BILAN SUR SES CONCURRENTS. Primark menace-t-il H&M et Zara ? Herve Dewintre La question peut faire sourire tant le groupe espagnol Inditex (Zara) et suédois H&M, respectivement numéro 1 et numéro 2 mondial de la confection textile multiplient les super-performances en termes de chiffre d’affaires, tandis que leur expansion se poursuit à la vitesse de l’éclair.
Mais cette expansion –couteuse - qui se caractérise par l’ouverture d’un nombre de plus en plus important de nouvelles boutiques, elles-mêmes de plus en plus grandes, semblent, d’une certaine manière conditionnées, voir même imposées, par l’arrivée couronnée de succès du géant irlandais Primark et de ses prix imbattables, en général au moins deux fois plus bas que ceux de ses concurrents. En conséquence, pour compenser ce grignotage éventuel de leurs parts de marchés, les deux géants espagnols et suédois sont obligés de progresser par la croissance de leur parc : cela augmente certes le chiffre d’affaire, mais le bénéfice ?
Comment H&M tente de résister à la déferlante Primark. H&M s'offre une nouvelle vitrine parisienne.
Désormais présente dans cinquante pays, de sa Suède natale à l'Australie et bientôt le Pérou et l'Afrique du Sud, la chaîne scandinave affronte en Europe une concurrence acharnée. Notamment celle d'une nouvelle venue dans l'Hexagone: Primark. Une chaîne d'origine irlandaise, qui a su s'imposer parmi les dix premiers vendeurs de prêt-à-porter bon marché en quelques mois de présence sur le territoire. >> Primark, la chaîne de vêtements à bas coûts cartonne en France Face à ce concurrent qui casse les prix, ainsi que des rivaux sur internet comme Asos par exemple, l'entreprise suédoise est parvenue pour l'instant à maintenir voir accroître ses ventes.
Chute en Bourse fin septembre En septembre, le titre Hennes & Mauritz valait plus de 310 couronnes suédoises (33,7 euros), un niveau historique. Le groupe continue d'investir dans la croissance des ventes sur le Vieux Continent. Jouer la montée en gamme Son autre carte maîtresse? Primark : pourquoi ça marche. Primark peut-il avoir la peau de Zara, Gap et H&M. Primark, le champion irlandais du textile débarque en France avec l’ouverture aujourd’hui d’un premier magasin à Marseille dans le centre-commercial Grand Littoral.
Et c’est un petit événement car depuis quelques années, ce groupe bouscule un peu partout en Europe les géants de la mode. C’est quoi la recette de Primark ? Primark c’est d’abord un de ces champions de ce qu’on appelle le fast retailing. Un peu comme un Zara, c’est un groupe qui mise sur un renouvellement permanent de ses collections. Sur des séries limitées en quantité et sur la durée, pour pousser le consommateur à acheter tout de suite. Et la recette fonctionne ? Le groupe a été fondé à la fin des années 60 mais il y a une vraie accélération depuis 2006.
Leur succès fragilise-t-il les autres distributeurs de textile ? Pourquoi Primark fait trembler H&M, La Halle et Kiabi. 7 euros la chemise, 12 euros le pull, 15 euros le pantalon et 55 euros pour le costume.
Qui dit mieux? Pas grand monde aujourd’hui. C’est d’abord pour ses prix ultra low cost que Primark s’est fait connaitre. L’enseigne née en 1969 à Dublin n’est arrivée en France qu’en décembre dernier. Le jour de l’inauguration de son premier magasin à Marseille, près de 3.000 clients ont fait le détour. Une notoriété qui s’est construite uniquement sur le bouche à oreille car Primark n’a jamais dépensé plus d’un centime dans la publicité. Les Français achètent moins de textile Ce succès est construit "autour d’un tryptique infaillible : prix plancher, marque attirante et massification du modèle", résume Olivier de Panafieu, associé chez Roland Berger qui a étudié le phénomène de près. D’après l’Institut français de la mode (IFM), la part des promotions et soldes, dans les magasins est passée de 30% en 2011 à 37% l’année dernière.
Que vont faire La Halle et Kiabi ? Même H&M fourbit ses armes.