Théorie du genre : confessions d'un homme dangereux. Jusqu’où tolère-t-on la liberté d’expression ? "La liberté d’expression a ses saints et ses martyres …" C’est sur ce constat que s’ouvre l’essai de Denis Ramond.
Comment dès lors défendre cette liberté si controversée avec rigueur et un certain sens de la modération ? Retour à la liberté d’expression, après avoir ouvert la discussion il y a quelques semaines avec l’avocat Emmanuel Pierrat. Mon corps, nos organes. Un article de Guillaume Durand, paru dans La Vie des idées en mars 2017, critique la récente loi sur les conditions du don d’organes en France.
Le philosophe y met en cause le principe du « consentement présumé » des défunts au prélèvement de leurs organes, et plaide pour un consentement et un refus explicites. Médecin néphrologue hospitalier, responsable d’une unité d’hospitalisation de greffe rénale, je souhaiterais apporter certaines précisions sur la conception du don et le statut du corps qui se trouvent au principe de la loi, et discuter certains présupposés de l’argument proposé par G.
Durand. Les termes du débat Comme le rappelle l’auteur, le consentement présumé est la base du prélèvement d’organes sur personne décédée en France depuis 1974. Dans la première partie de son argumentaire, Guillaume Durand remet en cause le fait qu’un consentement présumé soit un véritable consentement en le comparant à des prélèvements sur vifs obligatoires ou des grossesses pour autrui imposées. L’intelligence, toujours artificielle. Catherine Malabou, professeure au Center for Modern European Philosophy de l’université de Kingston (Royaume-Uni), poursuit ses précédentes explorations du cerveau (2004) en travaillant ici le « concept-frontière » d’intelligence, cette dernière étant présentée comme « déchirée entre sa caractérisation scientifique de donnée innée, biologiquement déterminée, et sa signification spirituelle de compréhension et de création » (p. 10).
Humain, transhumain. Encore méconnu il y a quelques années, le transhumanisme est aujourd’hui à la mode.
On ne compte plus les émissions de télévision ou de radio, les numéros spéciaux de revues ou les ouvrages sur le phénomène. Nul n’ignore plus que Google veut tuer la mort ni que l’intelligence artificielle forte - entendons : supérieure à la réflexion humaine - est censée être à nos portes. La crise de la réplicabilité. Les sciences sociales et bio-médicales connaissent actuellement une des crises les plus importantes de leur histoire.
Depuis le début des années 2000, et tout particulièrement depuis 2011, il est devenu de plus en plus visible que de nombreuses expériences, aussi bien en psychologie qu’en économie ou en études animales, ne sont pas réplicables et ne correspondent pas à une véritable connaissance scientifique. De façon de plus en plus importante, les méthodes actuellement employées dans ces disciplines sont critiquées pour leur manque de rigueur, et un nombre croissant de chercheurs appellent à un renouvellement radical des pratiques scientifiques dans ces domaines. De nombreuses collaborations scientifiques internationales visant à répliquer des expériences passées ont été mises en œuvre ces dernières années. Répliquer une expérience ou une enquête consiste à tenter de la reproduire à l’identique, afin de voir dans quelle mesure des résultats similaires peuvent être obtenus.
Un bébé presque parfait. Depuis la redécouverte il y a plus d’un siècle des lois de l’hérédité de Mendel et la détermination en 1953 de la structure en double hélice de l’ADN, la génétique est devenue la discipline reine des sciences du vivant (Morange, 2017).
La bête et l’homme. Le livre d’Étienne Bimbenet entend faire un constat sur notre époque, sur la manière nous concevons les animaux et notre propre humanité.
Après le matérialisme ? L’idéologie naturaliste Il n’est pas si fréquent qu’un livre de philosophie soit l’objet d’un débat dans des revues de large diffusion, des journaux quotidiens aux États-Unis (et leurs sites internet).
Tel fut le cas pour L’esprit et le cosmos de T. Nagel, lors de sa parution, en 2012, chez Oxford University Press. Certes, T. Le retour de Dieu ? Recensé : Richard Swinburne, Y a-t-il un Dieu ?
, traduction française de Paul Clavier, Paris, Ithaque, 2009, 136 p., 18 €. L’homme élargi. Le monde n’est plus à l’utopie politique Voilà trente ans s’effondrait le mur de Berlin et avec lui les utopies politiques.
Depuis, s’est fait jour un étrange paradoxe : plus personne ne croit au paradis sur terre – c’est la fameuse « fin de l’histoire » (Fukuyama) –, et pourtant les claims particuliers continuent de prospérer. « C’est parce que nous ne croyons plus à la cité juste, ni à la Cité, ni à la Justice, que nous multiplions les foyers de revendication », écrit F. Wolff (p. 21). À l’idéal d’émancipation collective s’est substituée « une multiplicité dispersée de désirs » individuels. Mais si « nous ne croyons plus au salut commun ; ni au salut ni au commun » (p. 15), le rêve d’émancipation collective s’est-il pour autant dissipé ? La méthode scientifique l'ère du doute.