Mariage homosexuel : simple évolution des mœurs ou changement civilisationnel ? Atlantico : Malgré une désaffection des Français pour le mariage, le débat sur le mariage gay a mis en évidence l’importance qu’ils attachent à cette institution. Que représente-il sur le plan social et juridique ? Eric Fassin : Certes, le mariage n’est plus ce qu’il a été, du fait de la banalisation de la sexualité préconjugale mais aussi des naissances hors-mariage (plus d’un enfant sur deux). Il n’empêche : le mariage entraîne des droits et des devoirs ; et il continue de fonctionner comme une norme, dans la mesure où il engage l’État. Or, que signifie la fermeture du mariage aux couples de même sexe ? C’est le principe symbolique qui institue la hiérarchie des sexualités, soit l’idée que l’hétérosexualité, c’est mieux, et l’homosexualité, c’est moins bien. Jean-René Binet : Le mariage est aujourd’hui, et l’a toujours été, un acte fondateur d’une famille, d’une filiation et d’obligations réciproques entre les époux. Qui demande encore l’abolition du Pacs ?
Mariage pour tous : "Hollande ébranle les fondements de notre culture" Il est douteux que l'ampleur de la manifestation de dimanche amène le président de la République à revenir sur le projet de loi relatif au "mariage pour tous" en dépit du peu de cas qu'il sait faire de sa parole donnée (vote des étrangers, traité européen...). Sur un sujet pareil, d'ordre culturel, il a un intérêt politique à tenir bon, à ne rien céder à la droite, cela ne lui coûte rien et rassure pour un moment sa gauche. Il est encore plus douteux qu'il accepte de soumettre l'affaire à référendum. Hollande a pour lui la légitimité. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, et ce qui intéresse en effet notre civilisation. Par un tour de passe-passe intellectuel et moral, François Hollande s'est donné le statut et la stature d'un grand prêtre de la religion républicaine sans lesquels historiquement dans ce pays un élu de gauche ne peut être reconnu par les siens. Mais non, il fallait faire un coup pour rassembler une gauche en manque de repères sur ses propres valeurs.
"Manif pour tous" ou manif pour rien ? - Chrétiens en débats Nous avons pensé cette rubrique "Chrétiens en débats" comme un espace de liberté et de dialogue. Dialogue au sein de la famille chrétienne, et aussi entre les chrétiens et la société, dans l'esprit des Etats généraux du christianisme organisés par La Vie qui ont eu lieu à Strasbourg, les 12, 13 et 14 octobre dernier. N'hésitez pas à débattre des sujets qui vous tiennent à coeur, à l'aide du module de réactions en fin d'article. Quel bilan tirer de la « Manif pour tous » ? Après le refus de l'Elysée de recevoir les manifestants contre le « mariage pour tous », les avis sont partagés. Pour certains, comme Jean-Pierre Denis (directeur de la rédaction de La Vie), les jeux sont faits et le projet de loi passera, quelle que soit la force de l'opposition : « La manifestation du 13 janvier ne changera rien. Faut-il pour autant que les chrétiens opposés au projet renoncent désormais à toute opposition ? De débat, il est par ailleurs toujours question au sein des Eglises. > Florilège : Repos.
