Les hommes à la hauteur ? Une longue inquiétude. Nous ne sommes pas guidé, d’ordinaire, dans cette émission, pour le choix de nos sujets par l’actualité bibliographique, mais il arrive que certains ouvrages historiques majeurs rencontrent d’emblée des préoccupations et des curiosités contemporaines, qu’elles soient durables ou momentanées.
Ainsi en va-t-il des trois gros volumes qui sont parus récemment aux éditions du Seuil et qui offrent, avec la collaboration de nombreux auteurs éminents, une Histoire de la virilité. Les trois organisateurs en sont Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello. Ce dernier est mon invité ce matin et avec lui nous allons nous pencher sur le passé d’une interrogation fort contemporaine, peut-être faut-il dire une angoisse répandue chez certains, sous l’effet des heureux progrès, en Occident, de la condition féminine. Les hommes sont-ils à la hauteur ? Programmation sonore : - Chanson « Ça m’fait mal » de Jean LENOIR, interprétée par Marie DUBAS en 1931.
Bibliographie : Peut-on choisir son identité sexuelle ? Homo, hétéro, bi, trans…, les identités sexuelles sont multiples et se définissent à partir des déterminismes biologiques, sociaux et de la liberté individuelle.
Manifestations contre « le mariage pour tous », polémiques sur l’enseignement du genre à l’école, victoire de Conchita Wurst à l’Eurovision et loi australienne en faveur d’un sexe neutre…. Plusieurs événements récents ont mis les questions de genre et de sexualités au centre du débat public. Avec une problématique récurrente : qu’est-ce qui relève du choix, qu’est-ce qui relève du déterminisme biologique dans nos pratiques et identités sexuelles ? Aussi fondamentales paraissent-elles, ces problématiques sont en réalité récentes. Chercheur au centre Émile-Durkheim, il a notamment publié Aux frontières du genre, L’Harmattan, 2012. Masculinités, Féminités, Virilités, conflits d'identités. Ce n'est que de manière récente que la sociologie et l'anthropologie s'intéressent aux problématiques nées des progrès du féminisme, comme ce n'est que récemment que les façons d'être homme ou femme posent question.
Tant que les sociétés considèrent les rôles sociaux définis naturellement en partie des différenciations sexuelles, tant que les hiérarchies sexuelles ne sont pas mises en cause, traduire tant que le pouvoir des hommes sur les femmes n'est pas remis en cause, les questions d'identités sexuelles n'existent tout simplement pas. Du moins, elles ne sont pas considérées comme des sources de conflit, même si par ailleurs la structure de domination entraîne réellement des conflits. Ce sont les rapports sociaux de sexe, marqués par la domination masculine, qui déterminent ce qui est considéré comme "normal" - et souvent encore interprété comme "naturel" - pour les femmes et les hommes. La virilité revêt un doubles sens, si nous suivons Pascale MOLINIER et Daniel WEITZER-LANG :
La beauté du corps... quand il est masculin. Tout d'abord, il faut songer que ce qui confère une « beauté » à un corps masculin, c'est une référence, implicite ou explicite, à une culture artistique, en tous cas à une production de l'imagination humaine.
De même qu'il est possible de dire d'un monstre qu'il est « beau comme un Goya », il est compréhensible que le corps masculin se réfracte dans une perception, identifié par la culture esthétique sous-jacente. Ce jeune homme est beau comme un Léonard de Vinci, comme un Donatello, comme un Praxitèle, etc. C'est dire que les goûts ne sont pas arbitraires. Regardons une photo d'homme dans un magazine.
Il y a un décor, des costumes, une personne. La pose du corps masculin est – pour moi – l'un des éléments essentiels de sa beauté. Et c'est l'un des traits de la beauté, que la simplification, qui vise à une économie, procurant immédiatement une satisfaction durable. L'« Éphèbe d'Anticythère » (ci-dessus – 340 av.
FA_minin_masculin_anthropologie_des_catA_gories_et_pratiquea_.pdf. Le nu masculin vu par ORLAN : c'est la guerre.