Karen Akoka : L’archétype rêvé du réfugié : Doctorante, laboratoire Migrinter, université de Poitiers. L’idée selon laquelle les étrangers qui sollicitaient l’asile jusqu’au milieu des années soixante-dix étaient de « vrais » réfugiés, à la différence des demandeurs d’asile d’après la fermeture des frontières à l’immigration de travail en 1974, est aujourd’hui largement répandue. Contre cette idée d’un « détournement » de la procédure d’asile par les demandeurs, d’autres défendent, au contraire, celle d’un détournement de la convention de Genève par les institutions. Dans un cas comme dans l’autre, c’est faire l’impasse sur la nature éminemment construite de la qualité de réfugié et éminemment politique de la convention.
Qui de la demande d’asile ou de la réponse institutionnelle aux demandeurs d’asile, plus restrictive que par le passé, serait devenue « mauvaise » ? Des voix s’élèvent pour attirer l’attention sur la mauvaise application de la convention par les institutions ou son détournement par les demandeurs, mais aussi sur sa désuétude. Persécution personnelle versus collective. Chrétiens et juifs de Suisse appellent à l'empathie au-delà du statut de réfugié - cath.ch. Les réfugiés arrivant en Europe sont souvent en grande détresse (Photo: Freedom House) Les Eglises chrétiennes de Suisse et la communauté juive appellent, à l’occasion du sabbat et du dimanche des réfugiés des 18 et 19 juin 2016, à l’empathie pour toutes les personnes en détresse, au-delà des catégorisations légales. “Qu’est-ce qu’un mortel pour en faire si grand cas, pour fixer sur lui ton attention?” (Job 7,17) A travers l’histoire de Job, commune aux traditions juive et chrétienne, la Conférence des évêques suisses (CES), la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), l’Eglise catholique-chrétienne de Suisse, et la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI), rappellent que l’on ne peut pas faire de distinction entre les victimes d’une violence “qui emporte tout”.
L’appel interreligieux souligne la médiatisation du sort des réfugiés. Soutien au principe de l’asile ecclésiatique. « Migrant », un terme imparfait mais incontournable. HCR - Magazine Réfugiés N° 148 : Réfugié ou migrant ? Pourquoi cette question compte. International Protection Considerations with regard to people fleeing the Syrian Arab Republic, Update II. Le « migrant », nouveau visage de l’imaginaire français. Le terme, jusque-là confiné aux milieux universitaires et associatifs, s’est imposé il y a peu dans le vocabulaire. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Sylvia Zappi Les mots sont importants. Particulièrement dans les périodes de crise et de doute. C’est la conviction du journaliste en ligne Barry Malone, de la chaîne Al-Jazira, quand il lance son appel intitulé « Ne les appelez plus migrants », le 20 août, sur son blog.
Ce jour-là, il demande aux médias de ne plus utiliser ce terme pour désigner les milliers de personnes qui fuient les frontières syriennes ou érythréennes, expliquant que le mot avait une connotation « dépréciative » et « péjorative ». Le texte a eu un écho inattendu dans les médias, notamment anglo-saxons, et sur les réseaux sociaux, ajoutant une dimension sémantique aux débats en cours sur la question migratoire.
Pourquoi un tel emballement sur un terme a priori neutre ? Why are white people expats when the rest of us are immigrants? | Global Development Professionals Network. In the lexicon of human migration there are still hierarchical words, created with the purpose of putting white people above everyone else. One of those remnants is the word “expat”. What is an expat? And who is an expat? According to Wikipedia, “an expatriate (often shortened to expat) is a person temporarily or permanently residing in a country other than that of the person’s upbringing. The word comes from the Latin terms ex (‘out of’) and patria (‘country, fatherland’)”.
Defined that way, you should expect that any person going to work outside of his or her country for a period of time would be an expat, regardless of his skin colour or country. But that is not the case in reality; expat is a term reserved exclusively for western white people going to work abroad. Africans are immigrants. Don’t take my word for it. The reality is the same in Africa and Europe. Most white people deny that they enjoy the privileges of a racist system. Réfugiés | www.unhcr.ch. La Convention de Genève relative au statut des réfugiés (Convention de Genève), l’instrument le plus important du droit international des réfugiés, ne se rapporte pas expressément aux personnes qui fuient les conflits ou les situations de violence générale, bien qu’au cours des dernières années, la plupart des grands mouvements de réfugiés ont été déclenchés par des guerres civiles, dans lesquels la violence religieuse, ethnique ou la violence entre tribus s'est intensifiée.
