Picasso : "Cela a duré des mois et des mois, petit à petit le tableau a mangé tout l’atelier il ne restait que lui-même" Arts : Picasso en chef d’orchestre à la Philharmonie de Paris. Dans un livre publié en 1966, la critique Hélène Parmelin attribue à Picasso cet aveu : « Je n’aime pas la musique. » Il a été, depuis, mille fois répété et l’est encore, agaçante antienne, dès l’introduction de l’exposition « Les musiques de Picasso », présentée à la Philharmonie de Paris.
Mais l’on cite moins souvent les phrases qui le précèdent : « Au fond, quand on parle d’art abstrait, on dit toujours que c’est de la musique. Quand on veut en dire du bien on parle musique. » Autrement dit : pour justifier l’abstraction, dont le succès après la seconde guerre mondiale ne convainquit jamais Picasso, on use de comparaisons flatteuses. C’est cet usage abusif de la musique pour justifier une abstraction qu’il juge faible et commode qui l’agace. Ce dont on pourrait déduire que, pour lui, la musique ne devrait pas être compromise dans cette affaire parce qu’elle vaut mieux.
Au Centre Pompidou, Matisse à livre ouvert. Il y en a déjà qui font la fine bouche : encore Matisse au Centre Pompidou ?
S’y sont, il est vrai, succédé au moins deux expositions : en 1993, sous la houlette d’Isabelle Monod-Fontaine et Dominique Fourcade, éblouissante, mais limitée aux années 1904-1917 ; en 2012, quand Cécile Debray avait choisi de juxtaposer des paires et des séries. « Il y a infiniment moins d’expositions Matisse que de son ami et rival Picasso !
L’histoire des musées s’écrit encore. De Paris à Montréal, de Giverny à Pont-Aven, la crise sanitaire n’épargne aucun musée.
Gestes barrières, port du masque obligatoire, gel hydroalcoolique… Autant de vocables inédits entrés dans la vie quotidienne et, avec eux, autant de nouveaux usages que de contraintes. Les musées s’adaptent, révisent leurs approches, allant jusqu’à repenser leur mission au-delà d’un horizon flou. Ils ont délaissé des dispositifs interactifs et tactiles jugés dangereux, revu parfois l’accrochage de certaines collections permanentes, peaufiné la circulation et les flux dans leurs salles.
Obligées d’accueillir des publics moins nombreux – le Louvre, cet été, est passé de 40 000 visiteurs par jour en temps normal à un peu moins de 10 000 visiteurs –, les institutions se sont recentrées sur leur territoire et cherchent à atteindre un public de proximité. Covid-19 : comment vont les musées. Depuis leur réouverture le 2 juin dernier, la situation des musées français est très contrastée.
Pour autant, elle reste bien meilleure qu'à l'étranger, en particulier aux États-Unis où des établissements sont déjà allées jusqu'à vendre des oeuvres pour survivre. Le plus grand musée du monde, le Louvre, a lui vu sa fréquentation baisser de 75% en juillet et de 60% en août par rapport à l’été passé. Après déjà 40 millions d’euros de pertes sèches enregistrées pendant le confinement. Le musée d’Orsay-musée de l’Orangerie subit lui une perte pour 2020 de 28 millions d’euros. Mais la province et les musées plus petits s’en sortent beaucoup mieux. Les gros musées davantage en difficulté Non seulement les gros musées parisiens dépendent en grande partie du tourisme international, mais leur modèle économique repose presque exclusivement sur des recettes propres (billetterie, boutiques, restaurants, mécénats).
Les plus petites structures s’en sortent mieux. Valentine Schlegel, la céramique des fluides. Photo Succession Agnès Varda, artiste Valentine Schlegel / Adagp, Paris, 2020 Refuser la consécration, pour un artiste, c’est un peu devenir funambule et s’interdire de tomber.
Valentine Schlegel n’a jamais voulu être célèbre, pas plus qu’elle n’a cherché à être considérée comme une artiste. « Je n’ai pas essayé de faire une œuvre, écrit-elle en 1978. Il fallait vivre et survivre avec ce que j’avais – un corps solide. » La nécessité plus que l’ambition, donc. Et cette façon de se laisser porter au gré du vent, des opportunités, de la vie, comme un pointu au large de Sète, où elle est née en 1925.