Pierre-Henri Tavoillot "Nous, citoyens, devons apprendre à moins râler et plus obéir" Pierre-Henri Tavoillot, philosophe, est l'invité du grand entretien de Nicolas Demorand à 8h20.
Pour le philosophe, le "grand débat national" n’est pas une politique délibérative, un examen des choses pour une prise de décision, c’est une sorte de portrait de la société, ça correspond aux cahiers de doléances de la Révolution. Gilets jaunes : une révolution moléculaire ? - Ici et ailleurs. La prise de position de Badiou par rapport au.x mouvement.s des gilets jaunes est remarquable à plus d’un titre.
Tant par la clarté d’un propos qui paraît très construit et évidemment instruit, que par un certain « étonnement » suscité chez lecteur face à cette prise de position catégorique et sans doute provocatrice, voire agressive par endroits. Démocratie et tolérance à la violence. ANALYSE : Alors que l’acte XVIII des «gilets jaunes» a été marqué par un regain de violences à Paris, iPhilo publie ce texte de Jean-Michel Muglioni, paru le 20 février dans Mezetulle.
Le philosophe s’interroge sur les différences de réaction face aux violences, selon qu’elles sont commises par des manifestants ou des représentants de la République. Il y voit un dangereux rejet des institutions, nourri par le ressentiment d’une société qui se sent méprisée et dépossédée. Docteur d’Etat et agrégé en philosophie, vice-président de la Société Française de Philosophie, Jean-Michel Muglioni a enseigné la philosophie pendant plus de trente ans en classes préparatoires, notamment en khâgne au lycée Louis-le-Grand.
Contributeur régulier de la revue de Mezetulle, il a publié La philosophie de l’histoire de Kant (Hermann, 2e édition revue 2011, 1ère éd. PUF, 1993) et Repères philosophiques (Ellipses, 2010). Gilets jaunes mon amour. Les Gilets jaunes et la morale, pour mieux cacher le politique. Illustration satirique d’un groupe de Gilets jaunes.
Dans un entretien récent à Reporterre, le sociologue Bruno Latour dénie toute dimension politique aux Gilets jaunes. Cette lecture est elle-même marquée par un refus manifeste d’identifier la nature politique des revendications du mouvement des ronds-points («La justice sociale, c’est comme l’amour maternel, tout le monde est pour. Cela veut dire quoi, d’un point de vue pratique?»). Le directeur scientifique de Sciences Po ne veut y voir que le spectacle d’une «indignation». Patrick Boucheron : un historien sans gilet jaune. – Le populaire dans tous ses états. Le gilet jaune est le vêtement que portent les gens en détresse sur le bord de la route et les ouvriers qui travaillent sur la voirie ou sur les chantiers.
Ce sont les invisibles, ceux qui craignent que le public ne les voie pas, qui sont contraints d’enfiler le dit-gilet. Patrick Boucheron n’est assurément pas dans ce cas. Professeur au Collège de France, il est l’historien professionnel que l’on entend le plus souvent à la radio, qui bénéficie du plus grand nombre de comptes rendus dans la presse et qui est le plus régulièrement invité dans les grandes manifestations culturelles. Son dernier ouvrage, La Trace et l’Aura. Community Actions : le jour où la pétition tuera le vote (ou pourquoi Facebook provoque des troubles de l'élection) Alors voilà.
Facebook, la grande plateforme sociale, vient de lancer sa plateforme de pétition en ligne. Une plateforme qui lance une plateforme. Objectif : continuer de tisser son écheveau à dimension politique dont je vous parlais pas plus tard que y'a pas longtemps. Car si l'on pourra bien sûr lancer des pétitions sur à peu près tout et n'importe quoi comme dans la plupart des autres plateformes pétitionnaires dont Facebook cherche ici à avoir la peau et les parts de marché, la communication du réseau social met l'accent sur la dimension "politique" de sa plateforme de pétition.
Community Actions. Car avec "Community Actions" (nom du machin) vous pourrez donc directement "notifier" des institutions politiques et/ou leurs représentants. En version longue ça donne un truc du genre : "Construire des communautés civiquement engagées et informées est au cœur des missions de Facebook. « Grand débat national » : la tentation populiste d'Emmanuel Macron. Par-delà ses dimensions politique, sociale, géographique, culturelle, la crise des gilets jaunes révèle aussi, par sa violence, la profonde crise communicationnelle que traverse notre vieille démocratie depuis plusieurs décennies.
