Tout va bien se passer. Faut-il céder à l'abattement ? Le climat menace l'ensemble de la planète, les inégalités explosent dans le monde et l'intelligence artificielle veut reléguer l'humanité au rang de subalterne. Pourtant, chez Usbek & Rica on veut rester optimiste. Non, ce n'était pas mieux avant. Avant, c'était la guerre, l'obscurantisme et une espérance de vie de 35 ans. À condition de prendre du recul, les progrès technique, politique et social sont bien là et s'accélèrent plus que jamais. Pas d'angélisme pour autant : notre génération « gafaïsée » a de nombreux défis à relever et doit inventer un nouveau progressisme. Le progrès sur le banc des accusés Est-ce que plus ça va, mieux ça va ? C’est d’ailleurs pour ça que nous avons créé ce journal, pour poser cette question toute bête : est-ce que plus ça va, mieux ça va ? Il y a quelques années, Usbek & Rica publiait une série de petits bouquins dans la collection « Le monde expliqué aux vieux ».
Et si tout allait bien ? Mais il n’y a pas que lui. L'addiction aux selfies reconnue comme une maladie. Il y a trois ans, on nous annonçait que les selfies tuaient plus que les attaques de requin. Ça nous a fait sourire plus qu’autre chose, mais là, on est passé à un autre level. Appelée «selfitis», l’addiction aux selfies vient d’être reconnue comme une véritable maladie mentale.
Considérée comme un trouble du comportement par l’International Journal of Mental Health and Addiction, le selfie, cet « art » qui consiste à tirer son autoportrait avec son téléphone où tout autre objet photographique, a littéralement envahi la planète en l’espace de quelques années. Comme toute tendance, certains plongent la tête la première et n’en reviennent jamais.
Un selfie qui matérialise l’expérience folle que l’on est en train de vivre ou simplement notre fade quotidien. Toujours est-il qu’en 2017, 30 personnes sont mortes de leur narcissisme numérique. Pourtant, ça n’empêche pas des centaines de millions de personnes de prendre chaque jour une photo d’eux pour la publier sur les réseaux. Les repentis de Facebook. Les chiffres donnent le vertige. Facebook revendiquait deux milliards d’utilisateurs actifs en juin dernier, sachant que la population mondiale est de 7,4 milliards d’êtres humains. En France, 25 millions de personnes se connecteraient chaque jour sur la plateforme et remontent leur fil d’actualité. Mais son image commence à pâtir de critiques et d'inquiétudes venant d'anciens hauts cadres du réseau social et même de Barack Obama ! Le côté obscur de Facebook Depuis plusieurs semaines, des voix s’élèvent, et pas n’importe lesquelles : d’anciens cadres de Facebook s’interrogent sur le côté néfaste du réseau social.
Le dernier date d’il y a quelques jours. Je me sens extrêmement coupable. Quelques minutes plus tard, devant la même assemblée, l’ancien vice-président a tout de même nuancé ses propos en indiquant que Facebook faisait "majoritairement du bien dans le monde". En grandissant, nous avons réalisé combien nos responsabilités avaient grandi aussi. Critique de l’économie de l’attention. Derrida philosophe - Google Search. Facebook nous isole de plus en plus des opinions différentes des nôtres. Les réseaux sociaux d'aujourd'hui. Stanley Milgram [1][1] C’est aussi lui, rappelons-le, qui a mis au point une... (Milgram, 1967 ; Travers et Milgram, 1969) a dès les années 1960 mis au point une expérimentation permettant de trouver des éléments de réponse empirique à cette question. Le schéma en est relativement simple. À chaque personne d’une population de départ (100 choisies au hasard dans le Nebraska, 96 à Boston, et 100 sélectionnées parce que possédant des actions, à nouveau dans le Nebraska), on demande d’acheminer par la poste un dossier vers un individu-cible dont certaines de ses caractéristiques sont fournies (son âge, le collège où il a fait ses études, sa ville de résidence près de Boston, le fait qu’il est agent de change, etc.).
