L’opération secrète menée par la Grande-Bretagne pour renverser Assad. Certains commentateurs dans les médias traditionnels britanniques estiment que le Royaume-Uni n’a « rien fait » dans la guerre en Syrie et déplorent que le pays n’ait pas contribué à y mettre fin.
En réalité, la Grande-Bretagne est engagée depuis plus de six ans dans une opération secrète menée en coopération avec ses alliés pour renverser le président Bachar al-Assad, et cette politique contribue à prolonger et à radicaliser cette terrible guerre. C’est l’action – et non l’inaction – britannique qui représente le plus gros problème en Syrie. Plusieurs années pourraient être nécessaires pour que toute l’histoire de cette opération secrète finisse par sortir, mais certains éléments peuvent déjà être reconstitués. David Thomson: «L’Europe est condamnée à subir le contre-choc des erreurs qui ont été faites» Temps de lecture: 28 min Quand David Thomson était encore étudiant en école de journalisme à Bordeaux, il y a une dizaine d’années, et que nous sommes devenus amis, il n’attendait qu’une chose c’était le terrain.
La Tunisie n’était pas l’option évidente, il rêvait plus au Sud. Mais il se passait des choses –une révolution en cours. Il allait y devenir correspondant puis grand reporter pour RFI et trouver le sujet qu’on pourrait dire «du siècle» –si l’expression n’était pas galvaudée– celui qui allait nous ébranler tous: les djihadistes français. Je l’ai vu trouver son sujet, et j’ai vu son sujet s’insinuer en lui, grignoter sa vie, son temps, toutes les conversations. David pense avoir fait le tour de la question, il va arrêter progressivement, passer à autre chose, il réfléchit à quoi. Tu dis souvent que le phénomène du djihadisme français est né totalement en-dessous de tous les radars médiatiques, qu’est-ce que ça veut dire, et comment tu l’expliques? Qui te faisait ce reproche? Oui. Isis: the inside story. In the summer of 2004, a young jihadist in shackles and chains was walked by his captors slowly into the Camp Bucca prison in southern Iraq.
He was nervous as two American soldiers led him through three brightly-lit buildings and then a maze of wire corridors, into an open yard, where men with middle-distance stares, wearing brightly-coloured prison uniforms, stood back warily, watching him. “I knew some of them straight away,” he told me last month. “I had feared Bucca all the way down on the plane. But when I got there, it was much better than I thought. In every way.” The jihadist, who uses the nom de guerre Abu Ahmed, entered Camp Bucca as a young man a decade ago, and is now a senior official within Islamic State (Isis) – having risen through its ranks with many of the men who served time alongside him in prison. The other prisoners did not take long to warm to him, Abu Ahmed recalled. Abu Ahmed was an essential member of the earliest incarnation of the group.
ENTRETIEN – « Tuer pour exister, et mourir » avec David Thomson. David Thomson est journaliste à RFI.
En mars 2014, il publiait Les Français jihadistes (Les Arènes), une vaste enquête basée sur une vingtaine d’entretiens avec des jeunes Français ayant décidé de partir combattre le régime syrien auprès des troupes islamistes. A ce jour, c’est encore la seule enquête de terrain disponible sur le sujet. Dans cet entretien, il revient sur les profils, les motivations et les itinéraires de ces jeunes jihadistes dont la voix révèle des pans considérables du mystère de la « radicalisation » à qui prend le temps de les écouter. » Gérard Chaliand : « Daech est expert en manipulation médiatique » (11) Auteur de Histoire du terrorisme de l’Antiquité à Daech (Bayard, 2015).
Et revoilà les dollars de la terreur : Un rapport norvégien « secret » détaille les liens entre l’EI et la Turquie au moment où l’ONU prétend vouloir « stopper » les sources de financement des terroristes (Zerohedge)/ Bataclan, Abdeslam: encore des faille. Les responsables turcs ont échoué à expliquer pourquoi la substance avait été autorisée à franchir la frontière syrienne.
Pour empêcher les « composants chimiques » de tomber dans les mains de l’EI, non seulement la Turquie n’a pas fait grand chose pour résoudre la situation, mais Ankara est en fait plus préoccupée à accuser de trahison ceux qui tentent de montrer son implication dans les transferts illégaux de gaz sarin. Rappelons que plus tôt cette semaine, le Bureau du Procureur général d’Ankara a ouvert une enquête sur le député du CHP, Eren Erdem, après que celui-ci ait fait des allégations selon lesquellesles groupes radicaux utilisent la Turquie comme une voie de transit pour le transport de gaz sarin. Combinez tout cela avec le fait que, comme Vladimir Poutine l’a souligné le mois dernier à Antalya que l’EI reçoit un financement d’au moins 40 pays, y compris des membres du G20.
Geopolitique : Farce saoudienne et pantalonnade turque/ Syrie, la controverse pétrolière !