Pourquoi il faut défendre le français contre le franglais. En passant notamment par les nouvelles technologies et internet, l'anglais est parti à la conquête du monde des langues, du français notamment, qu'il colonise à grands coups de "business", "fake news" et autres...
"podcast". Michel Feltin-Palas s'en offusque, comme nombre de combattants de la langue qui résistent à la vague en s'efforçant de trouver des alternatives crédibles aux mots de franglais qui peuplent désormais notre quotidien. Et, au nom de la diversité, en profite pour défendre "les" langues françaises. Écoutez-le. LIRE AUSSI >> Les Géo-Trouvetou du dico Les questions que nous avons posées à Michel Feltin-Palas. Au bureau, comment feindre l’urgence professionnelle ? Amputer les mots pour former des phrases plus courtes est une bonne manière de signifier que vous êtes hyperdébordé.
Ce langage, largement partagé par vos collègues, a de nombreux avantages, en dehors du fait de gagner du temps. LE MONDE | 23.04.2018 à 09h50 • Mis à jour le 23.04.2018 à 12h29 | Par Nicolas Santolaria. Parlez-vous Pic speech ? - La nouvelle langue des générations Y et Z - Editions Kawa - L'Éditeur différent ! A l’instar du « Monsieur Jourdain » de Molière qui faisait de la prose sans le savoir, les générations Y et Z défrichent et inventent une langue du quotidien dans laquelle l’image est le vecteur central de leurs échanges et qui s'exprime sur Instagram, Snapchat, Vine et Tumblr.
Il leur fallait une langue maternelle générationnelle qui leur ressemble. Le « pic speech » s’est imposé à eux. Expression du métissage culturel, de leurs visions joyeuses et sarcastiques sur le monde et également de leurs valeurs, ce mode communicationnel via l’image est surtout une langue d’engagements identitaires où l’émotion est le moteur créatif. Cet ouvrage propose une grille de lecture pour mieux appréhender cette nouvelle forme d’expression qui influence déjà notre manière de communiquer.
Do you pic speech ? - NEON. De toute façon, les jeunes ne savent plus écrire » (la voisine). « Ils passent leur vie à faire des photos » (la boulangère). « Le selfie est la ruine narcissique de l’âme » (le cousin de la Sorbonne, qui poste ses poèmes morbides et intimes sur Facebook). « Tu pourrais prendre le temps de répondre proprement, quand même » (ta mère)… C’est bien connu, lorsqu’elles communiquent entre elles, les nouvelles générations sont incapables de s’exprimer correctement.
Dans les années 1980, l’usage du verlan, qui commence à se répandre chez les jeunes, agace les parents, exclus de ce code. Aujourd’hui, c’est contre ces milliards d’images dont nous abreuvons la Toile, nos potes ou nos collègues, qu’ils s’élèvent. Et pourtant. Le gif montrant des vieilles faisant un doigt d’honneur envoyé par ma chef (en réponse à un mail où je lui indiquais par un efficace « old » que son information était datée) a suffi à me faire passer le message. L'appauvrissement du français est en marche. «Calendos», «guincher», «radiner»...
Tous ces mots, jadis présents dans nos conversations ont disparu du langage de nos adolescents. Claude Duneton (1935-2012) notait ce rétrécissement de notre champ lexical il y a quelques années dans une chronique. La voici. Victor Hugo : « une langue ne se fixe pas » Les lycéens apprennent peut-être encore que la préface de « Cromwell » est un manifeste fondateur du théâtre romantique.
Mais c’est aussi, de la part du père Hugo, un manifeste sur la langue que feraient bien de relire les tenants d’une langue prétendument fixée — et donc morte, à l’opposé donc des convictions de notre cher « Totor ». [...] Au demeurant, prosateur ou versificateur, le premier, l’indispensable mérite d’un écrivain dramatique, c’est la correction. Non cette correction toute de surface, qualité ou défaut de l’école descriptive, qui fait de Lhomond et de Restaut les deux ailes de son Pégase [1] ; mais cette correction intime, profonde, raisonnée, qui s’est pénétrée du génie d’un idiome, qui en a sondé les racines, fouillé les étymologies ; toujours libre, parce qu’elle est sûre de son fait, et qu’elle va toujours d’accord avec la logique de la langue. Notre Dame la grammaire mène l’autre aux lisières ; celle-ci tient en laisse la grammaire.
Victor HUGO, préface de Cromwell. Michel Zink : «Le français risque de devenir une langue morte comme le latin» Professeur au Collège de France et secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, il appelle écrivains et professeurs à prendre soin du français menacé de se fragmenter en différents dialectes.
Michel Zink a participé à un ouvrage collectif, Le Bon air latin (Fayard), dans lequel une quinzaine de personnalités expliquent pourquoi il est vital de connaître sa langue intimement et sur le bout des doigts. La langue française va-t-elle disparaître? De quel amour blessée: Réflexions sur la langue française de Alain Borer Acheter ce livre Dans cet ouvrage empreint d’érudition, Alain Borer prend la défense de la langue française et entend réhabiliter le «projet» –aujourd’hui désavoué par ses locuteurs– qui fut le sien pendant plusieurs siècles.
La langue Francaise. Passions et polémiques.