Chronique ONU | MIGRANTS ET RÉFUGIÉS. Les réfugiés sont " des migrants " au sens large du terme, pourtant ils continuent d'être une catégorie à part. Comme il est énoncé dans la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, ils se trouvent hors du pays dont ils ont la nationalité et ne peuvent ou ne veulent pas y retourner, craignant avec raison d'être persécutés du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou à leurs opinions politiques. Au cours des années, le concept de réfugié s'est élargi pour inclure d'autres personnes qui ont fui des événements qui posaient une menace sérieuse à leur vie et à leur liberté. Ce qui différencie les réfugiés des autres migrants est qu'ils ont droit à une protection internationale et ont le droit de demander et de recevoir l'asile dans un autre État.
Dans un grand nombre de pays, les mouvements de réfugiés et de migrants se recoupent de diverses manières. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Migrant, réfugié: quelles différences. Demandeur d’asile, réfugié ou migrant… Le point sur ces termes souvent mal employés, avec Catherine Wihtol de Wenden, politologue et spécialiste de la migration. Actualité oblige, on utilise beaucoup les mots de « migrant », « réfugié » ou « demandeur d'asile », sans toujours savoir ce qu’ils recouvrent exactement. Pouvez-vous nous éclairer sur ce point ? Catherine Wihtol de Wenden1 : Le migrant, selon la définition de l’ONU, est une personne née dans un pays et qui vit dans un autre pays pour une durée supérieure à un an, quelles qu’en soient les raisons. C’est une catégorie générale à laquelle appartiennent notamment les réfugiés, mais aussi les étudiants étrangers ou les travailleurs venus d’autres pays, par exemple. Un réfugié est une personne forcée de quitter son pays à cause d’une crise politique majeure : guerre, violences ethniques.
Il ne suffit pas de venir d’une zone de guerre pour se voir attribuer automatiquement le statut de réfugié. « Migrant » ou « réfugié » : quelles différences ? Le média qatari Al-Jazira, qui a décidé de ne plus utiliser que le terme « réfugié » pour évoquer la crise qui se joue en Méditerranée, fait naître un débat sémantique. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Alexandre Pouchard Migrants ou réfugiés ? Le débat sémantique s’installe en Europe pour savoir comment qualifier les milliers de personnes qui arrivent quotidiennement sur les côtes méditerranéennes. Le premier terme est fustigé pour ne pas refléter la détresse de ceux qui, le plus souvent, fuient un conflit.
Le média qatari Al-Jazira a ainsi annoncé le 20 août qu’il n’utilisera plus que le mot « réfugié » dans le contexte méditerranéen : « Le terme parapluie “migrant” ne suffit désormais plus pour décrire l’horreur qui se déroule en mer Méditerranée. Alors que d’autres médias s’interrogent, à l’image du Guardian, et que le débat prête le flanc aux interprétations politiques, quelles réalités recouvrent les définitions des termes « migrant » et « réfugié » ? Tout réfugié est un migrant… Crise des réfugiés, ou des politiques d’asile. « Crise des réfugiés », « crise des migrants » : ces expressions dont on ne compte plus les occurrences dans les médias comme dans les discours publics sous-entendent que nous assisterions à une augmentation exponentielle du nombre d’étrangers arrivant en Europe qui mettrait en danger ses équilibres économiques et sociaux. Pudiquement cachée derrière le terme flou de « crise », l’idée d’un trop-plein inédit s’est ainsi largement imposée malgré l’importante production scientifique qui montre, toutes disciplines confondues, à quel point cette image est fausse.
C’est pourtant autour de ce cadrage erroné d’un « trop plein » que les pouvoirs publics élaborent leurs « solutions » aussi variées dans leurs formes qu’analogues dans leur objectif : réduire le nombre de migrants. Bien que rarement questionnée, cette distinction entre migrants et réfugiés est pourtant loin d’aller de soi. De la variabilité des définitions… Le terme « réfugié » n’est apparu que tardivement dans la langue française.