Guerre moderne ou retour au passé ? du dossier « L'armistice du 11 novembre 1918 » - Pour mémoire - CNDP. Protections contre les balles et éclats d’obus, Historial de la Grande Guerre, Peronne (Photo : H.
Marquis) Matraques de tranchées, Historial de la Grande Guerre, Peronne (Photo : Historial de Peronne. Repris de Combattre, CRDP d'Amiens, 1995) Et voilà qu'aujourd'hui j'ai le couteau à la main. [...] À propos de l’historiographie française de la première guerre mondiale. 1À l’issue de son évolution telle que l’ont retracée Antoine Prost et Jay Winter à travers les configurations qu’ils ont repérées, l’histoire de la Première Guerre mondiale connaît aujourd’hui une phase de développement marquée par l’approche culturelle, qui concentre l’analyse sur les gens dans la guerre.
Si cette approche culturelle demeure un « front pionnier » qui n’embrasse pas tous les champs de l’histoire du conflit, elle alimente néanmoins le regain d’intérêt qui lui est porté depuis quelques années. Ce regain se traduit notamment par un réveil de la production littéraire, cinématographique et documentaire dans ce domaine, et par des débats particulièrement animés sur le plan scientifique. 1 Il ne s’agit ici que de présenter une synthèse, simplificatrice par nécessité. Pour la clarté de ce (...) 2Ces débats ont vu le jour dans le cadre d’un renouvellement historiographique sur lequel il n’est pas inutile de revenir plus en détail. 2 Oxford University Press, 1990. 1914-1918, guerre de tranchées entre historiens. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Jean Birnbaum Parmi les historiens français, la guerre de 1914-1918 n'en finit pas de recommencer.
Quatre-vingt-dix ans après la bataille de Verdun (février-décembre 1916), ce domaine d'études ressemble à un véritable champ de bataille. Sans cesse sur le qui-vive, deux troupes s'y font face, défendant pied à pied leurs positions, bien décidées à conquérir, d'un seul et même élan, les places fortes de l'université comme les larges espaces de l'opinion.
Pas plus que les autres, cette guerre-là ne se mène avec des gants blancs. Colloques fortifiés et embuscades éditoriales, assassinats académiques et comptes rendus ciblés, grosse artillerie médiatique et petits sabotages collatéraux : depuis la mémorable controverse sur la Révolution française, qui opposa les partisans d'Albert Soboul et ceux de François Furet dans les années 1970-1980, le monde savant n'avait guère connu pareille ruée. C'est ce livre qui a mis le feu aux poudres. Le champ de bataille des historiens. Au cours d’un colloque tenu à Lyon en 2001, le professeur Antoine Prost confessait avec ironie avoir cru, à la fin des années 1970, que l’on savait tout ce qu’il fallait savoir sur la Grande Guerre et que le champ des découvertes historiques en ce domaine touchait à sa fin.
Une dizaine d’années plus tard seulement, l’approche de la Première Guerre mondiale est profondément bouleversée et même carrément révolutionnée par l’irruption de l’histoire culturelle après le long primat de l’histoire militaire et diplomatique puis de l’histoire sociale. Toutefois, même âprement disputées, les thèses autour desquelles s’organise le profond renouvellement historiographique doivent composer avec les logiques propres d’une mémoire « victimisante » qui se moque pas mal des conclusions scientifiques. La Grande Guerre, toujours présente. Quatre-vingt-dix ans après, la Grande Guerre continue de hanter la mémoire des sociétés européennes et de nourrir les interrogations des historiens et des sciences sociales.
À ceux qui craignaient que la mort du dernier poilu entraîne un oubli des sacrifices consentis par les combattants et les sociétés en guerre entre 1914 et 1918, la commémoration du quatre-vingt-dixième anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918 apporte un singulier démenti. De nombreuses parutions, des expositions, une cérémonie réunissant plusieurs chefs d’État à l’ossuaire de Douaumont, des documentaires, etc. : la profusion des formes d’expression historiques et mémorielles témoigne, s’il en était besoin, que l’intérêt pour la Grande Guerre est bien vivant.
1914-1918 : retrouver la controverse. Jean-Yves Le Naour a proposé dans La Vie des Idées une étonnante lecture de la controverse qui agite, depuis quelques années, le champ des études historiques sur la guerre de 1914-1918.
Étonnante parce que, plutôt que de restituer les enjeux intellectuels de la discussion, il préfère, après d’autres, les résumer à une construction banalement binaire (consentement versus contrainte) qui ne ferait que masquer des « querelles propres au milieu universitaire », chacun des deux camps défendant son pré carré dans une opposition « artificielle ». Il est vrai que décrire un débat « embourbé » permet de valoriser les positions qui apparaissent au-dessus de la mêlée : l’auteur formule en conclusion le souhait d’une « paix de compromis » dont on ne sait évidemment pas – les enjeux en présence n’étant guère identifiables – de quoi elle pourrait bien être faite.
L’« intendance des idées » Commençons d’abord par rappeler quelques éléments pour bien faire comprendre ce projet. 1. 2. 3. La contrainte ou le consentement. 1914-1918, guerre de tranchées entre historiens par Jean Birnbaum, Le Monde, 10 mars 2006.
CRID 14-18 - Accueil. Site Officiel Historial. ATLAS HISTORIQUE - Cartographie de 1914 à 1945. Gavrilo Princip en tirant sur l'Archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d'Autriche-Hongrie, ne pensait sûrement pas que son geste allait conduire l'Europe puis le monde dans un conflit généralisé de quatre ans.
Un conflit qui de plus allait marquer la fin d'un monde et entraîner l'Europe et le monde dans les 31 années les plus noires de l'histoire mondiale. En effet, si le siècle précédent avait vu les idées de nations et de liberté cohabiter harmonieusement, on était souvent nationaliste et libéral en réaction aux partisans de l'ordre ancien et conservateurs, ce début de XXe siècle marque l'appropriation des idées nationales par les franges les plus extrêmes. L'affrontement des antagonismes nationaux durant le premier conflit mondial a largement contribué à radicaliser le discours nationaliste.
Ce changement s'est cristallisé autour d'un changement de sémantique. L'idée de nation ne se définissait plus en POUR mais en CONTRE. SGA - Mémoire des hommes - Première Guerre mondiale. La Guerre 14-18 - La couleur des larmes - Visite guidée.