A propos de la carte "Migrants aux portes de l'Europe". Tandis que les lignes « frémissent », l’Histoire elle s’accélère, par Henri Chesnot. Billet invité.
L’Europe est ainsi l’objet d’un nouveau flux migratoire. Ce qui n’est pour qui s’est penché sur son histoire ni nouveau, ni révolutionnaire. L’ampleur est pour l’instant réduite, mais ce qui frappe c’est que ces réfugiés (qui ne sont pas des migrants) prennent tous les risques pour échapper à un pays devenu un enfer. D’après les derniers chiffres, 1 Syrien sur 5 est aujourd’hui un réfugié, déplacé dans les pays limitrophes (et dans des camps où la misère et la violence règnent) ou en route pour l’eldorado européen. De la Syrie aux Balkans, l'été du grand départ - Le Courrier des Balkans. L’été commence, celui du calendrier.
En réalité, cela fait déjà des semaines qu’il fait chaud et que, chaque jour, des milliers de réfugiés syriens, afghans, irakiens, marchent sur les routes de Macédoine, alors que le thermomètre dépasse souvent les 35°. Evzoni, Gevgelia, Kumanovo, Preševo… Ces noms de villes oubliées de la province balkanique sont désormais bien connus à Deir ez-Zor ou à Raqqah, ce sont des étapes sur le long chemin vers l’incertaine terre promise de l’Occident. À quelques jours près, le début de l’été coïncide, cette année, avec celui du ramadan, un mois de jeûne si éprouvant quand les journées sont longues et la chaleur sans pitié. Hier soir, à la mosquée Sinan Tatar Beg de Kumanovo, une bonne centaine de réfugiés partageaient l’iftar, le repas que l’on prend quand le soleil se couche enfin, avant de s’effondrer sur les tapis.
Les plus blessés par la longue marche faisaient soigner leurs plaies à la petite infirmerie de fortune établie auprès de la fontaine. 60 millions de réfugiés : la carte interactive de l'ONU @ONU_fr. En 2015, un migrant meurt toutes les deux heures en moyenne en Méditerranée. Jusqu'au printemps 2015, le drame de Lampedusa d'octobre 2013 – au cours duquel 366 migrants avaient trouvé la mort –, demeurait la plus grande tragédie migratoire de la Méditerranée de ce début du XXIe siècle.
La disparition d'au moins 700 personnes lors du naufrage d'un chalutier, ce week-end, à laquelle s'ajoute celle d'au moins 400 migrants lors d'un autre naufrage le 12 avril, fait craindre une tragédie bien pire encore : « une hécatombe jamais vue en Méditerranée », selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Les principaux naufrages de migrants depuis janvier 2015 (routes Afrique-Europe) (D'après les données du collectif The Migrants Files). 22 000 C'est le nombre de migrants qui seraient morts en tentant de gagner l'Europe depuis 2000, principalement en traversant la Méditerranée, selon les estimations d'un rapport de Organisation internationale pour les migrations sur les mouvements de migration dans le monde, soit une moyenne de 1 500 morts par an.
Union européenne. Immigration : un “Guantanamo de l’Est” en Ukraine. Der Spiegel révèle que Bruxelles paie le prix fort pour empêcher l’entrée sur le territoire de l’UE des candidats à l’immigration qui passent par l’est du continent.
Ils sont maintenus au sein de camps situés à la frontière ukrainienne, dans des conditions de vie jugées inhumaines. L’Union européenne (UE) retient des migrants, principalement originaires d’Afrique et du Moyen-Orient, dans des conditions déplorables et à l’extérieur de ses frontières, en finançant des camps de rétention en Ukraine. C’est ce que révèle une enquête menée par le magazine allemand Der Spiegel et la première chaîne de télévision publique allemande ARD. Cette enquête est notamment ponctuée par le récit du Somalien Hasan Hirsi, qui raconte avoir “vécu l’enfer” en Ukraine pendant près de cinq ans avant d’atteindre l’Allemagne. Sévices Hasan Hirsi a d’abord séjourné dans le camp de Pavschino, dans l’ouest du pays. Une politique coûteuse À voir aussi... Les réfugiés « sont laissés en rade. Environ 16 500 demandeurs d’asile sont entrés en Serbie en 2014, en route vers l’Union européenne.
L’ONG Médecins sans frontières tire la sonnette d’alarme : les conditions d’accueil sont insatisfaisantes et mettent en danger la santé, voire la vie des migrants. Ce n’est guère mieux au sein de l’UE, notamment en Grèce où la situation est « catastrophique ». © Dalibor Danilović Les demandeurs d’asile, réfugiés et migrants qui ont risqué leur vie pour rejoindre l’Europe sont laissés en rade en Serbie, dans des forêts ou des bâtiments abandonnés, sans nourriture ni abri et sous des températures hivernales glaciales. Les équipes de MSF les approvisionnent en produits de première nécessité et leur prodiguent des soins médicaux d’urgence.
Retrouvez notre dossier :Migrations : les Balkans, antichambre de l’Union européenne. Close the camps - Cartographie des camps d'étrangers.