11 DÉCEMBRE □ Le numérique est-ce fait pour moi ? « Facebook Files » : la lanceuse d’alerte Frances Haugen salue le « potentiel énorme » du projet européen de régulation du Net. Elle espère qu’il pourra servir de « référence » aux Etats-Unis.
La lanceuse d’alerte de Facebook, Frances Haugen, a salué lundi 8 novembre à Bruxelles le « potentiel énorme » du projet européen de régulation des géants du numérique. S’exprimant devant les eurodéputés, elle a accusé à nouveau son ancien employeur de « nuire aux enfants, attiser les divisions, affaiblir [les] démocraties », et de « faire passer le profit avant la sécurité » des utilisateurs. Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Facebook Files » : Frances Haugen, lanceuse d’alerte nouvelle génération « Quand les activités commerciales entrent en conflit avec les intérêts de la société dans son ensemble, les démocraties doivent intervenir et faire de nouvelles lois. « Le nom de “Meta” a fait naître dans les esprits la perspective d’un Facebook post-Zuckerberg » En présentant, le 28 octobre 2021, le nouveau nom qu’il a choisi pour Facebook, Mark Zuckerberg, qui se targue de culture classique – ses filles portent des prénoms inspirés d’empereurs romains –, en a expliqué la signification. « En grec, “Meta veut dire” “au-delà” », a-t-il souligné.
Assailli dans le monde réel, Mark Zuckerberg aimerait manifestement tourner la page. Dix-sept ans après avoir fondé Facebook dans son dortoir à Harvard (a-t-il rappelé), et en avoir fait « l’un des produits les plus utilisés dans l’histoire du monde » (s’est-il flatté), il entend projeter sa création dans une nouvelle ère, celle de la réalité augmentée. Ils font des tâches en quelques clics et pour quelques euros... qui sont ces microtravailleurs « invisibles » ? Effectuer une recherche sur le Web. Retranscrire une phrase. Légender une photo. Répondre à un questionnaire. Détourer une image. « WeWard », l’application de microtravail qui attire les randonneurs.
Nouvelles recettes pour les cookies des géants du numérique. Carte blanche.
Les fournisseurs des services numériques en ligne ont pour tradition de capter et d’utiliser l’historique de navigation des consommateurs sur leurs sites et/ou plates-formes, via les cookies et autres traceurs. Ces données personnelles de navigation sont extrêmement précieuses et puissantes pour l’analyse des comportements des consommateurs, car elles permettent de connaître entre autres leurs préférences, habitudes, intentions, etc. Lire aussi Article réservé à nos abonnés Données personnelles : Valérie Pécresse critiquée par la chambre régionale des comptes. Julian Assange : le refus de son extradition vers les Etats-Unis examiné en appel. Julian Assange est de retour devant un tribunal.
A partir de mercredi 27 octobre, la Haute Cour de Londres devra décider en appel si le créateur de WikiLeaks doit, ou non, être extradé vers les Etats-Unis. En janvier, l’Australien avait remporté une victoire nette et, pour ainsi dire, inattendue : en première instance, la justice britannique avait refusé à l’allié américain l’extradition de l’activiste et journaliste controversé. Une victoire en trompe-l’œil, de l’aveu même de ses plus proches soutiens : la juge Vanessa Baraitser avait estimé trop important le risque que Julian Assange se suicide en prison aux Etats-Unis pour l’y envoyer.
Criminalité sur Internet : 150 personnes arrêtées dans le cadre d’une opération mondiale. Quelque 150 personnes ont été interpellées dans le cadre d’une opération policière mondiale contre le commerce illégal sur le dark Web – version clandestine d’Internet –, a annoncé mardi 26 octobre l’agence européenne de police Europol, basée à La Haye.
