On va faire Cours #1 : Les Templiers [Les clichés de l'Histoire au cinéma] La princesse de Montpensier (film 2010) - Drame. Furiosa Road (Mad Max Fury Road de George Miller) - alphaville60.overblog.com. Au nom du héros, le titre du nouveau Mad Max ajoute celui de Fury Road. Cette route est celle qu'emprunte le camion d'Imperator Furiosa (Charlize Theron), guerrière qui se révolte contre la tyrannie d'Immortan Joe en enlevant ses épouses, retenues dans la Citadelle pour lui assurer une descendance. De Furiosa à la Fury Road, la voie semble toute tracée et film travaille d'abord à convertir la fureur en mouvement. Ce mouvement emporte avec lui tout le folklore des précédents Mad Max : le camion de Furiosa est suivi d'un impressionnant cortège de guerriers hystériques (les Warboys) pilotant des voitures monstrueuses.
Mais arrivé à mi-chemin de Fury Road, l'énergie qui traverse le film semble se demander où elle va : l'utopie visée (elle s'appelle le Pays vert) n'existant pas, le camion fait demi-tour et revient vers la Citadelle pour instaurer un ordre nouveau. Ce monde de femmes, le film en donne une autre représentation lorsque Furiosa retrouve sa patrie, le Pays des mille mères.
Petite entreprise (Night Call de Dan Gilroy) - alphaville60.overblog.com. Extrait d'une conversation entre Lou Bloom (Jack Gyllenhaal) et Nina (Rene Russo) dans Night Call : - Je t'apporte des images fraîches d'une fusillade. Trois morts. La scène se passe dans une jolie villa avec baies vitrées comme on en voit beaucoup dans les banlieues résidentielles de L.A.
Parfait pour un « Breaking news ». - Combien tu veux ? - 1500 dollars. - 300, c'est ce que tu m'as donné la dernière fois pour les images de l'accident du camion. - Il y avait beaucoup plus de morts. - 1500, dernier prix. L'esprit de Night Call peut se résumer à cette scène de négociation, que je cite de mémoire. Pauvre spectacle dans la mesure où les transactions qui se réalisent autour des images d'accidents et de meurtres semblent dater d'un autre âge, d'une époque où la télévision pouvait encore captiver les foules. Cet anachronisme pourrait avoir son charme si Night Call n'était, par ailleurs, si clinquant et si scolairement tourné vers l'exécution d'une recette qui a déjà fonctionné avec Drive. Sans rancune (L'Incomprise d'Asia Argento) - alphaville60.overblog.com. "Sans rancune au reste, et bonsoir. " Mme de Staël, Lettres de jeunesse. Il y a dans L'Incomprise une scène magnifique où la petite Aria, qui n'a plus de maison, rencontre dans la nuit romaine des punks gothiques.
Ces personnages irréels (qui rappellent vaguement Flamingo et sa bande dans Twixt) accueillent la petite fille dans leur cercle, ils la font fumer, on voit ensuite la tête d'Aria posée sur les genoux de l'un d'eux, on lui caresse le front. Aria a besoin de caresses, c'est ce qu'elle demande à son chat, Dac, c'est aussi ce qu'elle écrit dans sa rédaction d'école : elle voudrait que son chat lui donne toutes les caresses qu'elle ne recevra jamais. Un film qui demande tant de douceur mérite notre plus grande bienveillance. Ce chat a la présence magique d'un fétiche, il n'a rien à voir avec les animaux diaboliques que l'on trouve dans les films de Dario Argento (lequel a d'ailleurs signé une adaptation assez catastrophique du Chat noir de Poe).
