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Civilisations, mondialisations et révoltes

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La violence de la mondialisation, par Jean Baudrillard (Le Monde diplomatique, novembre 2002) Y a-t-il une fatalité de la mondialisation ? Toutes les cultures autres que la nôtre échappaient de quelque façon à la fatalité de l’échange indifférent. Où est le seuil critique de passage à l’universel, puis au mondial ? Quel est ce vertige qui pousse le monde à l’abstraction de l’Idée, et cet autre vertige qui pousse à la réalisation inconditionnelle de l’Idée ? Car l’universel était une Idée.

Lorsqu’elle se réalise dans le mondial, elle se suicide comme Idée, comme fin idéale. L’humain devenu seule instance de référence, l’humanité immanente à elle-même ayant occupé la place vide du Dieu mort, l’humain règne seul désormais, mais il n’a plus de raison finale. N’ayant plus d’ennemi, il le génère de l’intérieur, et sécrète toutes sortes de métastases inhumaines. Cependant, les jeux ne sont pas faits, et la mondialisation n’a pas gagné d’avance. Qui peut faire échec au système mondial ?

Pour un tel système, toute forme réfractaire est virtuellement terroriste (1). Non à "l’invasion" des migrants ! Les milliers de migrants, je préfère parler de « réfugiés », variables d’ajustement de l’ordre capitaliste, ne sont pas des bébés phoques, et c’est peut-être regrettable pour eux, mais bel et bien nos semblables, nos frères, fuyant surtout la guerre, nos sales guerres, dans des pays que « l’occident » a pillé pendant des siècles, en toute impunité, sans scrupules, et cassé aujourd’hui (Libye, Syrie, Irak, Afghanistan), pour des raisons très humanitaires : pétrole, métaux précieux, néocolonialisme, intérêts géostratégiques, orgies des multinationales...

L’Europe est confrontée à la plus grave crise migratoire depuis la Deuxième guerre mondiale ; et le système dit « néo-libéral », les impérialismes occidentaux, en sont, ne nous lassons jamais de le dire, les responsables. Des milliers de « non Blancs » : 340 000 pour les 7 premiers mois de l’année, se pressent aux frontières de l’Union européenne. 340 000 ! Quelle horreur ! 340 000. Passons aux choses sérieuses. Réfugiés: la France n’assume pas sa part. 71 morts dans un camion en Autriche, 150 dans un bateau devant les côtes de Libye...

Les jours se suivent et se ressemblent : ils montrent que l'Europe est confrontée à une grave crise et que, bien qu'étant la première puissance économique mondiale et l'une des zones les plus riches de la planète, elle est totalement incapable d'y faire face de manière décente. Et la France porte - certes avec d'autres - une responsabilité non négligeable dans cette incapacité. Selon les chiffres d'Eurostat, entre janvier et juin 2015, l'Union européenne a enregistré 420 000 demandes d'asile contre 260 000 l'an dernier, un quasi-doublement. Sur ces 420 000 demandes, 170 000 ont été déposées en Allemagne, soit 40 % du total alors que les 83 millions d'Allemands représentent 16 % de la population européenne. Curieusement, le gouvernement allemand se montre favorable dans ce domaine à la solidarité et aux transferts entre pays européens.

Que nous reste-t-il de sacré ? Le médiologue qu'est Régis Debray fait son miel de nos crédulités. Ainsi, un moderne pourrait croire que nous sommes désormais vaccinés contre les rites, exempts de toute sainte vénération, Nietzsche et l'Internet étant passés par là. Dans son nouvel essai, "Jeunesse du sacré", Debray nous invite à reconsidérer le paysage. Pour peu qu'on sache le dissocier du divin, le sacré, ce "revenant indocile", est partout. Qu'est-ce que le sacré ? Debray montre comment il entre du sacré sécularisé dans nos cultes laïques. A le lire, on constate que l'ancien compagnon de Che Guevara est devenu un émule de Malraux, celui des "Voix du silence", l'humour en plus. Régis Debray : Non. Quelle est la raison de cet escamotage ? La sacralité, c'est un peu, pardonnez-moi l'expression, le thermomètre dans le cul d'une société.

En tout cas, vous, vous n'escamotez pas - le sacré est l'un de vos objets d'étude depuis plusieurs années ! Bien sûr que non. Vous avez raison, le sacré est un mutant. Non. Qu'est-ce que la mondialisation ? Depuis le début des années 1990, la « mondialisation » désigne une nouvelle phase dans l’intégration planétaire des phénomènes économiques, financiers, écologiques et culturels.