Mais elle ne peut envoyer le dossier qu’à une personne qu’elle connaît personnellement. Des travaux plus formels de modélisation avaient précédé cette expérimentation. Ce phénomène n’est d’ailleurs pas dans l’absolu contre-intuitif. Comment images et réseaux sociaux affectent notre cerveau. Temps de lecture: 6 min Lors d’une conférence, en juin dernier, Nicola Mendelsohn, cadre chez Facebook, prédisait que le célèbre réseau social allait devenir 100% vidéo dans les 5 années à venir. «Le texte est en déclin, nous l’observons au fil des ans. Si je devais parier sur l’avenir des réseaux sociaux, je dirais : vidéo, vidéo, vidéo.» Au même moment, un article du New York Times chroniquait le livre d’un groupe de jeunes personnalités –«le Snap Pack»– qui passent leurs soirées à faire des photos dans le but de les partager avec leurs «followers».
Le journaliste explique: «Ce n’est pas pour garder des souvenirs de l’événement qu’ils font des photos et des vidéos pour les publier sur Instagram ou sur Snapchat. L’événement de leur soirée, c’est de faire des photos et des vidéos.» Les images représentent une part de plus en plus importante dans nos modes de communication; elles nous permettent de recevoir l’approbation des autres et de documenter nos expériences. Carr poursuit ainsi:
Les nouvelles technologies favorisent-elles le lien social ? Selon des chercheurs américains, les usagers d'Internet, de réseaux comme Facebook, et de téléphones portables ont des contacts sociaux plus nombreux, plus ouverts et plus diversifiés que ceux qui ignorent les nouvelles technologies. Aux Etats-Unis, 82 % de la population adulte possèdent un téléphone mobile et 77 % utilisent régulièrement Internet. Les internautes américains passent, en moyenne, plus de douze heures par semaine devant leurs ordinateurs, selon un récent sondage du cabinet Forrester. Ces heures passées à faire usage des nouvelles technologies de communication compromettent-elles les relations sociales ? "On a toujours tendance à blâmer d'abord la technologie lorsque l'on assiste à des changements sociaux", lance le professeur Keith Hampton, coauteur d'une étude intitulée "Isolation sociale et nouvelle technologie", parue mercredi 4 novembre.
Ces résultats contredisent une autre étude de juin 2006, sur le même sujet, et qui faisait autorité. Le moi post-moderne. conséquences politiques et économiques d'une mutation. Hier, je vous ai présenté une revue universitaire américaine, The Hedhehog Review. Et le sujet du dernier numéro : « le moi post-moderne ». Il y aurait une mutation anthropologique en cours. L’âge ouvert par le livre (qu’on lit à voix basse dans un espace privé) laisserait la place à l’âge où s’expose en permanence aux regards d’autrui sur les réseaux sociaux. Oui, selon David Bosworth, nous traversons une époque de transition à laquelle serait comparable celle qui s’étend de la Renaissance aux débuts de l’âge classique.
C’est-à-dire que nous nous apprêtons à quitter les rives de la modernité, cette période entamée aux XVI° et XVII° siècles. Sur le plan politique, l’ethos de la modernité faisait s’équilibrer, toujours selon Bosworth, deux personnages emblématiques, deux types humains. Car nos comportements sont profondément influencés par les collectifs au sein desquels nous sommes plongés du fait des réseaux sociaux. Le complot des anticomplotistes, par Frédéric Lordon (Le Monde diplomatique, octobre 2017) Après « réforme », « moderne » et « logiciel » (« en changer »), « complotisme » est en train de devenir le nouvel indice du crétin, le marqueur qui situe immanquablement son homme. Un ordre social de plus en plus révoltant à un nombre croissant de personnes réduit nécessairement ses conservateurs aux procédés les plus grossiers pour tenter d’endiguer une contestation dont le flot ne cesse de monter.
Au demeurant, on sait que cet ordre entre en crise profonde quand, vide d’arguments, il ne trouve plus à opposer que des disqualifications. Comme un premier mouvement de panique, « antisémitisme » a été l’une des plus tôt jetées à la tête de toute critique du capitalisme ou des médias (1). Mais, même pour l’effet de souffle, on ne sort pas d’emblée la bombe atomique s’il s’agit simplement d’éteindre un départ de feu. La paranoïa des puissants Vivant objectivement dans un monde de complots, les hommes de pouvoir développent nécessairement des formes de pensée complotistes. Eli Pariser nous met en garde contre "les bulles de filtres" en ligne. Sexe, Internet & Politique : tout le monde ment, mais Google sait. Tout le monde ment.
