2 Sirènes de proie - - Sirènes Waterhouse - En 1891, Waterhouse réalise une remarquable traduction, en couleurs, en grandes dimensions et en perspective, de la scène en 2D du vase du British Museum.
Il s’en écarte cependant sur quelques points… J.W.Waterhouse, 1891, National Gallery of Victoria, Melbourne Une copie fidèle. Soir bleu - Hopper - admoniteur sous-détermination. 1914, Whitney Museum, New York Un tableau-manifeste Réalisé à 42 ans, peu après son retour d’Europe, ce tableau très ambitieux représentait, dans l’esprit de Hopper, un manifeste esthétique, la synthèse des influences reçues : composition insolite à la Degas (format panoramique, poteau qui coupe la vue)scène de café parisien à la Manet,simplification des formes à la Vallotton,symbolisme à la Rimbaud (le titre en français, Soir bleu, est tiré d’un poème de ce dernier).
Un tableau maudit. 3 Sirènes de joie : H.J.Draper - - Sirènes Draper - effet collatéral. Dix-huit ans après Waterhouse, H.J.Draper produit un remake où le respect de l’archéologie des Sirènes tient moins de place que celui de leur anatomie.Aussi, lors de sa présentation à l’Academy, l’oeuvre fut fraîchement reçue par les puristes.
Le Times jugea bon de rappeler que « les sirènes d’Homère n’ont rien à voir avec les sirènes conventionnelles, elles ne grimpaient pas sur les bateaux : c’étaient des êtres à la forme non précisée, qui étaient assises dans un pré et chantaient ». Herbert James Draper, 1909, Ferens Art Gallery, Kingston Upon Hull Cliquer pour agrandir. Interprétations. 3 Rue de Paris, temps de pluie - - Trottoirs de Paris - Cette troisième toile de la série est celle qui a été la plus remarquée à l’Exposition de 1877 : pour sa perspective spectaculaire ; pour le réalisme de l’ambiance pluvieuse ; et surtout pour son format démesuré (2m12 x 2m76, un monstre dans l’esthétique impressionniste !)
, par lequel Caillebotte affirmait à la fois son aisance financière et sa maîtrise technique. Caillebotte, 1877, Chicago, Art Institute. Hopper. Caillebotte. 1 Vénus et Mars - Botticelli - objet-limite. A côté de ces deux grandes machineries mythologiques que sont Le Printemps et La Naissance de Vénus, ce panneau de Botticelli, qui fait également partie de sa période « allégorique », peut passer pour une oeuvre simple : deux personnages principaux seulement, faciles à identifier ; et une morale implicite qui, depuis l’Antiquité Grecque jusqu’à des âges d’or plus récents, est connue sous tous les tropiques : « L’Amour est plus fort que les armes ».Dès cette première lecture, trois questions naïves vont nous ouvrir des perspectives insoupçonnées :quels sont les atours de Vénus,quelles sont les armes de Mars,quelle est la raison de cette composition toute en longueur ?
On peut étudier l’oeuvre dans ses moindres détails sur le site de la National Gallery Botticelli, 1483, Londres, National Gallery. Pompe à essence - - Ombres portées Hopper - monde à l'envers subtilisation. « Hopper peint la profonde banalité d’un paysage suburbain avec les égards dignes d’une scène sacrée. » Edward Hopper, Entractes, Alain Cueff, Flammarion, 2012, p 151 1940, MOMA, New York Station service Mobiloil de Truro Hopper a apporté certaines modifications : il a déplacé vers le fond le poteau qui porte l’enseigne et a rajouté à sa place, entre les deux pompes à essence, la pompe à air qui se trouvait sur le côté du bâtiment.
