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C) Une puissance en déclin ?

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PIB : la France perd sa place de 5ème puissance économique mondiale. En présentant ses vœux aux Français, François Hollande voulait leur redonner du baume et avait lancé : « «La France, c'est un grand pays ; elle est la cinquième puissance économique du monde»...

PIB : la France perd sa place de 5ème puissance économique mondiale

Eh bien non ! Selon les chiffres de la Commission européenne, le produit intérieur brut de la France, c'est à dire la richesse créée au cours de l'année, évalué à 2 134 milliards d'euros, est désomais dépassé par celui du Royaume-Uni avec 2 232 milliards d'euros. Du coup, la France est reléguée à la sixième place... Les Etats-Unis, la Chine et le Japon restent sur le podium. Ces chiffres de la Commission européenne ne sont que provisoires. Voeux de François Hollande Comment, avec près de 98 milliards d'avance, le Royaume-Uni a-t-il repris une place perdue depuis 1973 alors que, l'an passé, la France avait encore un avantage d'une centaine de milliards ? L'économie britannique a connu une croissance en volume de 3% alors que la croissance française devrait péniblement atteindre 0,4 ou 0,5% en 2014.

Le déficit commercial de la France se réduit mais demeure préoccupant. «La France est passée de l’idée de déclin à celle de décadence» Avant la Grande Guerre, la France ne doute pas qu’elle est une grande puissance.

«La France est passée de l’idée de déclin à celle de décadence»

Depuis, ce sentiment de rayonnement a chuté, au point d’avoir apporté un mot nouveau au dictionnaire - le déclinisme - pour désigner la résignation face à un recul inéluctable. Une vogue toujours montante, selon l’historien Robert Frank, qui vient de publier une réédition augmentée de son premier ouvrage sur le sujet (paru en 1994) : la Hantise du déclin.

Une angoisse très française qui montre un pays obsédé, depuis la défaite de 1940 et la décolonisation, par l’idée de retrouver son rang. Notamment grâce à l’Europe, envisagée comme tremplin. Les scores de Marine Le Pen tiennent pour beaucoup à cette méfiance permanente dans l’Hexagone. Manuel Valls aime achever ses discours par un couplet sur la grandeur de la France qui frise le ridicule. Depuis quelques années, on assiste à un renforcement de ce genre de déclarations. C’était déjà le cas en Bosnie avec Mitterrand. Comme une illusion à entretenir ? Les raisons d'être heureux contre les sirènes du déclin. Les chiffres sont têtus.

Les raisons d'être heureux contre les sirènes du déclin

Notre pays est la première destination touristique dans le monde, le 4e investisseur économique mondial à l'étranger, le 5e exportateur, la 6e puissance scientifique mondiale en termes de publications et de dépenses, la 4e puissance agricole... Et pourtant nous avons une tendance prononcée à nous complaire dans le catastrophisme. C'était mieux avant? Pas toujours. On va dans le mur? Parce que le pessimisme est d'humeur mais l'optimisme de volonté, le journaliste Yves Deloison, fondateur du site Toutpourchanger.com et grand pourfendeur de stéréotypes, a cherché quelle était la réalité derrière les sinistres clichés. [Extraits] La France, un pays de fainéants? Les Français sont parmi les plus productifs au monde. Mais les Français sont plutôt vaillants à l'ouvrage, de nombreuses études internationales l'attestent.

. [...] "Les Français entretiennent un rapport plus détaché au travail, explique Jean-Benoît Nadeau [auteur du Guide du travailleur autonome 3.0, éd. Déclin économique français : mythe ou réalité. Par Claude Robert.

Déclin économique français : mythe ou réalité

Il n’est pas question de notion de « décadence » dans cette analyse, notion bien plus profonde, diffuse et durable que l’idée d’un simple « recul économique » éventuellement cyclique et passager. Néanmoins, tout le monde n’est pas d’accord avec ce soi-disant recul économique relatif de la France. L’objection la plus fréquemment opposée est qu’il est parfaitement normal qu’un vieux pays riche comme le nôtre se fasse damer le pion par des rivaux tels que la Chine.

Pourtant, derrière cette objection se cachent en filigrane deux autres arguments, dont le premier n’est pas forcément vérifié, et le second pas forcément exprimé : Les autres pays riches accusent le même recul que la France et sont doublés par les mêmes pays émergents.La Chine est tellement peuplée qu’il était temps qu’elle nous dépasse. Qu’en est-il en réalité ? Part de marché dans les échanges mondiaux En matière de services, la courbe est moins abrupte et semble avoir enrayé son recul depuis 2006. —Sur le web.