Sur Facebook, Instagram, auprès de nos amis, amants, voisins ou cousins, nous tordons, remanions, embellissons nos vies sociales, sexuelles, sportives, familiales, intellectuelles. La vérité est ailleurs… Sur Google. À cette petite boîte blanche accessible d’un clic, l’humanité confie ses questions les plus urgentes, les plus stupides aussi, ou parfois s’épanche, avec la sérénité de ceux qui chuchotent au confessionnal. Si bien qu’en quelques années, les recherches Google sont devenues « la plus grande base de données jamais collectée sur la psyché humaine ». C’est ce que s’attache à démontrer le data scientist Seth Stephens-Davidowitz, passé par Google et Harvard, et qui publie Everybody lies : Big Data, New Data, and What the Internet Can Tell Us About Who We Really Are (Harper Collins, mai 2017).
Usbek & Rica l'a lu pour vous. Les recherches Google sont consternantes. La relève de « Freakonomics » L’outil d’analyse est donc loin d’être anecdotique. Votre visage peut révéler si vous êtes riche ou pauvre. Une étude de l’université de Toronto a trouvé qu’il était possible de prédire le statut socio-économique d’un individu juste en regardant son visage. Mais pour cela, le visage doit être dénué d’expression, car avec un sourire ce serait moins évident… Dans cette recherche qui paraît dans Journal of Personality and Social Psychology, Nicholas Rule et Thora Bjornsdottir ont formé deux groupes d’étudiants : d’un côté ceux dont le revenu familial était inférieur à 60.000 $ par an (environ 40.000 €) et ceux pour qui il était supérieur à 100.000 $ (67.000 €). Les étudiants étaient pris en photo. Un autre groupe de volontaires a regardé les photos et devait dire instinctivement qui semblait riche ou pauvre.
Les participants ont réussi à faire des prédictions avec une réussite que les chercheurs estiment supérieure au simple hasard. Les résultats n’étaient pas affectés par l’origine ethnique ou le sexe. [Fil d'Actu #72] Macron | T411 | La Poste. Les gros gagnants du Loto, symboles de la violence sociale - Egalite et Réconciliation. Aux origines de la Méritocratie. Michael Young, qui forgea le terme de "méritocratie" y voyait un cauchemar à la "1984". Comment ce mot en est-il venu à signifier mobilité sociale et promotion par les compétences ?
L’inventeur du mot "méritocratie" est mort en 2002, désespéré d’avoir été compris de travers. Michael Young, sociologue britannique, c’est de lui qu’il s’agit, aura été l’un des grands intellectuels organiques du Labour. Il est l’auteur du manifeste qui permit aux travaillistes de Clement Attlee de l’emporter, face au conservateur Winston Churchill, en 1945.
Mais si son nom est revenu sur le devant de la scène dans les pays de langue anglaise, ces derniers temps, c’est à cause du livre qu’il a publié en 1958. Ce roman était intitulé L’Ascension de la méritocratie. Et tout d’abord, une précision, le livre de Michael Young, L’Ascension de la Méritocratie, se voulait satirique. Au temps de mon père, écrit Toby Young, la gauche était égalitariste. « La société tend à s’organiser comme un cerveau » | Usbek & Rica. Plus qu’une troisième révolution industrielle ou qu’une crise écologique, l’époque que nous vivons est peut-être celle d’une métamorphose de l’humanité elle-même. À la croisée des neurosciences, de la sociologie et de l’anthropologie, Alain de Vulpian explique, dans son dernier ouvrage Éloge de la métamorphose (Saint-Simon, 2016), que nous pourrions être à l’aube d’un nouveau degré de conscience collective. Rencontre, dans son appartement parisien, avec un sociologue qui observe l’évolution de nos sociétés depuis plus de 60 ans.
Usbek & Rica : Dans votre dernier ouvrage, vous annoncez l’entrée de l’humanité dans une nouvelle grande phase de son histoire. Une société mondiale interconnectée serait en train d’émerger et l’humanité en tant qu’entité serait sur le point de développer une conscience propre. Oui, la société tend à se structurer comme un cerveau. Pour mieux comprendre cette métamorphose en cours, pouvez-vous nous en expliquer les racines ? L’hédonisme émerge. Complètement.