Plusieurs millions d’euros en numéraire et bitcoins ainsi que de la drogue et des armes ont été saisis dans cette opération nommée « DarkHunTOR » qui faisait suite au démantèlement en janvier, sous la conduite de la police allemande, de la plate-forme DarkMarket, présentée alors par les enquêteurs comme le « plus vaste » point de vente du cybermarché noir. L’opération « consistait en une série d’actions séparées, mais complémentaires, en Australie, Bulgarie, France, Allemagne, Italie, aux Pays-Bas, en Suisse, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis », a précisé Europol. Lire aussi Article réservé à nos abonnés Coup de filet dans les profondeurs du Web 26,7 millions d’euros et 25 000 comprimés d’ecstasy saisis. Drogues, armes ou cartes bancaires : une vaste opération de police internationale vise les trafics hébergés sur le dark Web.
Quelque 26,7 millions d’euros, des dizaines de kilos de drogues diverses et 45 armes à feu saisis ; 150 arrestations de suspects de trafic de stupéfiants, d’armes, de faux papiers, de cartes bancaires volées ou de logiciels pirates : l’opération DarkHunTOR, menée par les forces de l’ordre de neuf pays, dont la France, restera sans doute comme l’une des plus vastes opérations policières menées au niveau mondial.
Europol et Eurojust, les agences européennes de coopération policière et judiciaire ainsi que le ministère américain de la justice ont livré, mardi 26 octobre, quelques détails sur cette action qui visait le dark Web, la version clandestine d’Internet censée garantir l’anonymat à ses utilisateurs. Une série d’interventions « séparées mais complémentaires » ont eu lieu en Allemagne, en Australie, en Bulgarie, aux Etats-Unis, en Italie, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Suisse. Facebook Files : hors des Etats-Unis, les failles de la modération dans des dizaines de langues. Comment un utilisateur afghan peut-il signaler un contenu haineux sur Facebook afin de le faire retirer ?
La tâche n’est pas facile, car l’interface est très mal traduite en pachtou et en dari, deux langues importantes parmi les trente parlées dans le pays, regrette un employé du réseau social. « Dans un pays comme l’Afghanistan, où la part de la population qui comprend l’anglais est extrêmement réduite, s’assurer que le système est irréprochable en traduction, au minimum, semble d’une importance cruciale », écrit-il, d’autant que Facebook est « le premier réseau social du pays ». Cet extrait est tiré d’une note de janvier 2021 sur l’Afghanistan.
Celle-ci fait partie des milliers de pages de documents internes à Facebook, récupérés par Frances Haugen, une ancienne employée qui a quitté Facebook en mai 2021, et transmis par une source parlementaire américaine à plusieurs médias, dont Le Monde. Facebook va recruter 10 000 personnes en Europe pour créer le « métavers » Facebook prévoit d’embaucher 10 000 personnes d’ici à cinq ans dans l’Union européenne (UE) pour travailler sur le métavers, le monde parallèle numérique qui est le Graal de Mark Zuckerberg, le fondateur et patron du géant américain des réseaux sociaux. « Cet investissement est un vote de confiance dans la force de l’industrie technologique européenne et le potentiel des talents technologiques européens », ont fait savoir, lundi 18 octobre, dans un article de blog le Britannique Nick Clegg et l’Espagnol Javier Olivan, deux des plus hauts responsables du groupe qui compte aujourd’hui plus de 63 000 salariés.
Aucun détail précis n’est donné sur les pays où seront localisés les futurs emplois, ni sur les métiers concernés. « Le besoin d’ingénieurs hautement spécialisés est l’une des priorités les plus urgentes de Facebook », se contentent-ils de souligner. « L’enjeu économique fondamental qu’est la donnée mérite mieux que le populisme actuellement à l’œuvre dans le débat public »
Tribune.
En 1868, le Japon entrait dans l’ère Meiji, période marquée à la fois par son ouverture au monde, son industrialisation rapide et son ascension sur la scène internationale. S’ouvrir n’a jamais été, pour un peuple ou un pays, la voie de l’affaiblissement ; c’est la fermeture et le repli sur soi qui garantissent le déclin. Comment l’Union européenne entend domestiquer les GAFA. Comment réguler le numérique ?