Arnaud Mercier a déjà souligné, dans ces colonnes, ce que le mouvement révèle crûment de l’incommunication qui frappe les relations entre gouvernés et gouvernants. Il a relevé les propos maladroits voire méprisants du Président Macron, les décisions du gouvernement prises à contre-courant ou à contretemps, les promesses non tenues d’une vie meilleure. « Gilets jaunes » : l’urgence démocratique commence par le bas. Le récent mouvement des « gilets jaunes » est une véritable révolte populaire, assez peu organisée et dont les revendications sont hétérogènes.
Toutefois, parmi ces revendications, l’une est de nature politique et s’est progressivement imposée : le référendum d’initiative citoyenne (RIC). Plébiscitée sur les réseaux sociaux, cette idée a été présentée comme nouvelle lors même qu’elle a, au contraire, une longue histoire – plutôt marquée politiquement à l’extrême droite – et qu’elle figurait dans les propositions de la plupart des candidats à l’élection présidentielle de 2017, à l’exception notable d’Emmanuel Macron. Gilets jaunes : Pourquoi il faut absolument sauver l'élite (...) La crise des « Gilets jaunes » est le théâtre d’un phénomène ancien qui atteint pourtant des sommets depuis presque deux mois dans les médias et sur les réseaux sociaux : les intellectuels et les savants sont descendus de force de leur piédestal pour être contraints à la discussion d’égal à égal avec les quidams.
Le « grand débat national » initié par l’exécutif pourrait être la manifestation de l’institutionnalisation de cette tendance ; le référendum d’initiative citoyenne (RIC) tel qu’il a été imaginé et commenté jusqu’ici le serait à coup sûr. La propension à dénigrer la parole intellectuelle et à porter aux nues celle du simple citoyen est en train de ronger la démocratie parce que notre société n’accepte plus qu’une élite la guide. Elle préfère se donner l’illusion que la voix de chacun et chacune compte à parts égales. " le petit nombre des intellectuels et des savants doit compter plus dans le débat public que le grand nombre de la masse des citoyens. " Cinq bonnes raisons de (re)lire Michelet à l'heure des «gilets jaunes» Gilets jaunes, ce qui se réveille ? Gilets jaunesAvec toutes les réserves à garder face et dans un contexte nouveau dans lequel on est à divers niveaux impliqué, il est intéressant de circuler sur de nombreuses pages, de considérer diverses réactions d'individus engagés politiquement et militant depuis longtemps, d'intellectuels*, et de lire le désarroi qui habite leurs commentaires.
RIC : « Notre Constitution est sûrement désenchantée, mais tant mieux » Revue des Deux Mondes – Comment le référendum d’initiative citoyenne s’est-il retrouvé au cœur du débat public ces dernières semaines ?
Denys de Béchillon – Ce débat revient de façon périodique, et depuis longtemps. POINT DE VUE. Pourquoi Emmanuel Macron suscite tant de haine. Pour la sociologue Dominique Schnapper, "la haine personnelle qui s'attache aujourd'hui à la personne du président de la République est inédite". Sociologue et politologue, membre du Conseil constitutionnel de 2001 à 2010, Dominique Schnapper a été directrice d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). La version originale de cet article a été publiée sur le site Telos, dont franceinfo est partenaire.
Un souvenir d'octobre 1953, au début de ma classe d'hypokhagne au lycée Fénelon : les larmes de l'une de mes camarades venue de Tunisie. Nous venions d'apprendre la mort de Staline. L'émotion était largement répandue, bien au-delà des militants du parti communiste. La haine personnelle qui s'attache aujourd'hui à la personne du président de la République est inédite. Les « gilets jaunes », une transition populiste de droite. Il est indéniable que le mouvement des « gilets jaunes » va s’inscrire comme un temps fort de l’histoire politique en France. Il faut donc essayer de comprendre quel est son impact sur le paysage politique et comment il peut éventuellement en redistribuer les équilibres.
Plusieurs enquêtes ont été menées et tant bien que mal pour tenter de saisir la sociologie des « gilets jaunes », mais elles se heurtent toutes à un problème méthodologique central : on ne dispose pas d’une population de référence pour définir des échantillons fiables. Ce qui a d’ailleurs suscité de nombreuses critiques.