Les devoirs, un impératif catégorique? On pourrait le croire à voir la pratique des ‘’devoirs’’ à la maison perdurer dans l’enseignement primaire, alors que des décisions ministérielles l’ont en principe interdit, et depuis longtemps.
La circulaire du 29 décembre 1956 a en effet édicté « la suppression des devoirs à la maison ou en étude », avec des attendus significatifs qui restent très actuels: « Six heures de classe bien employées constituent un maximum au-delà duquel un supplément de travail ne peut qu’apporter une fatigue préjudiciable à la santé physique et à l’équilibre nerveux des enfants. Enfin, le travail écrit, fait hors de la classe, hors de la présence du maître et dans des conditions matérielles et psychologiques souvent mauvaises, ne présente qu’un intérêt éducatif limité. En conséquence, aucun devoir écrit ne sera demandé aux élèves hors de la classe. Philippe Meirieu: Le travail à la maison: question pédagogique, question sociale, question politique. La question des devoirs à la maison est, comme on vient de le voir après l'appel lancé par la FCPE avec un mouvement pédagogique, extrêmement sensible.
Elle suscite plus que de l'intérêt : de véritables passions. C'est qu'elle est touche, tout à la fois, à l'institution scolaire - par définition distanciée des intérêts individuels - et à la famille - bien légitimement préoccupée de l'avenir singulier de ses propres enfants. Elle articule une dimension publique - celle d'une école pour toutes et tous - et une dimension privée - celle de la construction par chaque enfant, avec ses parents, de sa trajectoire personnelle. Elle interroge le rôle respectif des enseignants - transmettre démocratiquement des savoirs - et celui des parents - accompagner particulièrement leurs enfants et veiller sur leur avenir... Devoirs : Avoir les bons diagnostics. Par Jean-Louis Auduc Pour Jean-Louis Auduc, poser la question des devoirs évite de poser celle des inégalités de genre dans les apprentissages.
Je suis toujours gêné par les à peu-près qui loin de faciliter la discussion et la résolution des problèmes, les obscurcissent et souvent empêchent de trouver des solutions efficaces. Deux illustrations très récentes viennent d’être données de ces débats piégés ou piégeants. Elles concernent les devoirs à la maison et le décrochage scolaire….. Vouloir lutter contre le décrochage scolaire est un défi important et indispensable, mais pourquoi le présenter comme si le public concerné n’avait pas pour caractéristique d’être un public très majoritairement masculin. Vidéo : « Faire ses devoirs » : famille, école, intervenants... qui fait quoi ? Éléments théoriques. Devoirs : Réorienter l’école, pour ne plus désorienter les parents ? « Nombre de familles, sous l’effet de la circulation des devoirs, transforment leur foyer en une véritable institution de sous-traitance pédagogique ».
La phrase pourrait valoir provocation, adressée aux enseignants largement persuadés que les parents, trop souvent démissionnaires, s’éloignent des réquisits du travail scolaire. Pourtant, Séverine Kakpo est allée voir de près. On pourra lui opposer qu’elle n’a pas vu ces familles auxquelles on pense. Mais on pourra aussi lui savoir gré d’avoir été enquêter sur le terrain, base d’un travail de thèse largement salué pour son exigence. Il faut dire qu’elle a été à bonne école avec Patrick Rayou, avec qui elle a contribué à « Faire ses devoirs ». Le constat de Séverine Kakpo est assez direct : non seulement les parents ne démissionnent pas, mais il s’investissent.
Prenons l’exemple d’une élève qui a du mal à comprendre le texte qu’il a à lire à la maison. ETUDE 2013 "QUAND L'ECOLE RENTRE A LA MAISON" - FAPEO. Les devoirs du soir ou le cauchemar des familles. Cris, pleurs, menaces, bouderies, cahiers qui volent à travers la pièce, privations, punitions, et parfois paires de claques...
Combien de soirées gâchées par les disputes autour de ces fameux devoirs, combien de scènes de ménage entre les parents en découlent quelques fois, combien d'accès de colère, d'angoisse et de culpabilité sont générés par ce rituel du soir dans les familles françaises ? C'est un fait de société que les devoirs - très innocemment donnés par des enseignants qui souhaitent que les élèves gagnent en compétences et en confiance en soi, en s'appropriant les sujets abordés dans la journée - tournent hélas trop souvent au conflit dévastateur entre les parents et les enfants.
D'autant plus que les enseignants, pour beaucoup et voulant bien faire, ont le réflexe malheureux de s'adresser aux parents lorsqu'un élève ne fait pas ses devoirs, méconnaissant sans doute les dégâts relationnels qu'ils provoquent. "Va faire tes devoirs!"... Dimanche 1 juin 2014 7 01 /06 /Juin /2014 08:52 En réponse à cet article déjà ancien de L'EXPRESS Bulletin Officiel de l’ Education Nationale No 1, 3 janvier 1957 «Aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe.
Cette prescription a un caractère impératif et les Inspecteurs Départementaux de l’Enseignement du 1er degré sont incités à veiller à son application stricte ». Malgré cette Instruction officielle toujours en vigueur, les devoirs à la maison, oraux et écrits, restent le lot commun de la quasi-totalité des élèves de l’école primaire. D’après une étude de l’ INRP, déjà ancienne (1985) mais toujours d’actualité, quatre constats ont été établis : - 83% des professeurs d’école donnent des devoirs (oraux et écrits), au minimum quatre à cinq fois par semaine, à faire à la maison. 81% des élèves s’en acquittent avec d’autant plus de zèle que leur non exécution n’est pas admise. - C’est souvent leur seul lien avec l’école. DEVOIRS A LA MAISON. Pour en finir (encore) avec les devoirs. En 2012, la Fondation ATD-Quart monde, la FCPE, l’ICEM, le Syndicat de l’Inspection de l’éducation nationale, l’Afev, appuyés par de nombreux chercheurs, lancent une campagne nationale pour réclamer l’abolition (enfin) réelle et définitive des devoirs à la maison (LIEN).
Outre que ceux-ci sont interdits par la loi depuis 1956, le motif invoqué consiste à dire qu’ils ont pour effet d’aggraver les inégalités sociales. Un argument difficilement contestable (ceux qui le défendent savent de quoi ils parlent). Et, qui plus est, incontournable. Rédhibitoire, en tant qu’il contredit l’objectif prioritaire assigné à l’école par la nation qui la finance en même temps qu’elle définit sa fonction et ses règles. Or, que reste-t-il aujourd’hui de cette revendication? Devant ce nouvel échec, la première question qui vient à l’esprit est celle de savoir qui au juste incite (ou contraint) tant d’enseignants de l’école élémentaire et du collège à persister dans cette pratique néfaste. J'aime : Devoirs scolaires, le châtiment familial.