Le Mékong, un fleuve sous l’emprise de la Chine. A quelques kilomètres en aval du port fluvial de Phnom Penh, le Mékong déroule sur la plaine un large ruban argenté gonflé par les pluies de la mousson. Là, près d’un étroit canal filant vers le sud, une immense banderole a été placardée sur une usine à grains. « Nous soutenons le canal Funan Techo », proclame-t-elle, dans l’écriture arrondie du khmer.
En ce début de mois d’octobre, seul un ouvrage existant a été sommairement élargi. C’est ce lieu qu’a pourtant choisi le premier ministre cambodgien, Hun Manet, pour inaugurer, le 5 août, le chantier du futur canal, qualifié de « monument vivant symbolisant la grandeur de l’ancien empire Funan » – nom chinois du premier royaume khmer, qui aurait existé entre le Ier et le VIIe siècle.
Rarement simple projet de canal, pour ambitieux qu’il soit, aura suscité autant de spéculations en Asie du Sud-Est. Il vous reste 88.1% de cet article à lire. Chine.