Giorgio Agamben : « De l’Etat de droit à l’Etat de sécurité » Pour le philosophe italien Giorgio Agamben, l’état d’urgence n’est pas un bouclier qui protège la démocratie. Il a, au contraire, selon lui, toujours accompagné les dictatures. On ne comprend pas l’enjeu véritable de la prolongation de l’état d’urgence [jusqu’à la fin février] en France, si on ne le situe pas dans le contexte d’une transformation radicale du modèle étatique qui nous est familier. Il faut avant tout démentir le propos des femmes et hommes politiques irresponsables, selon lesquels l’état d’urgence serait un bouclier pour la démocratie. Les historiens savent parfaitement que c’est le contraire qui est vrai. « Le 15 novembre 2015, j’ai allumé une centaine de bougies, le soir j’étais assigné à résidence.
Instauré le 15 novembre 2015, au lendemain des attentats de Paris et Saint-Denis, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés, l’état d’urgence était censé permettre à l’Etat de mieux lutter contre le terrorisme.
Or, celui-ci a allègrement été utilisé de manière inconsidérée, ciblant des personnes sans lien avec le terrorisme. Exemples : sur les 3453 perquisitions administratives qui se sont déroulées, seules 77 ont donné lieu à une condamnation, soit 2 %. Sur les 400 assignations à résidence ordonnées après le 15 novembre, 41 étaient encore en vigueur en octobre 2017. Londres victime du communautarisme, les Français réclament une dictature - Ma vie au poste. Un état d'urgence à n'en plus finir. Depuis le 14 janvier 2011, date du départ de Ben Ali, la Tunisie a connu en tout et pour tout 551 jours sans état d’urgence (en majeur partie entre mars 2014 et juillet 2015).
Son instauration, son prolongement ou ses quelques suspensions n’en finissent plus, dessinant un mode de gouvernement en perpétuelle variation. Les dérives sécuritaires gangrènent les démocraties européennes. Prolongation de l'état d'urgence et information : une dérive inquiétante. [Attentat Nice] De l’urgence de se taire par Denis Sieffert. Difficile quand on est une personnalité politique de se taire.
Difficile quand on est journaliste de ne pas montrer les images dont on dispose, même insoutenables, mêmes indécentes. Il est pourtant parfois urgent d’attendre. La tragédie de Nice a encore illustré le risque de la précipitation qui le dispute bien souvent à la démagogie et au cynisme. Très vite, trop vite peut-être, on a entendu Christian Estrosi reprocher à François Hollande d’avoir annoncé jeudi midi la fin de l’état d’urgence. Puis, Nicolas Sarkozy juger « indispensable » la prolongation du même état d’urgence. Nous avons assisté après le massacre qui a coûté la vie à 84 personnes le soir du 14 juillet, à Nice, à une débauche de déclarations péremptoires, de contradictions, et de solutions faussement radicales comme la rétention administrative, dans des centres fermés « pour ceux qui représentent une menace ».
Tout cela en vrac alors qu’on ne savait encore rien du tueur qui a jeté son camion dans la foule. Giorgio Agamben : « De l’Etat de droit à l’Etat de sécurité » Pour le philosophe italien, l’état d’urgence n’est pas un bouclier qui protège la démocratie.
Il a, au contraire, selon lui, toujours accompagné les dictatures. Pour le philosophe italien Giorgio Agamben, l’état d’urgence n’est pas un bouclier qui protège la démocratie. Il a, au contraire, selon lui, toujours accompagné les dictatures. Bus, métros et trains, terrains d'expérimentation de l'ultra-répressif. Le projet de loi sur les transports en commun finit actuellement ses allers-retours entre Assemblée nationale et Sénat.
