaux" Le 1er janvier 2021, le ministère de la Culture a créé une délégation visant à garantir l'accès de tous à la culture dans le respect des droits culturels.
Mais que signifie cette notion que l'on retrouve dans les textes de l'Unesco, ainsi que dans plusieurs lois françaises ? Eclaircissements au micro de Marie Sorbier avec Jean-Michel Lucas, expert et militant en droits culturels. Les droits culturels trouvent leur fondement dans la pensée d'après-guerre avec des figures comme celle de René Cassin, juriste, diplomate et rapporteur du projet de Déclaration universelle des droits de l'homme à l'Assemblée générale de l'ONU en 1948. Ayant observé que durant la barbarie nazie, les Juifs étaient interdits par décret de participer la vie culturelle du Reich, le professeur Cassin a demander à inclure un droit de chacun de prendre part à la vie culturelle.
Douter de la création artistique, revendiquer la liberté d'expression artistique. En ce temps de crise sanitaire, les professionnels de la culture brandissent encore et toujours la nécessité de la « création artistique » pour obtenir des aides publiques.
Mais cette création artistique porte une forte charge de subjectivité. Mieux vaudrait parler de « liberté d’expression artistique », qui porte en-elle une valeur universelle, en accord avec les droits humains fondamentaux. Durant cette tragédie de la COVID-19, j’observe que les professionnels de la culture brandissent, encore et toujours, la « haute nécessité » de la « création artistique » pour obtenir des aides publiques. On entend que l’art est essentiel pour éclairer nos esprits et qu’un gouvernement qui refuse l’ouverture des cinémas et des théâtres perd le sens des valeurs.
Sans titre. Le 17 février dernier, madame Aurore Bergé, députée de la République en Marche, a rendu au Premier ministre son rapport sur le thème Émancipation et inclusion par les arts et la culture.
Construit sur des contresens, tout est à revoir, selon Jean-Michel Lucas. Analyse du rapport Bergé sur les arts et la culture (4/4) Nous arrivons au terme de notre étude sur la vision partiale qu’Aurore Bergé porte sur les droits culturels, faisant apparemment de ces derniers le socle fondamental de sa réflexion sur l’émancipation et l’inclusion par les arts et la culture, pour mieux les détourner de leur sens. La conclusion de notre chroniqueur Jean-Michel Lucas est claire : il faut tout reprendre à zéro.
À la fin de ce dernier volet, il est possible de télécharger l’intégralité de l’étude menée par Jean-Michel Lucas (pdf).. Sans titre. Le 17 février dernier, madame Aurore Bergé, députée de la République en Marche, a rendu au Premier ministre son rapport sur le thème Émancipation et inclusion par les arts et la culture.
Elle invoque comme socle les droits culturels : une bonne nouvelle apparente, mais qui cache une récupération très partiale, donc dangereuse. Analyse du rapport Bergé sur les arts et la culture (1/4) Jean-Michel Lucas a lu attentivement le rapport remis par la députée LREM Aurore Bergé au Premier ministre. Si elle porte haut les droits culturels dans sa réflexion, le sens qu’elle donne à ces derniers témoigne d’une grande ignorance sur le sujet. Voici le premier des quatre volets de l’analyse longue et fouillée de notre chroniqueur. « Pitié pour nos vainqueurs omniscients et naïfs » Aimé Césaire, dans Cahier d’un retour au pays natal Depuis le temps que je défends cette position, j’ai été ravi de lire un tel message adressé au Premier ministre de la France. Le doute est pourtant venu très vite. À suivre… Lettre signée au PM avec annexe2019-03-10_203307.pdf.
Les bons mots du Doc Kasimir Bisou – 8) De la « transversalité » à la « globalité » Les bons mots du Doc Kasimir Bisou – 6) De la « culture » à l’art de « faire humanité ensemble » Toutes les semaines, cette chronique proposera un instantané recto-verso d’un « bon mot » de la politique culturelle.