Le point de vue surplombant Le point de fuite se trouve sur la bretelle vide, un peu plus haut que les yeux du pompiste – disons à la hauteur d’un chauffeur de bus ou de camion. Avant la division - - Dynamique du couple Hopper - échantillon sous-détermination. Quatre tableaux où Hopper s’amuse à tirer sur l’élastique du couple… 1927, Toledo Museum of Art, Toledo, USA Deux sur le bas-côté Titre énigmatique puisqu’un seul personnage se trouve sur le bas-côté : la jeune femme est absorbée dans la lecture du programme, et la chaise à sa droite est vide.
Que faut-il donc entendre par « deux » ? 2 Le Pont de l’Europe - - Trottoirs de Paris Béraud - auto-citation. Avec ce deuxième tableau parisien de l’exposition de 1877, nous changeons de climat et de format : cette grande toile (1,25m x 1,80m) contraste doublement avec Peintres en bâtiment : à la lumière diffuse d’un jour gris succède le soleil haut d’un jour d’été ; à la fuite dans la profondeur entre les deux murailles des façades, se substitue un balayage latéral qui ouvre un large panorama urbain.Et portant, ces deux compositions si différentes en apparence, sont bien de la même famille.
Caillebotte, 1875, Genève, Petit Palais Cliquer pour agrandir Le décor. De la caverne à la plage - Hopper - abyme. Pour ce tableau longuement travaillé, Hopper a eu besoin de pas moins de cinquante trois esquisses préparatoires.
Il n’a pas représenté un lieu précis, mais la synthèse de plusieurs salles de cinéma de Manhattan. 1939, MOMA New York. Le Réveil de la Conscience - - Reconnaissance du sacré Hunt - abyme subtilisation. Ce très célèbre et très étudié tableau mérite-t-il une énième analyse ?
Pour la compréhension d’ensemble de l’oeuvre, de ses symboles, des éléments biographiques ou esthétiques au sein du mouvement préraphaélite, on pourra consulter les liens cités en référence.J’ai préféré zoomer sur quelques morceaux choisis dans ce microcosme foisonnant de références littéraires ou artistiques et mettre en valeur, avec la puissance toute nouvelle de la haute définition, des détails révélateurs de la méticulosité et de la rigueur légendaires de Hunt.
William Holman Hunt, 1853, Tate Gallery Pour entrer de plain pied dans le sujet, autant laisser la parole à Ruskin, défendant le tableau dans les colonnes du Times : « Les gens (le) regardent avec une stupeur absolue et le laissent avec désespoir ; de sorte que, bien que ce soit presque une insulte au peintre d’expliquer ses pensées, je ne peux me résoudre ici à le laisser incompris. Au centre du tableau, les mains à elles seules résument toute l’histoire. 1 Des raboteurs héliophobes - - Parquets de Paris - ambiguïté. En 1875, Les « Raboteurs de parquet » sont refusés au Salon. En 1876, Caillebotte présente le tableau à l’Exposition Impressionniste, ce qui lui vaut une notoriété immédiate : d’autant qu’il est accompagné d’une toile jumelle, sur le même thème. Caillebotte, 1875, Musée d’Orsay Travailler dos au soleil. Des reflets fallacieux 1 - - Jeux de miroirs Manet - Dans lequel on réhabilite des tableaux prétendument fâchés avec les miroirs. Frederic George Stephens, vers 1854, Tate Gallery, Londres Découragé par son supposé manque de talent, Stephens abandonna vers la trentaine la carrière de peintre pour devenir critique et propagandiste de la Confrérie Préraphaélite.
Ce tableau est un des trois qu’il n’a pas détruit, témoins d’un talent peut être moins abouti que celui de ses géniaux amis, mais néanmoins remarquable. Mélancolie de la buveuse - - Au Café Foujita - Albert Emmanuel Bertrand est connu pour des dessins satiriques, et pour avoir été un des graveurs attitrés de Rops. Dans cette gravure originale, il combine deux thèmes parisiens à la mode : celui de la buveuse d’absinthe, et celui d’un haut-lieu de la vie artistique. Albert Bertrand, gravure en couleur, 1896.