Marie-Aude, 50 ans et bipolaire : "ma vie a été compliquée" Près de 1,3 million de personnes en France souffrent de troubles bipolaires, avance mercredi l'association Argos, à l'occasion de la Journée nationale de lutte contre cette maladie.
Anciennement appelée "psychose maniaco-dépressive", cette pathologie est reconnue par l'OMS comme une "maladie mentale", c’est-à-dire comme nécessitant un traitement, et potentiellement une hospitalisation. Elle se traduit par une alternance entre deux "phases", dites "ascendantes" et "descendantes", d'exaltation et de dépression. Et conduit, dans 25%, à une tentative de suicide. >> Comme vit-on avec ces troubles ? Peut-on s'en sortir ? "Le canapé et moi, on ne faisait qu'un". Marie-Aude peut encore décrire avec précision son ressentie pendant les deux "phases", qui peuvent chacune durer plusieurs semaines, voire des mois, avec des moments de "répits", variables eux aussi, entre les deux. "On dort 2 heures par nuit et on a une pêche d'enfer".
"Cela reste tabou". "L'environnement est très important". Super Pépette : Témoignages vidéos sur le syndrome d'Asperger. Journée typique d'une fille neuro-atypique. Cours de psychologie clinique (le dernier d'une journée bien remplie).
L'amphi est bondé. Devant moi, une fille qui ne s'est pas lavée depuis 3 semaines, derrière moi, une autre congénère qui N'ARRETE PAS de papoter. J'essaye de me concentrer sur ce que dit notre cher professeur, mais entre l'odeur nauséabonde et le bavardage incessant, j'ai du mal. Beaucoup de mal. Je voudrais dire à la fille de derrière de se taire, mais je n’ose pas. . - « Non mais c’est ouf quoi, attends, moi je me suis grave énervée, le mec, il peut pas me parler comme ça ! Et je ne peux pas dire à la fille de devant d’aller prendre une douche. Depuis le début d’après-midi, je suis barbouillée, j’ai envie de vomir, la tête qui tourne. J’ai envie de me taper la tête contre mon clavier d'ordinateur. Ne Me Dites Pas Que Je Suis Normale. J’ai envie d’écrire pour exprimer la douleur que je ressens mais tout se mélange dans ma tête.
Je suis malade mentale. Je ne sais pas ce que j’ai. Je suis anxieuse, sûrement un peu dépressive, sûrement d’autres choses. Je souffre de ma maladie, mais aussi de la façon dont elle est appréhendée par les gens. On dirait que les gens qui m’aiment veulent me rassurer en me disant que je suis normale, qu’en fait tout le monde ressent ça parfois, que c’est normal à mon âge d’être mal et que ça va passer. Il est faux que tout le monde est mal à l’aise/timide en société. Il est faux qu’il est difficile pour tout le monde de se faire des ami-e-s. Il est faux que tout le monde manque d’assurance. Il est faux que c’est dur pour tout le monde et qu’il suffit de faire des efforts. Prends-toi En Main, ça Ira Mieux... Les maladies mentales concerneraient une personne sur quatre au cours de sa vie, selon l’OMS, et seraient la première cause d’invalidité dans le monde.
Chacun d’entre nous connaît au moins une personne souffrant d’une maladie mentale grave comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires, puisqu’elles concernent 2% de la population, soit environ un million trois cent mille personnes en France. Le nombre de morts par suicide dépasse celui des accidentés de la route. Pourtant, les préjugés entourant les troubles mentaux sont légion. Il est urgent de lutter contre ces idées fausses, notamment parce qu’elles contribuent à l’isolement, à la stigmatisation et à l’augmentation de la souffrance des personnes touchées par ces maladies. Par exemple, ce qu’on a coutume d’entendre à propos des idées suicidaires montre à quel point la personne qui veut demander de l’aide se retrouve dans une impasse. Ce genre de préjugés isole la personne et contribue au manque de soins.