Quelles limites poser à l’immense puissance des Google, Amazon, Facebook et Apple (GAFA) ? Ces questions sensibles sont ravivées par la pandémie, dont les plates-formes en ligne sortent encore renforcées. Le débat entre dans une phase cruciale car la Commission européenne va présenter le 15 décembre deux projets de règlements ad hoc : le Digital Markets Act (DMA) et le Digital Services Act (DSA). Tim Berners-Lee, le créateur du Web, vend une copie de son code informatique pour 5,4 millions de dollars. Par nature, on ne peut pas acheter Internet : l’usage du socle informatique du réseau mondial est libre. Mais le 23 juin, la maison de vente aux enchères Sotheby’s a proposé l’un de ses piliers, une copie du code émis en exemplaire unique par l’un des principaux contributeurs historiques d’Internet, Tim Berners-Lee, créateur du Web – la « Toile », qui permet de naviguer de site en site. Et, après une folle semaine d’enchères, le 30 juin, un acheteur non identifié l’a acquise pour la somme de 5,4 millions de dollars, soit environ 4,55 millions d’euros.
La doctrine de la France sur le cloud fait débat. Tout le monde n’applaudit pas la nouvelle doctrine de l’Etat en matière d’hébergement de données dans le cloud. Annoncée le 17 mai et baptisée « Cloud de confiance », celle-ci promeut notamment les solutions « hybrides », qui consistent à faire héberger par des sociétés françaises ou européennes des logiciels d’acteurs américains comme Microsoft, Google ou Amazon. Procès « Haurus » : sept ans de prison requis contre l’ancien agent de la DGSI. Christophe Boutry était policier. Un bon flic, bien noté par ses chefs, affecté à l’unité judiciaire de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), au siège central de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Lina Khan, une farouche critique des GAFA, nommée à la tête de l’antitrust américain.
Podcast. Panne géante sur le Web : le réseau est-il suffisamment robuste ? De nombreux sites Internet, dont « Lemonde.fr » et le « New York Times », touchés par une panne mondiale. De très nombreux sites Internet ont été rendus inaccessibles par une panne mondiale, mardi 8 juin. Mouchards publicitaires sur Android : une plainte déposée en France contre Google. La folle année du Covid-19 sur Wikipédia. Exploitation des données, manipulation de l’opinion, culte du secret… La trahison des GAFA. Deux jours d’audience de presque cinq heures chacune, pas loin de six cents questions, une centaine de membres du Congrès. Et face à eux : Mark Zuckerberg, le puissant PDG de Facebook, costume et cravate bleus, visage gris. GAFA : Bruxelles dévoile son plan pour mieux lutter contre les abus des géants du numérique.
« L’Europe a besoin de lois qui limitent le pouvoir des grandes entreprises du numérique sur nos vies » Les précaires du streaming musical passent à la contre-attaque. La CNIL inflige des amendes à Google et Amazon pour non-respect de la législation sur les cookies. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), la gardienne de la vie privée numérique des Français, a infligé des amendes de respectivement 100 millions et 35 millions d’euros d’amende à Google et Amazon pour non-respect de la législation sur les cookies (traceurs publicitaires), a-t-elle annoncé jeudi 10 décembre. Ces deux sanctions sont d’une ampleur quasiment inédite en Europe : l’amende contre Google est la plus importante jamais infligée, et celle visant Amazon n’est dépassée que par une autre amende contre Google, prononcée par la CNIL en 2019, de 50 millions d’euros. La CNIL reproche notamment à Google.fr et Amazon.fr la pratique consistant à déposer des cookies sur l’ordinateur de l’internaute « sans qu’il ait préalablement donné son accord ».
Efforts de septembre insuffisants. Comme l’Union européenne entend domestiquer les GAFA. Bruxelles : bataille de lobbies autour des GAFA. Pour la deuxième fois, la Commission européenne a, le 2 décembre, reporté la présentation de ses projets pour mieux encadrer le monde numérique. Ce sera finalement pour le 15 décembre. Responsabilité sociale des plates-formes numériques : le décret de la discorde. 30012 Course Info. Bras de fer entre Facebook et NYU sur un projet de recherche sur le ciblage publicitaire politique. La justice américaine contre Google, une enquête limitée, mais cruciale. Pédagogie de l'école 42.
Panser le numérique.