L’Afrique veut jouer la carte du tourisme. Ces chiffres font rêver l’Afrique… 10 % du PIB mondial, 7 % du commerce international et 30 % des exportations de services… Le tourisme est une manne.
A l’heure où le nombre de voyageurs bondit d’année en année de plusieurs pourcents, le continent aimerait récupérer sa part du dividende touristique pour accélérer son développement. D’autant qu’il doit fournir du travail à ses jeunes et que, dans le monde, un emploi sur 11 est directement lié à ce secteur. Si l’île Maurice ou le Cap-Vert jouent de longue date cette carte, une longue liste de nations subsahariennes aimerait tenter l’aventure.
Début octobre, ils ont fait le déplacement au Parc des expositions à la porte de Versailles pour participer au traditionnel Rendez-vous des professionnels du tourisme. Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Ethiopie, « Australopithecus anamensis » montre enfin son visage La nouveauté de ces dernières années reste l’Ethiopie, où plus de 900 000 voyageurs ont posé leurs bagages en 2017. YouTube. Les bateaux de croisière, grands pollueurs. Les paquebots de tourisme sont d’importants émetteurs d’oxyde de soufre, bien plus que les véhicules individuels.
En Europe, Barcelone est le port le plus pollué par ces bateaux de croisière. Le 4 juin dernier, Transport & Environment, une organisation européenne regroupant une cinquantaine d’ONG, a publié un rapport sur les émissions polluantes des paquebots. Les experts de Transport & Environment ont créé un modèle qui prend en compte le nombre d’heures durant lesquelles les navires ont fait escale dans 50 ports européens et les quantités d’oxydes de soufre qu’ils y ont émises.
Ils les ont comparées aux émissions des véhicules enregistrés dans chacune de ces villes. Ces sites touristiques que les touristes menacent. À partir de juin, débarquer dans la baie Maya, sur l'île de Koh Phi Phi, en Thaïlande, sera interdit. Trop de touristes, trop de dégâts. Une décision salutaire, que d'autres sites touristiques ont prise ou sont en voie de prendre dans le monde, au nom de la sécurité, de l'environnement ou du patrimoine. C’est l’un des effets de bord de la notoriété, un des inconvénients de la beauté. La curiosité et l’envie finissent par user. En Thaïlande, ce ne sont pas des pop-stars que l’on protège cet été. Et ce n’est pas une première. Machu Picchu (Pérou) Solidaire, écologique, responsable : le tourisme autrement. Une vague de nouveaux touristes décident, chaque année, de changer d'habitudes et tentent l’expérience d'un voyage responsable.
Pour le meilleur, comme pour le pire. Qui n'a jamais rêver , pris entre deux réflexions existentielles, de profiter de son repos estival pour partir vadrouiller à travers le monde ? Imaginez : vous prenez l'avion un matin de juillet, en route vers une destination inconnue. Sur place et sous un soleil de plomb, un guide local vous conduit de site en site, à la rencontre de populations autochtones avec lesquelles vous échangez dans un profond respect mutuel. Mieux que ça: vos dépenses participent équitablement au bon développement du pays. Les nouveaux explorateurs Ce tableau idyllique correspond peu ou prou à la promesse d'une grande variété de tours-opérateurs qui proposent des formules de voyage dit "solidaire".
Le procédé (officiellement, du moins) doit profiter à tous les acteurs. Dérives Certaines ONG ont même lancé des campagnes de dissuasion. Bonheur des vacances, dégâts du tourisme. Le magazine allemand Der Spiegel veut-il gâcher notre plaisir de vacanciers ?
Avant la sangria en "all inclusive", comment le tourisme est né pour lutter contre l'alcoolisme. Saviez-vous que c’est à Stendhal qu’on doit le mot “touriste” ?
En fait, pas tout à fait le terme, qui nous vient de l’anglais, mais sa popularisation ici, en France. Bertrand Réau, sociologue parmi les rares chercheurs spécialistes du tourisme, montre que c’est en effet Henri Beyle, le vrai nom de Stendhal, qui est à l'origine de l’essor du mot “touriste” en publiant, en 1838, Mémoires d’un touriste. Ces Mémoires se présentent alors sous la forme d’un journal, une sorte de carnet de bord d'un tour de France du narrateur, qui parcourt d'abord la Bretagne et la Normandie, pour finalement rejoindre le Midi. A plusieurs reprises, ce narrateur souligne qu'il voyage pour son plaisir, même s’il continue de faire quelques affaires. Presque deux siècles après la sortie du livre de Stendhal, on tendrait à considérer que c'est cette dimension du loisir qui fonde le tourisme. Écouter. "Vous n'êtes pas les bienvenus", rejet du tourisme de masse en Europe.
"Vous n'êtes pas les bienvenus": à Barcelone et dans d'autres destinations touristiques européennes, le flot de touristes commence à susciter l'hostilité d'habitants décidés à reconquérir leurs villes.
Des romantiques canaux de Venise aux remparts de Dubrovnik, en passant par l'île écossaise de Skye, les touristes sont devenus un cauchemar pour certains riverains malgré la manne financière qu'ils apportent. Dans le quartier côtier de la Barceloneta, les habitants protestent depuis des années contre les nuisances: ivresse, rapports sexuels en pleine rue... Et dorénavant, l'envolée des loyers en oblige même certains à partir. "Plus jamais un été comme celui-ci", "Pas de touristes dans nos immeubles", "Vous n'êtes pas les bienvenus", lisait-on samedi sur des pancartes lors d'une manifestation d'habitants sur la plage habituellement bondée de touristes.
Le paradoxe du tourisme de la dernière chance. Une note de NBC News du 11 janvier 2018 estime que le tourisme arctique est une menace potentielle pour l’environnement, pointant du doigt le « tourisme de la dernière chance » : les croisiéristes emmènent les touristes observer les paysages glacés en insistant sur leur disparition prévue, contribuant eux-mêmes à accélérer cette disparition.
D’après l’article, alors que les croisiéristes passant par l’Islande n’étaient que 7 952 en 1990, ils étaient environ 250 000 par an en 2016. Hanna Krueger, “Arctic tourism is potential threat to environment as ice melts”, NBC News, 11 janvier 2018.