La fabrique des débats publics, par Pierre Bourdieu (Le Monde diplomatique, janvier 2012) Un homme officiel est un ventriloque qui parle au nom de l’Etat : il prend une posture officielle — il faudrait décrire la mise en scène de l’officiel —, il parle en faveur et à la place du groupe auquel il s’adresse, il parle pour et à la place de tous, il parle en tant que représentant de l’universel. On en vient ici à la notion moderne d’opinion publique. Qu’est-ce que cette opinion publique qu’invoquent les créateurs de droit des sociétés modernes, des sociétés dans lesquelles le droit existe ? C’est tacitement l’opinion de tous, de la majorité ou de ceux qui comptent, ceux qui sont dignes d’avoir une opinion. Je pense que la définition patente dans une société qui se prétend démocratique, à savoir que l’opinion officielle, c’est l’opinion de tous, cache une définition latente, à savoir que l’opinion publique est l’opinion de ceux qui sont dignes d’avoir une opinion.
L’opinion publique est toujours une espèce de réalité double. Mettre en scène l’autorité qui autorise à parler.
Pourquoi la génération Y est-elle en train de démissionner? Notre pathétique civilisation de la distraction - Le Temps. C’est un philosophe qui met les mains dans le cambouis. En 2001, il claquait la porte d’un think tank à Washington, qui le payait pourtant grassement, parce qu’il n’en pouvait plus de voir sa pensée appauvrie et muselée. Alors il est devenu réparateur de motos. Et il a écrit un premier essai, devenu un best-seller, L’Eloge du carburateur (La Découverte, 2010), qui revalorisait le travail manuel par rapport aux nouveaux métiers de «l’économie du savoir».
Aujourd’hui chercheur à l’Université de Virginie, il a gardé sa boutique de réparation. Consumériste capitaliste Son second traité, Contact, paraît ces jours-ci à La Découverte et livre de saisissantes analyses d’un monde où la concentration est devenue une denrée rare. Pourquoi ne pas exiger un droit à l’attention, en faire un bien commun? Soupe musicale Lire aussi: La face cachée des bons sentiments Pour résister, il faudrait commencer, selon Matthew B.
Mickey Mouse Matthew B. Matthew B. Matthew B. L'Observatoire de la Démocratie édition 2016 : un désir de démocratie plus participative - Viavoice. Peut-on dire que la démocratie française fonctionne mieux depuis deux ans ? En dépit des attentats subis depuis janvier 2015, des tensions communautaires, des tensions sociales ou de la montée de l’extrême-droite, il se trouve qu’une part croissante de Français continue à trouver que notre démocratie fonctionne bien (36 %), en hausse de 6 points depuis avril 2014. Pour autant, les Français se montrent très vigilants et inquiets : 72 % de nos concitoyens pensent en effet que la démocratie pourrait être "remise en cause dans les années à venir", avec la vision d’une menace portée à la fois par diverses formes d’extrémisme politique, le radicalisme islamiste et un divorce croissant entre les citoyens et leurs représentants. Face à ces menaces plurielles, l’opinion publique n’est pas à court de solutions et de souhaits de réformes.
Parmi les mesures attendues par l'opinion publique ressortent notamment : Voir l'intégralité de l'étude Voir la notice technique. Justice is served, but more so after lunch: how food-breaks sway the decisions of judges - Not Exactly Rocket Science. Le Paradoxe de la violence. Le pessimisme et la défiance de la jeunesse atteignent des records.
Alain Accardo, sociologue engagé. La télévision... Pourquoi pas? [CML] Pierre Bourdieu. Le champ journalistique et la télévision. Albert Jacquard: "On est en train de sélectionner les gens les plus dangereux". Paradoxes Modernes - Theplot911 Vidéo censurée_(720p).mp4. FRANCE. 43 % des adolescents en état de "souffrance psychologique" États-Unis : une femme cumulant quatre emplois décède dans sa voiture. « Le malheur français, c’est quelque chose qu’on emporte avec soi »