Il a fait peu de vagues. Le texte prévoit pourtant la création de nouveaux délits et des peines de prison pour tout ce qui concerne la fraude. Avez-vous entendu parler d’un projet de loi contre la fraude dans les transports ? De 6 mois de prison pour 5 PV impayés ou 2 mois pour avoir signalé à des amis des contrôleurs ? Ce serait un sondage intéressant à faire autour de soi, alors que le phénomène touche beaucoup de monde, surtout parmi les plus précaires. Comme les médias évoquent peu les implications de cette loi, prenons le temps de préciser les enjeux et où en est ce projet de loi.
Yves Sintomer : "La France peut évoluer vers un régime autoritaire" Yves Sintomer, professeur de sciences politiques à Paris 8, spécialiste de la démocratie participative et délibérative, a surpris son auditoire mardi 9 février, lors d'une conférence sur l'avenir de la démocratie à l'UCL (University College of London), en affirmant qu'il n'était pas à exclure de voir la France évoluer rapidement vers un régime autoritaire.
Il déroule ici son raisonnement. Vous avez récemment déclaré, lors d'une conférence à Londres que, parmi les pays occidentaux, la France était celle qui risquait le plus de verser dans un régime autoritaire. Comment en arrivez-vous à une telle conclusion ? - Notre conférence portait sur l'avenir des démocraties. Le ministère de la peur - par Éric Hazan. Parmi les messages répondant à la tribune publiée le 25 janvier dans Libération, beaucoup reprennent joyeusement l’Invitation baudelairienne ( Allons !
) mais d’autres sont plus circonspects : ils seraient d’accord pour aller, oui, « mais où ? » Cette question dénote moins un souci de clarification qu’une hésitation devant un terrain non balisé où il faudrait avancer sans carte – hésitation qui est un effet du gouvernement par la peur, partout imposé depuis que les révolutions anglaise et française ont ruiné l’idée qu’un pouvoir pouvait être légitime par sa seule existence. Appel contre la dérive autoritaire de l’Etat. Depuis le début de l’état d’urgence déclaré à la suite des terribles événements du 13 novembre 2015, s’est mise en place dans notre pays une politique sécuritaire qui n’a peut-être jamais, durant toute la Vème République, mis en péril à ce point les libertés fondamentales.
C’est ainsi qu’en deux mois 385 personnes ont été assignées à résidence sans qu’une enquête judiciaire ait pu prouver leur implication criminelle. « Les élites politiques ne cherchent plus à susciter l’espoir mais à jouer sur la peur. Déchéance de nationalité - Basta ! 34 associations réclament un «état d’urgence social» pour 2016. Trente-quatre associations ont exigé jeudi «un état d’urgence social» pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion en 2016, en référence au tournant sécuritaire pris par le gouvernement après les attentats de janvier et novembre.
Déchéance de nationalité - Marc Trevidic : «Sommes-nous prêts à recevoir les terroristes des autres?» Par la rédaction pour La Voix du Nord, Publié le 25/12/2015 - Mis à jour le 25/12/2015 à 17:19 Comment jugez-vous le projet annoncé par le gouvernement ?
« Il y a déjà des questions pratiques. Comment expulser un individu qui a toujours vécu en France ? Une autre nation a-t-elle à gérer quelqu'un né chez nous ? Imaginons qu'un autre pays, par exemple le Maroc, vote un texte similaire. Réforme constitutionnelle : la France de Hollande pire que les Etats-Unis de Bush. Le président de la République s’apprête à présenter son projet de réforme constitutionnelle à ses ministres ce mercredi 23 décembre.
Entre l’inscription de l’état d’urgence dans la Constitution, l’extension des mesure extra-judiciaires, la possible extension de la déchéance de nationalité, cette réaction aux attentats du 13-Novembre confirme la voie sécuritaire prise par l’exécutif français. Comme la loi sur le renseignement votée après les attaques de janvier, cette révision de la Constitution rappelle le chemin pris par les États-Unis après le 11 septembre 2001. Plus de 400 personnes au meeting parisien contre l’état d’urgence. Flora Carpentier La bourse du Travail de Paris faisait salle comble ce jeudi soir, réunissant plus de 400 personnes de nombreuses organisations ou non organisées, pour exiger la levée de l’état d’urgence. Ce meeting unitaire fait suite à une conférence de presse donnée dans la matinée, et à la publication d’un texte intitulé « Pour la sortie de l’état d’urgence ».
