Au niveau de la société, l’éducation est un enjeu de civilisation, au cœur de la cohésion de nos démocraties. Cette intuition du lien vital entre éducation et démocratie, énoncée dès le siècle des Lumières, est toujours pertinente au XXIe siècle. Les citoyens les plus instruits sont aussi les plus enclins à penser qu’il est important de vivre dans une démocratie.
Les personnes ayant complété leur éducation secondaire participent davantage aux activités citoyennes que les autres. Ils sont également plus enclins à participer à la vie démocratique. En 2015, les citoyens de l'Union européenne titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur étaient plus actifs politiquement que les personnes diplômées du deuxième cycle du secondaire et celles n'ayant pas atteint le niveau primaire. Leur taux d'activité était respectivement de 20,8%, 11,4% et 5,6%.
En France, le niveau d’éducation est également le facteur le plus discriminant concernant l’adhésion aux valeurs démocratiques (cf. Les Origines du populisme, Algan, Beasley, Cohen et Foucault, 2019).
Dans certains pays (France, Portugal et Royaume-Uni), la différence entre le niveau d'activité citoyenne des personnes hautement qualifiées et celui des personnes moins instruites est encore plus grande.
La corrélation, cependant, ne signifie pas la causalité. Une fois encore, c’est avant tout les pratiques pédagogiques et la place consacrée aux pratiques fondées sur la coopération, dès l’enfance, qui joue un rôle décisif sur l’adhésion à la démocratie dans les pays de l’OCDE.