A nos lecteurs : dépublication des JT des 13 et 14 janvier Partager De nombreux internautes se sont émus de la disparition de Pluzz et de francetv info des deux éditions du JT de 20 heures du 13 janvier de France 2 et du 12/13 du 14 janvier de France 3. La raison : une journaliste de France 3 qui couvrait le versant politique de la manifestation "anti-mariage pour tous" a été filmée et mise à l'antenne dans des conditions qui justifient la suppression de ces images. Or, pour l'heure, il nous est impossible techniquement d'enlever uniquement la seule séquence litigieuse. Nous sommes donc contraints d'occulter l'ensemble des deux éditions. Afin de ne pas pénaliser les internautes qui voudraient voir ou revoir les deux journaux, nous travaillons à la remise en ligne rapide de ces 2 éditions, après avoir opéré les corrections nécessaires. Mise à jour 20 h 50 : Les journaux sont à nouveau accessibles > Le 20 heures de France 2
Monsieur Hollande, la loi sur le "mariage pour tous" aurait 3 conséquences indésirables François Hollande, ici en octobre 2012, face au défi du mariage pour tous (SIPA) Monsieur le président, Le problème posé par la loi sur le "mariage pour tous" n’est pas le droit des adultes à disposer d’eux-mêmes, mais leur droit à disposer d’un autre — l’enfant. Non pas le couple, mais la filiation. Car le mariage institue la relation entre les deux. Or cette loi aurait trois conséquences. 1. Il n’est pas possible, comme le laissent croire les sondages, de séparer le mariage homosexuel de l’adoption. Ce projet renverse la signification du mariage. Jusqu’ici, le mariage visait à protéger l’enfant, pour lui permettre d’avoir un père et une mère. Ici, on décide qu’un enfant adopté ne sera pas élevé par un père et une mère. Nous connaissons tous des situations où un enfant ne connaît qu’un seul de ses parents biologiques. Certains enfants peuvent surmonter la souffrance subie en raison d’accidents de la vie ; mais a-t-on le droit de la programmer dès le départ ? 1.1. 1.2. 2. 3.
La société : de l'argile entre leurs mains ? Nous sommes en droit de nous interroger sur la stratégie choisie par le gouvernement (et donc François Hollande) sur le projet de loi du mariage/adoption « pour tous ». La prudence, qui aurait pu être la sienne, l’aurait conduit à entreprendre la défense de son projet avec finesse, en cherchant à éviter de fâcher bêtement et vainement ses opposants. Et pourtant, le gouvernement a refusé un débat national sur le mode des états généraux de bioéthique. De nombreux autres évènements évitables ont ensuite continué à jeter de l’huile sur le feu, comme la lettre de Cécile Duflot à Monseigneur Vingt-Trois sur l’accueil des SDF ou Vincent Peillon qui reproche aux établissements scolaires privés d’organiser des débats sur le projet de loi alors que Najat Vallaud-Belkacem ne se gêne guère pour en faire la promotion dans un établissement public. Cette attitude du gouvernement exacerbe les passions et incite même des personnes pas forcément convaincues à l’origine à rejoindre l’opposition.
Le temps des mufles oyons clair : le spectacle que nous donne aujourd'hui l'Assemblée nationale est consternant. Injures, ricanements, attaques personnelles, etc., le débat sur le mariage gay libère - dans les deux camps - des torrents d'invectives. Il en va de même, ces temps-ci, sur la scène médiatique. Je pense à l'incontinence langagière du milliardaire « de gauche » Pierre Bergé. Dans les médias, pas une semaine ne passe sans que surgisse une grosse « bagarre » de mots. Au sujet du mariage gay, ce vide relatif des idées n'est pas surprenant. Message implicite : « Je ne sais plus trop quoi penser de la vie, de la politique, du néolibéralisme ou de l'avenir du mariage, alors je cogne ! Je garde en tête un ancien travail qui m'avait amené à découvrir les réflexions du grand sociologue allemand Georg Simmel (1858-1918). Tôt ou tard, la violence pure et simple finit par surgir de ce flou. Jean-Claude Guillebaud
Ouvrez la cage aux phobes ! La cage aux phobes1 est ouverte. Mais à la différence de la cage aux oiseaux devant laquelle Pierre Perret chantait en 1971 un air assez niais, il ne s’agit plus de libérer personne, mais d’enfermer tout le monde. Pas de question, sinon : homophobe ! La question du « mariage pour tous » vous turlupine ? C’est que vous êtes homophobe. Mais la logique n’a rien à voir avec ces histoires-là. Pour ma part, j’ai choisi mon camp. Lorsque, dans l’espace public, on commence à raisonner en terme de « phobies », c’est l’esprit critique qui se défait et la raison qui rend les armes. Il y a d’excellentes raisons de défendre le mariage pour tous. Les anthropologues de papier Si l’on oublie cela, alors on s’adonne à ce petit péché de l’histoire française qui consiste à s’organiser, à chaque nouvelle lune, une nouvelle guerre de religions… Aujourd’hui, c’est à cela que l’on assiste. Ah, le principe d’égalité… Cambacérès : une leçon de politique Cambacérès était homosexuel.
