Définitions d’archivistique. En préparant mon intervention au prochain colloque du GIRA (Groupe interdisciplinaire de recherche en archivistique) le 30 novembre 2018 à Montréal, sur le thème « État, conditions et diffusion de la recherche en archivistique », j’ai « révisé » les définitions du mot archivistique (archival science en anglais).
Voici, à toutes fins utiles, la liste de ces définitions, dans l’ordre de longueur des définitions (la source est mentionnée à la suite de la définition). Science des archives. Dictionnaire Larousse Science de la gestion des archives. Direction des Archives de France, Pratique archivistique française (1993) A systematic body of knowledge that supports the practice of appraising, acquiring, authenticating, preserving, and providing access to recorded materials. Pearce-Moses, Richard. Science qui étudie les principes et les méthodes appliquées à la collecte, au traitement, à la conservation, à la communication et à la mise en valeur des documents. Wikipedia anglais XXe siècle.
Wikipédia. Dix sens du mot archive(s) Chacun peut constater la polysémie du mot archives, entre le point de vue des informaticiens, celui des archivistes, celui des juristes, celui des historiens, celui du quotidien, entre le support papier et les données numériques, entre les exploitations historiques et artistiques de cette matière informationnelle multiforme.
En marge de diverses lectures et écritures archivistiques, j’ai mis à jour la liste de ces acceptions ou significations à laquelle je me suis déjà attelée plusieurs fois à la fin du dernier siècle. Je distingue ici dix acceptions auxquelles j’accroche un qualificatif plutôt qu’un numéro. Archives millénaires A tout seigneur, tout honneur, je commence par les archives que je qualifie de « millénaires », c’est-à-dire celles qui existent depuis l’Antiquité, depuis l’invention de l’écriture, et dont la définition est restée assez stable au cours des siècles.
Ces archives millénaires présentent trois caractéristiques: Ma relation aux archives en quelques mots-clés. Les étudiants du Master « Gestion des archives et de l’archivage » de l’université Saint-Quentin-en-Yvelines ont organisé le 19 novembre dernier un échange de vues entre Patrick Boucheron et moi-même autour des archives, de ce qu’elles sont, de ce qu’elles pourraient être, de ce qui est « essentiel » … En introduction, les étudiants nous ont posé la question de notre relation aux archives et de l’évolution de cette relation au long de notre vie professionnelle.
Je ne m’étais jamais posée cette question et elle a fait remonter divers souvenirs de mes études et de mes premières années d’exercice comme archiviste départementale. Voici la synthèse de mes réflexions au travers de quelques mots-clés. Pour commencer, j’ai fait mes études à l’école des chartes un peu par hasard. Le récolement. Récolement est un terme classique et toujours courant du vocabulaire archivistique.
On peut toutefois constater un glissement de sens de récolement vers inventaire. Les deux notions doivent être distinguées, surtout en archivistique. Voici, dans l’ordre chronologique quelques définitions tirées de publications institutionnelles: Le procès-verbal de récolement. L’instrument de recherche le plus sommaire, mais le premier à établir, est le procès-verbal de récolement, auquel est astreint tout directeur de service d’archives lors de son entrée en fonction, ou à la suite de remaniements importants survenus lors du déménagement des collections.
Le procès-verbal de récolement est le tableau descriptif du contenu du service d’archives. – Pratique archivistique française (1993), p 154 Récolement. Récolement. Récolement permanent. Manifeste de diplomatique, by Georges Tessier. Je ne me lasse pas de relire le chapitre « La diplomatique » dans L’histoire et ses méthodes, 11e volume de L’Encyclopédie de la Pléiade publiée par Gallimard sous la direction de Raymond Queneau il y a près de soixante ans.
Ce 11e volume a été publié sous la direction de Charles Samaran et le chapitre diplomatique (pp 633-676) est signé de Georges Tessier, professeur de diplomatique à l’Ecole des chartes de 1930 à 1961, date de sa retraite (j’étais née, mais pas depuis très longtemps). Je trouve le discours de Georges Tessier d’une modernité étonnante, à la fois réconfortante (ses arguments pour le futur de la diplomatique) et attristante (soixante après ce texte, la diplomatique est toujours vue comme » une science auxiliaire de l’histoire qui étudie la structure, la classification, la valeur, la tradition et l’authenticité des documents officiels » ainsi qu’on peut le lire sur Wikipédia – et si Wikipédia le dit…).
Origine et finalité Qui dit critique dit jugement. Les Archives, fruit du Hasard et de la Providence. Hasard et Providence.
Cela sonne comme un roman de Jane Austen dans le décor de l’Angleterre du XIXe siècle avec un panel de caractères et de comportements humains… Mais il n’est pas question ici de littérature. Le hasard et la providence sont la réponse que j’ai finalement trouvée à une question je me pose depuis longtemps : quel est le facteur majoritaire dans la constitution des fonds d’archives tels qu’ils se présentent à l’utilisateur, chercheur ou citoyen ?
Autrement dit, qu’est-ce qui fait que les archives conservées dans les services d’archives sont ce qu’elles sont et pas autre chose ? Car il est évident que les fonds d’archives (un fonds d’archives étant défini comme la production documentaire d’une administration ou d’une entreprise conservée à titre de preuve et de mémoire) pourraient être autres que ce qu’ils sont, avec certaines archives en moins et d’autres en plus. La Perspective du Continuum des archives illustré par l’exemple d’un document personnel.