Le recto donnera le sens du mot aujourd’hui, dans la routine des discours des acteurs du champ culturel. Le verso mettra en lumière ce qui fait sens pour une politique culturelle soucieuse de respecter les droits culturels des personnes. Les bon mots du Doc Kasimir Bisou Lire l’intégralité de l’introduction aux bons mots. Les bons mots du Doc Kasimir Bisou – 5) De la « démocratisation de LA culture » au « débat entre cultures » Les bons mots du Doc Kasimir Bisou – 4) De la « création » à la « liberté d’expression artistique » Toutes les semaines, cette chronique proposera un instantané recto-verso d’un « bon mot » de la politique culturelle.
Le recto donnera le sens du mot aujourd’hui, dans la routine des discours des acteurs du champ culturel. Le verso mettra en lumière ce qui fait sens pour une politique culturelle soucieuse de respecter les droits culturels des personnes. Les bon mots du Doc Kasimir Bisou Lire l’intégralité de l’introduction aux bons mots. Les bons mots du Doc Kasimir Bisou – 3) Des « besoins culturels » au développement des « libertés » et « capacités »
Toutes les semaines, cette chronique proposera un instantané recto-verso d’un « bon mot » de la politique culturelle.
Le recto donnera le sens du mot aujourd’hui, dans la routine des discours des acteurs du champ culturel. Le verso mettra en lumière ce qui fait sens pour une politique culturelle soucieuse de respecter les droits culturels des personnes. Les bon mots du Doc Kasimir Bisou Lire l’intégralité de l’introduction aux bons mots. Les bons mots du Doc Kasimir Bisou – 2) D’une « offre culturelle » aux « ressources » pour faire relation. Toutes les semaines, cette chronique proposera un instantané recto-verso d’un « bon mot » de la politique culturelle.
Le recto donnera le sens du mot aujourd’hui, dans la routine des discours des acteurs du champ culturel. Le verso mettra en lumière ce qui fait sens pour une politique culturelle soucieuse de respecter les droits culturels des personnes. Les bon mots du Doc Kasimir Bisou Lire l’intégralité de l’introduction aux bons mots. Deuxième mot des évidences : « OFFRE CULTURELLE ». Il n’y a guère de place pour un autre regard : chaque « acteur culturel » évoque son « offre culturelle », quand ce n’est pas son offre de « biens culturels ». Les bons mots du Doc Kasimir Bisou – 1) Des « publics » à « la personne »
Toutes les semaines, cette chronique proposera un instantané recto-verso d’un « bon mot » de la politique culturelle. Le recto donnera le sens du mot aujourd’hui, dans la routine des discours des acteurs du champ culturel. Le verso mettra en lumière ce qui fait sens pour une politique culturelle soucieuse de respecter les droits culturels des personnes. Les bon mots du Doc Kasimir Bisou Lire l’intégralité de l’introduction aux bons mots. Les bons mots des droits culturels – Introduction. Jean-Michel Lucas - Doc Kasimir Bisou / Documentation / Irma : centre d'information et de ressources pour les musiques actuelles. Publié le samedi 26 août 2006 Jean-Michel Lucas, est docteur d’État ès sciences économiques.
Il met à profit son expérience dans l’administration culturelle (directeur régional des affaires culturelles, conseiller au cabinet du ministre de la Culture, Jack Lang, présidence d’associations de musiques actuelles…) et dans la recherche universitaire (maître de conférences à l’Université Rennes 2) pour s’engager dans la défense des droits culturels des personnes. Sous le pseudo du Doc Kasimir Bisou, il poursuit ses travaux sur la critique des politiques culturelles publiques qui, de plus en plus, se contentent de renforcer l’attractivité et le rayonnement culturel des territoires. Face à cette conception de la culture comme activité de production de biens et services, mobilisée pour affirmer la puissance des industries culturelles et des identités territoriales dans la compétition internationale, il plaide pour une autre éthique publique en matière culturelle. LinkedIn. Doc Kasimir Bisou. Kasimir bisou (@kasimirbisou)