Non à un monde sans sexes ! LE MONDE | • Mis à jour le | Par Monette Vacquin, psychanalyste, auteur de "Main basse sur les vivants" et Jean-Pierre Winter, psychanalyste, auteur d'"Homoparenté" Les mots de père et mère vont être supprimés du code civil. Ces deux mots, qui condensent toutes les différences, puisque porteurs à la fois de celle des sexes et de celle des générations, vont disparaître de ce qui codifie notre identité. Il faudrait être sourd pour ne pas entendre le souffle juvénile qui parcourt tout cela. Le coup de balai idéologique capable de renverser des siècles d'usage et de supprimer les mots auxquels nous devons la transmission de la vie doit s'appuyer sur des ambivalences inconscientes bien archaïques, et largement partagées, pour avoir la moindre chance de s'imposer et… de bientôt faire la loi. Cette violence, déflagratrice, n'est bien sûr pas seulement le fait d'une minorité d'homosexuels demandeurs du mariage. Politiquement correct : le discours doit être poli, sans aucun tranchant.
Mariage homosexuel : la manipulation des médias L'intensité du lavage de cerveau sur les ondes traduit toujours le degré de panique des "élites" médiatiques. Sur le mariage pour tous, rien ne nous aura été épargné : sur Europe 1 vendredi à 7 heures un conseiller municipal parisien vociférant contre Frigide Barjot dont la réponse, inaudible, se perdait dans le brouhaha, puis un prêtre catholique, interviewé pendant dix minutes pour expliquer son engagement en faveur de la réforme. Le soir au 20 heures de TF1, en guise d’illustration du contexte de la manifestation de dimanche, un reportage de dix minutes consacré à la détresse d’adolescents victimes de l’homophobie et de l’intolérance de leurs parents. Un phénomène analogue est en cours, notamment sur la question du droit à l’adoption et à la PMA, si l’on en juge par la courbe des enquêtes d’opinion.
Club du Châtelet Mariage gay. Une tribune libre du directeur de France Bleu Maine « Je suis gay. D’aussi loin qu’il m’en souvienne, cela n’a jamais été un choix. Cela l’eut-il été, il n’est pas inconcevable d’imaginer que j’aurais choisi l’hétérosexualité. Mon choix n’aurait certainement pas été motivé par l’idée que l’homosexualité serait "un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral" (Jean-Paul II) mais bien plutôt par le constat objectif et irréfutable que la loi accordait un certain nombre de libertés, de droits et d’avantages aux hétérosexuels qu’elle refusait fermement aux homosexuels. Mais, j’insiste, cela n’a jamais été un choix. Pas d’avantage qu’on choisit d’être noir ou blanc, on ne décide pas d’être homosexuel ou hétérosexuel. Précisément, à la lumière de cette évidence, il suffit de remplacer un mot par un autre pour se souvenir qu’il y a seulement 46 ans, il avait fallu une décision de la Cour Suprême des États-Unis pour que l’interdiction du mariage entre noirs et blancs soit considérée inconstitutionnelle (le fameux arrêt Loving v.
L'enfant bientôt privé de "père et mère" ? S'il était adopté, ce projet gouvernemental ouvrirait le mariage et l'adoption à tous ; cela validerait qu'un enfant pourrait de droit n'avoir jamais son père et sa mère. Bien sûr, il y a déjà des enfants confrontés à cette situation, enfant d'une femme (plus rarement un homme) ayant adopté seule, enfant né par l'insémination artificielle d'une femme seule, etc. La question intime de cet enfant est sa crainte de n'avoir pas mérité d'avoir père et mère comme les autres enfants. Il en ressent une mésestime de lui-même, celle que l'on rencontre aussi chez l'enfant abandonné et que vise alors à soulager son adoption par un père et une mère d'adoption. Cela aide alors l'enfant à ne pas s'imputer sa situation familiale qu'il sait atypique mais qui surtout ne lui offre pas la gratification de venir comme le fruit d'une union père et mère. Mais il y a plus grave.