En réponse à l'article "santé des femmes" Suite à la publication de l'entretien avec Odile Buisson sur la santé des femmes, nous proposons à ceux ou celles qui le souhaitent de s'exprimer pour manifester leur accord ou leur désaccord. N'hésitez pas à envoyer vos réactions (nous vous remercions d'être synthétiques), nous les publierons aussi rapidement que possible. Il va de soi que ces réponses n'engagent que ceux qui les ont écrites. Nous tenons à rappeler que nous avons ouvert nos colonnes au Dr Odile Buisson car nous partageons sa préoccupation de sauvegarde d'un service public de santé de qualité, au service des patient(e)s et des citoyen(ne)s. Cliquez ici pour trouver les liens des réponses de ceux qui ont préféré publier leur réaction sur leur site ou sur leur blog. "Commencez par faire le ménage dans ce qui ne va pas chez les gynécos mais ne dites pas aux femmes ce qui est normal." Odile a le droit d’écrire ce que l’on veut mais désinformer les femmes devrait être contraire à l’éthique d’un médecin. Chantal Voilà... Bonjour,
Odile se contredit (3) Odile Buisson écrit vite ; elle publie le 21 février un livre évoquant la polémique des pilules de 3ème et 4ème génération sortie début janvier. Tellement vite que ses arguments trop rapidement déroulés s'opposent à eux-mêmes. Ainsi cette femme, hospitalisée deux jours au huitième mois de grossesse pour des douleurs inexpliquées sans qu'aucune cause ne soit retrouvée, puis victime d’une grave hémorragie de la délivrance. "Il est toujours étrange de pressentir un danger sans pouvoir l'identifier", explique-t-elle après avoir conseillé à la patiente de se rendre dès les premières contractions dans une maternité "apte à prendre en charge les grossesses à risques". C'est une hystérectomie qui permettra de sauver la mère. Et Odile de conclure, "l'histoire de cette patiente rappelle une vérité : une grossesse apparemment normale ne signifie pas que l'accouchement sera normal. Mais il serait dommage de se limiter à une seule hypothèse. Je l'ai déjà écrit, Odile ratisse large. à suivre... ©Photo
Odile ne connait pas la nuance (2) Le billet précédent se terminait par un pastiche, description volontairement caricaturale de l'accouchement sous péridurale, faisant écho à l'accouchement en maison de naissance narré par Odile Buisson. Le moins que l'on puisse dire est que son propos n'est pas nuancé. Les professionnels de santé soucieux d'une médicalisation raisonnée sont croqués en "extatiques de la matrice", chantres de la douleur, célébrant la nature dans une nouvelle religion. Les catholiques ont pour les guider un nouveau pape ; les femmes ont Odile. Car c'est bien elle qui ose ce curieux parallèle "Que le principe religieux s'appelle Dieu ou nature, c'est au choix et c'est pareil". Pourtant, la catholique enceinte d'un enfant trisomique qui ne désire pas interrompre sa grossesse n'est elle aucunement suspecte de se soumettre à une loi naturelle ou religieuse. Elle s'attarde ensuite sur le décalage entre un projet de naissance très idéalisé et la réalité finale. à suivre... ©Photo Varahi, déesse indienne
Odile nous raconte des histoires (1) Odile Buisson semble faire dans le politiquement correct. Comment s’offusquer qu’un médecin enfourche son blanc destrier pour aller sauver la cause des femmes ? Celles évoquées sont tour à tour indépendantes ou soumises, émues ou indifférentes, informées ou naïves, trop ou mal accompagnées... D'évidence, Odile ratisse large afin que chacune puisse se reconnaître. Son credo, seul le gynécologue peut guider cette inconstante qu’est la femme. Ses bêtes noires avouées ? Ses bêtes noires inavouables, les sages-femmes qui, si elles ne sont jamais directement attaquées - Odile a certainement de très bons conseillers juridiques - sont malmenées en filigrane tout au long des chapitres. Bien plus que la cause des femmes, c'est la cause du pouvoir médical qui l'anime. Un extrait résume parfaitement le propos : La nudité n'a rien d'inhumain, la recherche d'une posture plus favorable à la mécanique obstétricale non plus. Moi aussi je peux tricher avec les mots et manier la caricature... à suivre...
