12 oct. 2021 Spirale de l’endettement, encadrement méprisant : un éleveur raconte « sa » coopérative de l’intérieur - Basta! Christophe a ce que l’on appelle une grosse ferme laitière. 240 bovins, dont 100 vaches laitières, deux robots de traite, et une production annuelle de 650 000 litres de lait.
Installé depuis 30 ans dans la ferme où il a passé son enfance, il n’a cessé d’agrandir son troupeau et d’investir. À tort, pense-t-il aujourd’hui. Ses parents « faisaient 600 à 700 litres de lait par jour », soit deux à trois fois moins. « Ils vivaient – modestement – mais ils vivaient. Là, je n’y arrive pas, parce que j’ai contracté trop d’emprunts et que le lait est tellement mal payé.
20-21 sept. 2021 Entre surproduction et baisse des prix, le lait bio est en mauvaise position. « Ça correspond à une baisse de prix de 13 euros par 1 000 litres de lait bio, de 15 euros si l’on y ajoute la baisse de prix précédente.
Soit une diminution de nos revenus de 8 250 euros sur douze mois. » Benoît Collorec ne décolère pas. Installé en Groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) avec son frère à Hanvec (Finistère), converti à l’agriculture biologique il y a un an et demi, il élève 120 vaches sur sa ferme de 200 hectares. Il a signé un contrat avec Sodiaal pour la vente de 750 000 litres de lait par an. Une affaire qui roulait jusqu’à ce que, en août dernier, la coopérative abaisse brutalement son prix d’achat. « On va faire des économies sur tout ce qu’on peut et repousser les investissements.
Agriculture. Dans les campagnes, le grand licenciement. Dans la stabulation où subsiste encore un peu de paille, on n’entend plus le bruit métallique des cornadis qui claquent quand les chèvres y passent la tête pour attraper le fourrage que Thierry (1) leur donnait chaque jour.
Depuis 2016, l’agriculteur a été contraint de vendre ses animaux, faute de pouvoir dégager un revenu suffisant de la vente du lait. « Pourtant, le lait de chèvre est payé plus cher que le lait de vache. La coopérative m’en donnait 50 centimes d’euro le litre au lieu de 30. » Ça n’a pas suffi. Les coûts de production, qui montent en flèche, ont dépassé le produit de la vente. Après s’être installé en 1996 à la suite de ses parents, c’est à contrecœur que Thierry a dû vendre ses bêtes. « J’aimais mon métier », lâche-t-il le cœur plus serré qu’il ne veut le laisser paraître. Sans forcément s’en rendre compte, noyé dans le travail quotidien rythmé par la traite deux fois par jour, les choses vont vite.
. « Il s’agit d’un hold-up sur la valeur ajoutée » Crise de l'élevage, une crise qui dure avec de lourdes conséquences, pourquoi. Les conséquences de cette situation, totalement injustifiée, sont très graves pour les producteurs placés dans une insécurité insupportable pour leur appareil de production et pour leur famille ; beaucoup se trouvent en « situation de nécessité »…, physiquement et psychologiquement épuisés.
Il en résulte de nombreux arrêts de la production laitière qui menacent une production essentielle : le rythme d’arrêt de la production est le double de celui des années précédentes : 10 % au lieu de 5 % alors que le nombre d’éleveurs laitiers a déjà fortement diminué depuis 10 ans, passant de 100 000 à 60 000.Il s’agit donc d’une crise pour les éleveurs, mais aussi une perte accélérée d’une agriculture diversifiée et nombreuse, une telle crise ne pouvant que conduire à davantage de concentration et d’artificialisation, malgré le développement rapide depuis 2015 de la production en bio. Crise du lait : Le plus terrible, on avait raison - 04/09/2016. Les producteurs de lait devant Lactalis : « On veut être payés pour notre travail » Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Julien Lemaignen Sur un tronçon de la quatre-voies bloquée, assis autour d’une table de jardin à l’ombre des roues énormes des tracteurs, Jean-Jacques et une dizaine de ses collègues, producteurs de lait, ont improvisé un barbecue. « Voilà l’empire qu’on a construit », dit avec une pointe d’amertume l’agriculteur de 42 ans (il ne souhaite pas donner son nom de famille), en tendant le bras vers le siège tout de verre de Lactalis, le numéro un mondial du secteur.
C’est ici, à Laval, que plus d’un millier d’éleveurs de vaches laitières de six départements (Mayenne, Orne, Sarthe, Maine-et-Loire, Manche et Ille-et-Vilaine) se sont rassemblés avec leurs tracteurs, lundi 27 juillet, pour réclamer une hausse des prix du lait. Les cortèges se sont formés le matin, vers 9 heures, et ont convergé vers ce site hautement symbolique pour les producteurs. Lire (en édition abonnés) : Après la crise de la viande, celle du lait. La face cachée de l’industrie laitière : un coût de 7,1 milliards d’euros pour la société.
En France, les produits laitiers sont partout.
Ils façonnent les territoires, du bocage normand aux alpages de Savoie, en passant par les causses du Massif Central et les estives des Pyrénées. Ils s’imposent dans les rayons des grandes surfaces : lait, yaourts, fromages, crème fraîche s’offrent en grande variété au caddie du consommateur. C’est que les Français en raffolent. Ils sont les champions européens de la consommation de beurre (près de 8 kg par habitant et par an) et les vice-champions de la dégustation de fromages (près de 24 kg/hab/an) ! Et les euros coulent à flot : les produits laitiers ont généré 25,5 milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2012.
En plus de la richesse qu’ils créent, les produits laitiers sont parés de toutes les vertus. Un coût ignoré par le monde économique : 7,1 milliards d’euros Et pourtant. Crise du lait - La Conf' aux côtés des éleveurs. Nuit de la détresse chez les éleveurs. Une situation explosive obéissant à des causes convergentes sur fond de spéculation à la hausse ou à la baisse sur les denrées alimentaires est en passe de dégrader de manière durable la situation économique et financière de nombreuses exploitations agricoles françaises spécialisées dans la production de lait, de viande bovine et porcine, voire ovine dans un cours laps de temps.
Pour comprendre de quoi il retourne, il faut savoir que les prix payés aux éleveurs de bovins et de porcs ne couvrent plus les coûts de production depuis plusieurs mois. Ces derniers mois aussi, le prix moyen du lait est tombé à 300€ la tonne. Ce qui ne permet pas de gagner sa vie en travaillant durement dans un métier où il faut traire les vaches deux fois par jour et 365 jours par an. La canicule devient un facteur aggravant pour les éleveurs avec au moins trois conséquences négatives cumulées.