« J'essaye de désapprendre nombre de leçons sur le genre que j'ai intériorisées en grandissant. Mais je reste vulnérable face au poids des conventions.
Le fond du problème, et c'est désolant, c'est qu'en matière d'apparence nous prenons les hommes comme référence. Beaucoup parmi nous sont persuadés que moins une femme est féminine, plus elle jouira de considération. L'idée que ce qu'il porte déterminera l'opinion qu'on a de lui n'effleure pas un homme qui se rend à une réunion professionnelle, alors qu'une femme se posera toujours la question.
Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j'aimerais aujourd'hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement. »
Chimamanda Ngozi Adichi, Nous sommes tous des féministes, 2014.
Chimamanda, auteure militante féministe et anti-raciste de 46 ans, est nigérienne et présente un parcours très inspirant. Pour elle, « l'histoire unique » culturelle, sociale, raciale, économique est un danger. Son œuvre est un plaidoyer en faveur d'un monde plus juste, sans discriminations, une ode à l'égalité de traitement.
Mais que fait-on aujourd'hui en France ? Des politiques de lutte contre les violences faites aux femmes, des mesures pour réduire les écarts de salaires, du soutien pour la libération de la parole.
Et au Nigéria ? Le mot « féministe » est plutôt considéré comme une insulte, même si les lignes bougent, par exemple, avec Wear Nigeria dans le domaine de la mode.
Et dans le reste du monde ?