La santé des femmes en danger ? Ma réponse à Odile Buisson Madame Buisson, À l'occasion de votre récente tribune dans "Le Monde", vous soulignez à juste titre que la disparition de la spécialité de gynécologie médicale est préoccupante pour les femmes et pour la société. La politique actuelle de maintenir un numerus clausus extrêmement faible entraîne des difficultés, y compris dans d’autres spécialités comme l’ophtalmologie. De façon générale, notre système de santé occasionne un nombre croissant de préoccupations pour ses usagers et notamment les femmes : difficulté d’accès à l’IVG, disparition des petites maternités de proximité… Manifestation nationale à l'appel de l'intersyndicale des sages-femmes, Paris, le 4 octobre 2011 (MAISONNEUVE/SIPA) Mais il ne me semble pas que la réponse soit de dresser les professionnels médicaux les uns contre les autres. Un(e) professionnel(le) par femme qui accouche Je suis tout à fait surprise par votre constat d’une exhortation faite aux femmes d’accoucher sans péridurale, voire à la maison.
Odile Buisson: La renaissance de l'accouchement douloureux ACCOUCHEMENT - Quand un livre touche à quelques vérités dérangeantes, il déclenche toujours des réactions émotionnelles voire haineuses. Cependant refuser de taire ce que la pensée conformiste interdit de dire a toujours son utilité, ne serait-ce que celle de se soulager du poids difficilement supportable de l'hypocrisie ambiante. Faisant suite à une enquête auprès de 952 femmes (où 15% d'entre elles estiment que leur projet de naissance ou leur choix pour l'accouchement n'a pas été respecté), la sénatrice Muguette Dini, 72 ans, a présenté le 7 février dernier un projet autorisant l'expérimentation des maisons de naissance. Dans certaines maisons de naissance, le refus d'offre de soulagement médical lorsqu'une femme vient à le réclamer pose une interrogation majeure. Pourquoi les débats actuels, au nom d'un ordre physiologique, persistent-ils à occulter la douleur et quelles sont les raisons profondes de cet épais silence? Re-naissance, certes. Et enfin en ce qui concerne les Pays-Bas:
Peut-on encore faire confiance à son gynéco ? « Jeter le discrédit sur la pilule, c'est jeter le discrédit sur toute la contraception » Pourquoi mon gynécologue m’a-t-il prescrit une pilule de troisième génération pendant des années si elle est dangereuse ? » La question revient sans cesse, depuis que le ministère de la Santé a décidé de ne plus rembourser les pilules de troisième génération et de retirer Diane 35 du marché. Les plus jeunes en particulier ont le sentiment qu’on ne leur a pas posé de questions sur leurs antécédents familiaux, qu’on ne leur a pas expliqué les risques. Où sont passés le dialogue, l’écoute ? ELLE. ELLE. ELLE. « Les gynécologues médicaux sont en voie de disparition » ELLE. ELLE. ELLE. « Ça sent la regression à plein nez » ELLE. ELLE. ELLE.
Sage-femme, mon amour Je suis médecin. Généraliste. J'ai déjà raconté à quel point les sages-femmes avaient contribué à ma formation dans le domaine de la périnatalité. Aujourd'hui encore elles comptent énormément pour moi, que ce soit comme collègues de travail à la maternité, ou comme professionnelles m'accompagnant pour mes grossesses et mes accouchements. Alors quand Dix Lunes a mis sur Twitter le lien vers cet article d'Odile Buisson, vous comprendrez aisément que mon sang n'ait fait qu'un tour... Le début de son texte fait un constat, juste au demeurant, celui de la disparition progressive des gynécologues médicaux ; c’est à la fin du troisième paragraphe que sa plume dérape. Son propos est insultant vis-à-vis des sages-femmes, qui bien que de formation différente, sont parfaitement aptes à assurer le suivi d’une femme en bonne santé, et à l’orienter vers un spécialiste si nécessaire. Quant aux généralistes, elle n’en parle même pas, en réponse à sa question "Dès lors, vers qui se tourner ?"