Un examen attentif montre que ce phénomène n’est ni linéaire ni irréversible. « Avant, les évènements qui se déroulaient dans le monde n’étaient pas liés entre eux. Depuis, ils sont tous dépendants les uns des autres. » La constatation est banale, hormis le fait que celui qui la formule, Polybe, vivait au IIe siècle avant J. -C. ! La mondialisation, cette création d’un espace mondial interdépendant, n’est donc pas nouvelle. Certains la font même remonter à la diffusion de l’espèce humaine sur la planète… Dès l’Empire romain, une première mondialisation s’est organisée autour de la Méditerranée. . • L’internationalisation, c'est-à-dire le développement des flux d’exportation ; • La transnationalisation, qui est l’essor des flux d’investissement et des implantations à l’étranger ; L'avènement des doctrines libérales.

Migration, économie, développement : trois idées reçues. ◊ Idée reçue n°1 : L'émigration nuit au développement des pays de départ Un médecin syrien exerçant dans un hôpital d’Île-de-France, un ingénieur en informatique sud-africain employé par une entreprise de la Silicon Valley. Ces exemples alimentent le mythe du brain drain, la fuite des cerveaux, qui voit dans la migration le transfert des compétences et des connaissances vers les pays du Nord, au détriment du développement des pays du Sud.

Un mythe que relativisent aujourd’hui les économistes, pointant des effets de seuil. L’expatriation, montre ainsi l’économiste El Mouhoub Mouhoud, n’est dommageable au pays d’origine que si elle excède 15 à 20 % de la population. Certains pays comme la Chine n’hésitent pas à encourager les migrations. . ◊ Idée reçue n°2 : Plus un pays se developpe, moins ses habitants partent Il n’y a aucune raison de partir d’un pays s’il se développe, serions-nous tentés de croire.

. ◊ Idée reçue n°3 : L'immigration coûte cher au pays d'accueil. Le déclin de l'occident ? LA crise de civilisation un des héritages du néolibéralisme ? Badiou et Debray - Jeunesse Révolution Culture. Vers un monde unique ? La mondialisation culturelle provoque des conflits, mais aussi une richesse d’interactions, source de diversité. L’évidence est là : le monde semble s’homogénéiser au fur et à mesure que les processus de globalisation assurent son unité. Passe encore que les marchés des biens et des capitaux connaissent une intégration croissante. Mais est-il acceptable que celle-ci concerne également ce qu’il est convenu de nommer la « culture », au risque de compromettre son « authenticité » ? La mondialisation ne menace-t-elle pas l’» identité » même des peuples et des civilisations ? Où que l’on aille sur la planète, ce sont les mêmes marques de vêtements ou de cosmétiques qui s’offrent au consommateur, les mêmes chaînes de restauration qui se proposent de le nourrir ou de l’abreuver, les mêmes musiques qui sont censées le distraire.

Pour autant, le sentiment de dépossession culturelle que nombre de nos contemporains éprouvent au vu de ces évolutions est-il fondé ? L’on peut en douter. Notes 3 D. Le mythe de l’invasion arabo-musulmane, par Raphaël Liogier (Le Monde diplomatique, mai 2014) A l’automne 1956, la France et le Royaume-Uni, alliés d’Israël, occupent pendant quelques jours le canal de Suez, récemment nationalisé par le président égyptien Gamal Abdel Nasser. Mais, sous la pression soviétique et américaine, ils sont contraints de se retirer. En réaction à cette attaque, Nasser décide d’expulser des milliers de Juifs d’Egypte. Parmi eux se trouve une jeune femme dont le regard sur le monde sera surdéterminé par le traumatisme de l’expatriation : Gisèle Orebi, devenue plus tard célèbre sous le nom de plume de Bat Ye’or (« fille du Nil » en hébreu), mettra au point la version la plus radicale du complot musulman contre l’Occident.

Après avoir « gangrené » le Vieux Continent, affirme-t-elle, la « civilisation arabo-musulmane » en fera la conquête. Ce scénario pour le moins grossier (1) a connu un succès inattendu, au point de devenir un argument majeur de l’extrême droite européenne. Restent les conversions. Réseaux sociaux et "Révolutions Arabes" - Fatallah Daghmi.

Selon la NASA, la fin de la civilisation est proche. Les grandes questions - 5 décembre 2013 - Quel monde prépare-t-on ? Le déclin de l'occident, par nos élites, décembre 2010.