Tête à l'envers (Wake in Fright de Ted Kotcheff) - alphaville60.overblog.com. Le premier plan de Wake in Fright, un plan de grand ensemble, plante le décor d'une école primaire perdue au milieu du désert australien. C'est le dernier jour d'école et John Grant, l'instituteur, a le projet de rejoindre sa femme, qui l'attend à Sydney. Mais Grant décide de s'arrêter en route dans une ancienne cité minière: Bundanyabba. Argument classique de film d'horreur que celui du mauvais détour : pourtant, ce n'est pas selon cette logique connue - et finalement très confortable - que s'organise le récit de Wake in Fright. Si le séjour de Grant à Bundanyabba s'éternise, c'est parce que la ville et ses habitants ont quelque chose à lui offrir : non seulement une régression vers les plus bas instincts (régression indiquée par le massacre de kangourous, dans une scène de chasse inoubliable, dont je vais reparler) mais aussi, et c’est sans doute le plus important, une révélation érotique.
Post-scriptum 1: T.Rex fan club (notes sur Dallas Buyers Club) - alphaville60.overblog.com. Jusqu'à la fin du mois de décembre, je publierai de façon régulière de courts textes où il sera question essentiellement de musiques de film, ou de la musique dans les films de 2014. Cette mini-série, intitulée Post-scriptum, commence aujourd'hui avec Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée. Mais, grâce à la musique, le film parvient à sortir de ses rails ; c'est ce qui m'a frappé à la seconde vision Dallas Buyers Club : lorsqu'on voit Rayon, le travesti incarné par Jared Leto, tapisser les murs du Buyers Club de posters de Marc Bolan, l'esprit du glam s'invite dans le film et fait vibrer quelque chose d'inattendu et de juste, loin de toute performance.
Le choix de T.Rex s'avère excellent pour caractériser ce personnage de travesti éblouissant (c'est le sens premier du mot "glamourous") qui semble vivre encore dans les années 70, alors que le film commence au milieu des années 80. Post-scriptum 3: le Black Album des Beatles dans Boyhood de Richard Linklater - alphaville60.overblog.com. Composée essentiellement de tubes pop des années 2000 (de Yellow de Coldplay à Deep Blue d'Arcade Fire), la bande originale de Boyhood est l'exacte antithèse de celle de Saint Laurent: aucun désir ici de se distinguer par l'élégance de son goût, mais plutôt une volonté - à la fois modeste et généreuse - de saisir par la musique un temps impersonnel et collectif qui est précisément celui des chansons qui passent à la radio, vieux tubes que l'on réécoute dans une voiture (Band on the run des Wings) ou musique de fond qui accompagne une partie de bowling (Try again d'Aaliyah).
Les chansons de Boyhood ne donnent jamais l'impression de surplomber le film, elles traversent l'existence de Mason comme elles ont simplement traversé la nôtre: ce n'est qu'après-coup que l'on recollera les morceaux, comprenant quel moment important la chanson a emporté avec elle (1). Quel titre peut alors mieux résumer l'esprit de Boyhood que Band on the run des Wings? Post-scriptum 2: "Monsieur Saint Laurent a mis sa musique" (notes sur Saint Laurent de Bertrand Bonello) - alphaville60.overblog.com. Alors que les petites mains de l'atelier de la rue de Spontini commencent à s'activer, Monsieur Saint Laurent est enfermé dans son bureau, où il écoute Jean-Sébastien Bach. Résonnent dans l'atelier les premières notes de Matthäus Passion, une couturière s'exclame : « Tiens, Monsieur Saint Laurent a mis sa musique ».
Lorsque son assistante vient ensuite le déranger pour lui parler de l'agenda très chargé des commandes, Monsieur Saint Laurent répond : « Soyez gentille, laissez-moi écouter la musique ». La b.o de Saint Laurent est partagée entre des standards de l'opéra (La Tosca de Puccini par Maria Callas ; l'air du froid du King Arthur de Purcell) et la soul des années 70 (Frankie Vallie & The Four Seasons, Lee Fields & the Expressions, Patti Austin). La formule musicale de L'Apollonide, où les titres de Lee Moses voisinaient avec un concerto de Mozart, est donc reprise à l'identique.