A côté de cela, plusieurs pétitions en ligne ont recueilli des milliers de signatures contre l’état d’urgence et les interdictions de manifester. Un meeting « pour une politique de paix, de justice et de dignité » avait déjà eu lieu vendredi 11 décembre à la bourse du travail de Saint-Denis, à l’appel de différents collectifs et personnalités de la lutte antiraciste. Thomas Drake: surveillance & terrorism (French subtitles) Snowden's lawyer on privacy and terrorism (FR Subtitles) Projets du président de la République : l’état d’urgence en permanence ? Comment l’obsession sécuritaire fait muter la démocratie. La formule « pour raisons de sécurité » (« for security reasons », « per ragioni di sicurezza ») fonctionne comme un argument d’autorité qui, coupant court à toute discussion, permet d’imposer des perspectives et des mesures que l’on n’accepterait pas sans cela.
Il faut lui opposer l’analyse d’un concept d’apparence anodine, mais qui semble avoir supplanté toute autre notion politique : la sécurité. On pourrait penser que le but des politiques de sécurité est simplement de prévenir des dangers, des troubles, voire des catastrophes. « À l’Assemblée nationale, ces derniers jours, j’ai eu honte »
Un jeune couple interpellé, seuls les flics ont entendu le mot « Daech » Une liberté attaquée par l’ennemi et restreinte par l’Etat. Je suis à Paris et je suis passée boulevard Beaumarchais, près du lieu de la tuerie de vendredi soir. La logique de l'autoritarisme - Nicolas Kayser-Bril. Last updated on November 28, 2015 Les attentats du 13 novembre 2015 ont été menés par un groupe communiquant sans chiffrement après que leur coordinateur a annoncé l'attaque en février dans un magazine de Daesh[1]. L'organisation de l'attaque n'avait rien d'exceptionnelle. Qu'elle ait pu avoir lieu révèle surtout l'incompétence des services de renseignement.
Après les attentats, la seule chose à faire pour le gouvernement était d'exiger la démission des personnes responsables de ce “naufrage historique”[2] des services de renseignement. Perquisition administrative chez des maraîchers bio : « Ils s’attendaient à quoi, des légumes piégés ? Les 40 marches pour le climat ont été interdites, des écologistes assignés à résidence. Les 40 marches pour le climat prévues en France les 28 et 29 novembre ont été interdites. Cet homme est-il un « casseur » ? Non, c’est un policier. Nantes, reportage Samedi 1er novembre, à Nantes, la manifestation en hommage à Rémi Fraisse, militant écologiste tué par une grenade explosive de la gendarmerie le 26 octobre 2014 sur le lieu du barrage de Sivens, dans le Tarn, a une nouvelle fois donné lieu à un déchaînement de brutalités policières contre les 1.500 manifestants présents, dans leur grande majorité non violents.
Ce que j'ai vu de mes yeux place de la République. Ce que j'ai vu de mes yeux place de la République. J'ai vu des milliers de chaussures disposées sur le sol pour symboliser tous ceux qui ont renoncé à venir à cause de l'interdiction. J'ai vu des dizaines de personnes, parmi lesquelles de simples passants, ramasser ces chaussures pour remplir deux camions entiers, destinés à Emmaüs. Que s’est-il passé place de la République ? Informations désinformées des journaux télévisés. Appel des 333 pour la levée de l'état d'urgence. Perdre en liberté sans gagner en sécurité, par Patrick Baudoin (Le Monde diplomatique, décembre 2015) L’état d’urgence a fait le lit du FN - Oh my code !
Que s’est-il passé place de la République (3) ? Informations désinformées sur les violences et les arrestations.