Les enjeux de l’e-santé dans la formation des professionnels. Entretien avec Jacques Lucas, vice-président du Conseil National de l'Ordre des Médecins et délégué général aux systèmes d'information en santé.
Quels nouveaux défis pose l’e-santé pour les professionnels médicaux ? Il faut avant tout se poser la question de ce que recoupe l’e-santé : ce sont à la fois toutes les innovations numériques qui bouleversent l’accès à l’information médicale, les échanges de données, ou encore les nombreux objets connectés et applications qui changent la donne dans le secteur de la santé. Sous le chapeau « e-santé », on retrouve tout un panorama de défis et objectifs différents. Il faut d’autant plus faire de la pédagogie et de la sensibilisation sur ces thématiques.
Comment le Conseil National de l'Ordre des Médecins appréhende-t-il le développement des applications et objets connectés ? On voit émerger un certain nombre d’applications et d’objets connectés : certains peuvent être qualifiés de dispositif médical, d’autres non. Pourquoi la médecine connectée est un des secteurs les plus porteurs de la French tech. Atlantico : Vous êtes la deuxième délégation française présente au CES 2016.
Constatez-vous un réel engouement autour du secteur de la e-santé française ? Vincent Daffourd, (CEO de Care Labs et membre fondateur de l’association France eHealth-Tech, qui regroupe 69 startup dans la e-santé) : oui, tout à fait. Le salon CES a ouvert il y a tout juste une heure.Nous avons déjà eu une cinquantaine de visiteurs sur le stand qui montrent un fort intérêt pour les innovations dans le secteur de la e-santé, notamment françaises.
En ce qui concerne notre produit en particulier (Care Labs est émettrice du Chèque Santé®), les visiteurs américains sont très intéressés par ce qui permet d’accélérer et de faciliter l’accès aux professionnels de santé et aux remboursements. L'accès à la santé au plus grand nombre est un sujet en pleine discussion aux États-Unis. Comment expliquer cette percée de la médecine dans le secteur de la French tech ? En participant au CES 2016, quels sont vos objectifs ? E-santé : La médecine à l’ère du numérique. E-santé : un nouvel écosystème veut ubériser la médecine. Une plateforme de financement participatif, des outils techniques, un accompagnement juridique : plusieurs partenaires s’associent pour lancer HealthShapr et aider médecins et patients à accélérer leurs projets de e-santé. 58% des jeunes médecins estiment que la e-santé aujourd’hui est issue des besoins des professionnels de santé et des patients mais seulement 34% d’entre eux pensent qu’elle est portée par ces mêmes personnes.
C’est ce que révèle une étude réalisée du 7 au 20 janvier 2016 auprès d’un échantillon de 250 lecteurs de What’s Up Doc (un magazine pour les jeunes médecins) et dévoilée lors de la conférence de presse pour le lancement de HealthShapr le 28 janvier. Selon cette étude, seuls 28% des répondants pensent aux professionnels de santé en tant que principaux acteurs de la e-santé dans les 5 ans à venir, 70% citent plutôt les entreprises de technologies médicales. 71% des sondés jugent la médecine ubérisable. Source : HealthShapr. E-santé : un nouvel écosystème veut ubériser la médecine.
Santé connectée : un marché en quête de crédibilité ? En marge de la publication du rapport annuel du cabinet de conseil PwC sur la santé, présentant les appareils connectés aux smartphones comme faisant partie du top 10 des nouvelles tendances en matière de santé pour 2016, la réflexion est posée sur les enjeux et les limites globaux de cette technologie envers le secteur médical.
Le Wall Street Journal est formel : dans un article précédent, il n’hésite pas à qualifier les technologies connectées comme vitales pour maintenir, faire évoluer et surtout améliorer nos systèmes de soins. Loin de passer à travers la révolution de l’Internet 3.0, le domaine de la santé sera d’ailleurs l’un des plus impactés par ces innovations. Mais comment ? Si l’entrée des objets connectés dans le secteur médical est logique compte tenu des énormes possibilités dont ils disposent, peut-on réellement laisser progresser la technologie à une telle vitesse dans un domaine aussi stratégique que la santé publique ? Santé connectée : Le grand point d’interrogation.